Accord au Congrès pour prolonger les déductions fiscales

Le risque d'une hausse des charges sociales payées par 160 millions d'Américains a forcé les démocrates et les républicains à s'entendre. Mais il s'agit aussi très certainement du dernier accord bipartisan jusqu'aux élections de novembre.
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A neuf mois des élections, démocrates et républicains ont temporairement mis de côté leurs oppositions partisanes au Congrès. Le temps de trouver un accord pour prolonger jusqu'à la fin de l'année les allègements de charges sociales payées par 160 millions d'Américains. Car les parlementaires des deux camps n'ont pas souhaité prendre le risque d'être tenus pour responsables d'une hausse de la fiscalité de la classe moyenne (en moyenne 1.000 dollars par an pour un ménage).

Un blocage aurait également fortement pénalisé la croissance de la première économie mondiale. Les économistes estimaient en effet qu'un échec aurait pu ôter entre 0,5 et 1,5 point de pourcentage au PIB cette année. Et détruire plus d'un demi-million d'emplois, alors même que le taux de chômage commence à reculer. Un risque là aussi bien trop important à assumer à l'approche d'une échéance électorale.

En décembre 2011, le Congrès américain n'avait étendu ces déductions de charges que pour deux mois supplémentaires, parant au plus pressé faute de compromis bipartisan sur le financement de cette mesure, dont le coût est estimé à près de 100 milliards de dollars pour un an. Les démocrates voulaient instaurer une surtaxe sur les milliardaires quand les républicains préconisaient de nouvelles coupes budgétaires d'un montant équivalent.

Finalement, la question du financement a été éludée. Pas de quoi satisfaire l'aile droite du parti républicain, qui souhaite avant tout réduire les déficits publics et le poids des dépenses publiques. Mais cette concession permet au "Grand Old Party" de ne pas se mettre à dos l'opinion publique, largement favorable à une augmentation des impôts des plus riches. De leur côté, les démocrates pourront crier victoire: les dépenses d'investissements, d'éducation ou de santé ont été épargnées.

Le deuxième volet de cet accord concerne les allocations chômage. En réponse à la montée spectaculaire du chômage de longue durée, la durée d'indemnisation a été portée de 26 à 99 semaines. Tout comme les déductions de charges, cette mesure avait été prolongée pour deux mois supplémentaires fin 2011. Les deux camps se sont entendus pour la reconduire, tout en prévoyant une baisse du nombre de semaines d'indemnisation, qui sera progressivement limité à 73 semaines.

Ce compromis bipartisan doit maintenant être validé par la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, et par le Sénat, à majorité démocrate. Il devrait être adopté samedi, juste avant les vacances parlementaires. Cela constituera très certainement le dernier accord d'envergure au Congrès jusqu'à la "lame duck session", la période se situant entre le résultat des élections en novembre et l'entrée en fonction du nouveau Parlement en janvier.

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