Volkswagen CC : Un coupé à quatre portes racé

Elle est belle, très agréable à conduire et chère. Pour une minorité d'esthètes.
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Ne l'appelez plus Passat CC ! Restylé et bourré d'équipements sécuritaires dernier cri (en option), ce coupé à quatre portes surbaissé s'appelle désormais CC tout court. Histoire de se démarquer davantage de la familiale Passat dont il dérive et de monter en gamme. Inspirée de la Mercedes CLS du milieu des années 2000, cette CC se veut beaucoup plus racée et raffinée que la berline.

Raffinée... en version « Carat Edition »

La lignée effilée, surbaissée, se remarque et diffère sensiblement de celle de la Passat. Opération réussie. Même si la calandre trop géométrique fait perdre un peu de rondeur sensuelle aux lignes générales. Le résultat n'en est pas moins une belle auto. Objectif déclaré de Volkswagen : mordre sur la BMW 3 - voire la demi-s?ur Audi A5. A l'intérieur, on retrouve la... planche de bord de la Passat. Petite déception. Mais l'ambiance diffère quand même par les proportions de l'habitacle, plus confiné. Sur notre version « Carat Edition », l'intérieur, accueillant en beau cuir beige-chocolat avec des sièges « sport » maintenant très bien le dos et à réglages multiples, en jette.

La position de conduite se révèle excellente. On apprécie moins les placages en alu qui font plastique. Mais les matériaux sont costauds et bien assemblés. Comme toujours. A noter quand même qu'il faut recourir aux versions les plus chères pour accéder à du vrai luxe. La finition de base « offre » en effet des tissus de sièges rêches et pas « classe » du tout ! A condition d'aimer les coupés avec une garde au toit réduite, on se sent tout de même rudement bien au volant de cette CC. L'habitabilité (aux jambes) et le coffre sont généreux. Mais, à l'arrière, les passagers auront la tête... dans le pavillon.

Mécanique de pointe

Le moteur TDi de 170 chevaux est une pure merveille. Il reste bruyant mais permet de fortes accélérations, des relances très flatteuses et un comportement général dynamique. Il offre bien plus de caractère que le TDi 140. Il est donc plus en phase avec le caractère de l'engin. Couplé sur notre version d'essai avec l'excellente boîte DSG à double embrayage, il distille un agrément de conduite de très haut niveau.

En position « S » (Sport), cette transmission réagit parfaitement sur autoroute et à l'abord des courbes, un petit coup de frein suffisant à la faire rétrograder. Cette boîte demeure en outre ultra-rapide. Malheureusement, les impératifs de baisses de consommation aidant, Volkswagen a rallongé les rapports et cette boîte... se révèle un peu moins réactive qu'avant. Dommage. Sur parcours très sinueux, il ne faut donc pas hésiter à recourir au pilotage manuel pour rétrograder à bon escient. A la clé : un vrai plaisir. Bref, une voiture pour ceux qui aiment réellement conduire. Ce formidable ensemble mécanique n'en est pas moins politiquement correct. Puisque les consommations demeurent... modérées.

Comportement routier précis

La mécanique se combine avec des trains roulants efficaces. Sur les merveilleuses petites routes de l'arrière-pays varois - où nous avons effectué cet essai -, nous avons apprécié le comportement routier d'une grande précision. La direction, très directe, aide grandement à balancer la voiture d'un virage à l'autre, sans jamais hésiter. Le comportement est bien plus incisif que sur la Passat ! En contrepartie, cette direction très directe rend la voiture fort sensible au vent latéral sur autoroute à haute vitesse. Avec le mistral qui soufflait fort durant l'essai, nous avons dû rester attentifs, pour ne pas faire d'écarts intempestifs. Mais on ne peut pas tout avoir.

Monte pneumatique extrême

Le confort est... ferme. La CC adopte une suspension « sport » sur les faibles motorisations. Avec notre TDi 170, celle-ci devient pilotée. C'est mieux. Mais, sur notre version de pointe « Carat Edition », Volkswagen propose une monte pneumatique extrême, des grandes jantes de 18 pouces avec des pneumatiques « 235 40 R18 », autrement dit larges et à flancs très bas. Certes, ces enveloppes Continental accrochent bien au bitume. Mais, attention aux petites saignées ou aux ralentisseurs, ça percute sèchement ! Et les coups de trottoir seront difficilement pardonnés. Or, ces jantes et pneus sont onéreux à remplacer.

Equipements dernier cri

La CC est chère. Une CC diesel TDi 140 de base est à 35.210 euros. Avec la motorisation TDi 170, on arrive à 37.490. Pour la la transmission automatique, la facture grimpe à 39.370 euros. Vous voulez accéder à des sièges cuir-« alcantara » plus chics et au GPS, prenez la « Carat » ! C'est 2.200 euros de plus. Vous avez envie du tout cuir, de sièges électriques ou de phares au xénon directionnels, alors, c'est la « Carat Edition » qu'il vous faut, et hop, 2.910 euros en supplément. On se rapproche des tarifs BMW ! Et... il y a les options. Comme le « Drive Assist » avec équipements sécuritaires (régulateur de vitesse et de distance par radar, aide au maintien en ligne avec correction de la trajectoire, détecteurs d'angles morts, etc) à 1.990 euros. Mais, celui-là, on peut s'en passer tant il est intrusif avec ses bips-bips. Petit conseil : contentez-vous de la « Carat » avec une monte pneumatique moins ferme (235 45 R17). De toutes façons, la CC s'adresse à une minorité : 3.000 ventes prévues par an en France.
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Volkswagen CC TDi 170 DSG Carat Edition : 44.480 euros (+200 euros de malus)

Puissance du moteur : 170 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,90 mètres (long) x 1,85 (large) x 1,42 (haut)

Qualités : Finition de qualité, présentation chic (Carat Edition), mécanique efficace et sobre, comportement routier précis, agrément de conduite

Défauts : confort ferme, direction un peu trop directe, garde au toit faible, prix élevé

Concurrentes : VW Passat TDi 170 DSG Carat : 37.210 euros ; Volvo V60 D3 Geartronic Summum : 37.900 euros ; BMW 3.20d automatique Luxury : 45.650 euros ; Audi A5 TDi 177 Multitronic Ambition Luxe : 48.650 euros

Note : 14,5 sur 20


 

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Commentaires 5
à écrit le 19/02/2013 à 21:32
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Et la fiabilité de ces voitures, jamais un mot.

le 26/05/2015 à 20:53
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La fraude sociale est 10 fois plus grande en France que la fraude fiscale. Mais chut car dans fraude sociale, il y a social comme socialiste. Gauche signifie incompétent et maladroit.

à écrit le 09/05/2012 à 11:05
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Les pays classés Sud en Europe étaient jusqu'alors les principaux clients de ce type d'auto un peu m'as tu vu. Avec la rigueur et la récession qui en découle, écouler ce type de voiture image en Europe va devenir une gageure. Maintenant il reste le...

à écrit le 05/05/2012 à 22:51
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Tres belle voiture assez parfaite et peu polluante..beau boulot.Je crois que la concurrence japanaise ou US americaine va avoir du mal a s'accrocher..

à écrit le 05/05/2012 à 21:55
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Quand on aime conduire, on achète pas un diesel ...

à écrit le 05/05/2012 à 18:02
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Vous pourriez essayer autre chose que ces diesels pourris, un V6 essence par exemple ? La France est malade du mazout (42000 décès prématurés liés aux émissions du diese)l.

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