Ford S-Max : Un grand monospace « sportif »

Monospace surbaissé ou break surélevé ? Il offre la fonctionnalité et l'habitabilité du premier, le dynamisme du second. Une belle synthèse, qui génère un grand agrément de conduite avec cette fabuleuse transmission à double embrayage.
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Ford avait innové en 2006 avec ce monospace aux lignes plutôt basses, effilées, dynamiques. Rien à voir avec un utilitaire. Restylé depuis, doté (en option à 1.700 euros) d'une formidable boîte à double embrayage dernier cri, le S-Max est plus séduisant que jamais. La vie de famille n'empêche pas de prendre du plaisir à la conduite.

Elancé, mais un peu clinquant

Les lignes restent d'actualité. Un S-Max en impose. Il se voit et, visiblement, les amateurs apprécient l'esthétique de ce grand break surélevé. Tout juste peut-on lui reprocher un côté clinquant - une spécialité Ford. Les prises d'air factices derrière les passages de roues et des deux côtés de la face avant, c'est un peu trop, non ? Et quel est l'idiot qui a placé des feux à leds (très chers à remplacer) dans les angles du bouclier avant, à l'endroit le plus exposé ? Le moindre touche-touche dans les man?uvres et... crac ! Pour faire de l'argent en après-vente ? Mais, à ces maladresses près, on apprécie cette silhouette élancée.

Attention à certains plastiques durs

A l'intérieur, c'est également flatteur. Ca en jette ! Mais il ne faut pas y regarder de trop près. Les placages en faux métal et, surtout, ceux très abondants sur la console en faux bois « piano » brillant sont m'as-tu-vu. Toutefois, la qualité de fabrication semble soignée, car nous n'avons relevé aucun crissement ni grincement, ce qui est rare sur un monospace. L'équipement est fourni, comme toujours chez Ford. Mais l'ordinateur de bord est trop compliqué à manier. Notons un excellent ensemble audio.

Espace et visibilité

La visibilité est bonne, malgré des montants épais. Mais nous détestons les « filins » qui courent sur le pare-brise pour le dégivrage. Une habitude Ford. Ils donnent l'impression d'un verre dépoli et sont très gênants, surtout avec le soleil de face. L'habitabilité, elle, est généreuse, tout comme l'accessibilité. Ford a également bien étudié la fonctionnalité, avec des sièges arrière coulissants. Pratique. La troisième rangée de sièges (optionnelle à 890 euros) s'efface parfaitement dans le plancher du coffre, préservant une vaste soute. On a donc tous les avantages du vrai monospace. Dommage, en revanche, que les sièges se révèlent si durs et que les dossiers arborent à l'avant des formes un peu bizarres avec une partie haute trop proéminente. Peu ergonomique et assez inconfortable. De même, l'accoudoir central, non réglable, se trouve placé trop bas. Pestons par ailleurs contre une ambiance intérieure noire lugubre. Quand on sort d'un Citroën Grand Picasso si chaleureux, le contraste est rude !

Transmission efficace

Le moteur diesel de 140 chevaux, qui officie également au terme des accords de coopération sous le capot des Citroën et Peugeot, est bourré de qualités. Mais le poids élevé limite ses performances à bas régime. Nous n'avons pas retrouvé l'allant du 4x4 compact Kuga plus léger, essayé récemment. Le moteur est heureusement relayé par une formidable transmission automatique à double embrayage, le « nec plus ultra » de la technologie, comme chez Volkswagen. Une merveille, tant les passages de rapports sont rapides et fluides. Si l'on place le levier en position « S » (Sport), il suffit d'un petit coup de frein avant un virage, et hop, la transmission rétrograde d'elle-même. Parfait. Cette boîte génère un réel plaisir de conduite, le même que chez Volkswagen. Même si, en cas de fortes relances, l'inertie du moteur à bas régime entraîne des réactions parfois brutales.

Fidèle et confortable

Ce véhicule pesant (1,7 tonne) n'a pas la même agilité qu'une berline compacte. Néanmoins, en-dehors de son poids qui limite ses ébats sur route sinueuse, le S-Max est sûr, fidèle, assez précis. Un bon châssis, partagé avec le suédois Volvo au temps où celui-ci était une filiale de Ford. Le confort, bien que ferme, reste d'excellent niveau. On n'est jamais secoués. L'amortissement apparaît bien conçu. Seule critique sur le plan dynamique : un rayon de braquage démesuré, qui rend les man?uvres dans les parkings fastidieuses. Comme sur les grosses Volvo !

Bon rapport prestations-prix

Le S-Max, produit en Belgique, offre un rapport équipements-prestations-prix très correct pour un grand monospace. Il est bien plus accessible qu'un Renault Espace. Ses tarifs le situent entre les monospaces compacts et les grands monospaces. Seul un 4x4 coréen comme le Chevrolet Captiva, qui lui est comparable pour l'habitabilité, offre des prix plus compétitifs encore. Mais les options sont légion, comme les phares bi-xénon (730 euros), le démarrage mains libres (600), la caméra de recul (530), le toit panoramique (600), la sellerie en cuir (1.650). Mais, même sans fouiller dans la liste des suppléments, le S-Max reste attractif avec de solides qualités. Mais Ford devrait redessiner ses sièges, améliorer certains plastiques et offrir un habitacle moins triste.
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai: Ford S-Max Titanium 2,0 TDCi 140 Powershift  : 35.350 euros (+750 euros de malus)

Puissance du moteur : 140 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,77 mètres (long) x 1,88 (large) x 1,66 (haut)

Qualités : Habitabilité et fonctionnalité, tenue de route sûre, amortissement réussi, transmission « Powershift » agréable, esthétique

Défauts : quelques plastiques toc, sièges mal dessinés, ambiance triste, rayon de braquage démesuré, feux à leds exposés

Concurrents : Chevrolet Captiva 4x2 VCDi 163 auto LT+ : 32.350 euros ; VW Sharan TDi 140 Confortline DSG : 39.660 euros ; Renault Espace dCi 150 Bva Alyum : 40.300 euros

Note : 14 sur 20
 

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Commentaires 5
à écrit le 29/05/2012 à 16:46
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Est-ce que la lisibilité du compteur a été rectifiée ? Gradué par toute petite tranche jusqu'à 240, on ne voyait vraiment pas bien notre vitesse entre 50 et 60km/h par exemple. C'est un bon gros monospace très confortable et spacieux.

à écrit le 27/05/2012 à 21:29
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on a droit chaque semaine à une critique élogieuse d'un modèle étranger, et je constate que les modèles tricolores sont passés sous silence sur latribune.fr. Je n'ai pas lu d'essai de la toute nouvelle Peugeot 208... c'est pourtant une voiture majeur...

le 28/05/2012 à 14:29
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C'est ça la France et les français, on s'auto-critique et on fait l'éloge de l'étranger. Même si les classements fiabilité étranger nous montrent que nous faisons aussi fiable. Le français toujours mécontent. A se demander comment on arrive à être le...

à écrit le 27/05/2012 à 21:19
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Le nouveau Renault Scénic est plus attachant.

à écrit le 26/05/2012 à 23:56
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J'ai été censuré pour avoir écrit que finalement ce Ford S-Max, compte tenu des commentaires était finalement un "truc" pas terrible. Si ce véhicule est plus moyen que bon, faut le dire franchement. A moins qu'il ne s'agisse d'un publi-reportage, mai...

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