Volkswagen Golf Sportsvan : La Golf tendance monospace

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1162  mots
Avec cette compacte surélevée, Volkswagen affirme s'attaquer aux Renault Scénic et Peugeot 3008. Une Golf VII sûre, bien finie, avec de l'espace et de la modularité en plus.

Vous aimez le Golf VII. Mais il vous faut plus d'espace et de modularité. En outre, vous aimez conduire en dominant la route. La Golf Sportsvan est faite pour vous. Principal atout: elle ressemble à une Golf. Mais elle est plus longue de 14 centimètres, plus haute de 10, avec une banquette arrière coulissante sur 18 pour davantage de fonctionnalité. Devenue plus habitable et pratique dans un gabarit qui reste compact, cette Volkswagen au style habituel carré, presque géométrique et intemporel, coûte 1.700 euros de plus que la berline traditionnelle.  Et 900 de plus qu'un break SW. Résultat: une offre relativement onéreuse, mais intéressante. Volkswagen affirme viser les Renault Scénic (cinq places) et Peugeot 3008, mais aussi la Classe B de Mercedes.

A l'intérieur, c'est aussi une Golf, mais avec une position de conduite surélevée. On retrouve l'excellente qualité de finition, qui fait de Volkswagen le meilleur des constructeurs généralistes à ce niveau. Costaude, rassurante, la Golf fait même mieux que certaines compactes censément haut de gamme comme la Mercedes B. Classique, la Golf Sportsvan se distingue aussi par une excellente ergonomie, très simple. En une minute, vous trouvez votre position idéale avec toutes les commandes à portée de la main. Ah, que ça fait plaisir! Même l'accoudoir central avant, réglable en longueur et hauteur, tombe parfaitement sous la main. C'est rare. Audi, BMW, Mercedes, devraient prendre des leçons de simplicité.

Agréable sensation d'espace

On jouit d'une agréable sensation d'espace disponible, grâce à une planche de bord plane. Les formes géométriques favorisent l'habitabitabilité et l'accessibilité, ainsi que la visibilité. Il y a aussi plein de petits rangements, mais pas de grandes astuces innovantes comme chez Renault. Bravo aux deux compteurs ronds, à la vitesse qui s'affiche en gros devant les yeux et à l'écran central très visible.  On reprochera cependant à la banquette arrière de réserver une place du milieu étroite et peu rembourée.

A bord,  on a droit aussi à... l'austérité typique de la marque. Ce n'est pas folichon. Mais, à partir de la Confortline (deuxième niveau de finition), on a des choix de teintes intérieures. Et mieux vaut échapper au noir très triste. Les tissus de sièges sont solides mais rugueux et peu chaleureux. Pour du douillet, il faut se tourner vers la version la plus chère Carat avec ses agréables revêtements en "alcantara" (faux daim). On n'aime pas ces radars de stationnement bruyants, qui couinent trop tôt. Et, si on les met en mode "off", ils se réenclenchent d'eux-mêmes dès que l'on repasse la marché arrière. Agaçant.

 Moteur un peu rêche

Nous avons esssayé un modèle doté du traditionel diesel TDi 1,6 de 110 chevaux, qui représentera 60% des ventes, selon Volkswagen France. Le moteur, un peu rêche,  fait correctement son boulot. Malheureusement, il est affublé d'une boîte manuelle à cinq vitesses mal étagées, ou plutôt destinées uniquement à obtenir la consommation officielle la plus basse durant le cycle d'homologation.

Si les démarrages ne sont pas foudroyants, le plus gênant sera le trou entre la deuxième et la troisième, qui, en montagne, irrite. On ne sait souvent pas quelle vitesse choisir. Le moteur tourne trop vite si l'on rentre la deuxième, devient indolent en troisième. Même trou entre la troisième et la quatrième. Avec des petits à-coups au rétrogradage si l'on arrive un peu vite. Rien de grave, néanmoins. Et ce phénomène se remarque surtout sur des petites routes sinueuses et grimpantes. Sur terrain plat, c'est beaucoup moins flagrant. Heureusement, le guidage de la boîte de vitesses est bon, la progressivité de l'embrayage aussi.

Une suggestion: optez donc pour la boîte à double embrayage "DSG" à sept rapports, qui requiert toutefois plus de 1.800 euros de supplément! Nous l'avons aussi testée, et cette transmission rapide et assez réactive en mode "Sport" lisse les aspérités constatées avec la boîte manuelle. La voiture paraît beaucoup plus dynamique. Pour une consommation qui reste sensiblement la même. Avec la transmission manuelle, on a consommé 6,8 litres aux cents sur un parcours semi-montagneux, mais sans ville. C'est dans la norme.

Bonne tenue de route

Les suspensions restent plutôt fermes, à l'allemande. Pourtant, notre version Confortline disposait d'une monte pneumatique normale, laquelle cède hélas la place à d'inutiles pneus à profil bas plus raides sur la version de pointe Carat! Mais, comme les trains roulants sont bien maintenus sur la route, la voiture reste très vivable au quotidien. Avec un centre de gravité plus élevé, la voiture se révèle moins agile qu'une Golf berline. Le comportement routier demeure cependant de très bon niveau, sûr et précis. La voiture est bien née et ne prend jamais au dépourvu.

La Golf Sportsvan remplace l'ancienne Golf Plus, que l'on ne regrettera pas. C'est mieux et on identifie tout de suite la nouvelle venue comme un membre de la famille Golf VII. La gamme démarre à 20.490 euros avec un moteur à essence de 85 chevaux seulement, bien trop petit pour une telle caisse. Le diesel de coeur de gamme TDI 110 est à 28.070 euros en finition Confortline, un choix judicieux. Elle coûte 2.090 euros de plus qu'une Trendline d'entrée de gamme, spartiate mais pas indigente. La Carat de pointe apporte notamment le GPS. Parmi les options agréables, signalons le grand toit transparent ouvrant à 1.290 euros. Ce qui est assez cher.

20% des ventes de Golf

Cette Sportsvan devrait accaparer 20% des ventes totales de la gamme Golf, assure la firme allemande. Soit un millier d'unités par mois dans l'Hexagone. Ce monospace compact, qui s'adresse aux familles mais aussi aux seniors préfèrant des sièges placés plus haut pour monter ou descendre avec moins de contorsions, va cannibaliser un peu la berline et davantage le vrai monospace compact de la gamme Volkswagen, le Touran vieillissant. Mais, la marque de Wolfsburg espère que 65% des ventes en France seront prises aux concurrents, notamment aux  constructeurs tricolores. Ce n'est pas un véhicule "glamour", certes. La Golf Sportsvan ne fera pas se retourner les têtes. Mais, comme souvent  au sein de la marque allemande, il s'agit d'une voiture très cohérente et homogène, rgoureusement conçue et non moins sérieusement fabriquée.

Prix du modèle d'essai: Volkswagen Golf Sportsvan TDi 110 Confortline: 28.070 euros

 

Puissance du moteur: 110 chevaux (diesel)

 

Dimensions: 4,34 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,58 (haut)

 

Qualités: style Golf, intérieur ergonomique, excellente finition, modularité et habitabitabilité appréciables, comportement sûr et précis, moteur suffisant

 

Défauts: confort un peu ferme, trou entre 2ème et 3ème, présentation austère, prix plus élevé, bips-bips de parking

 

Concurrents: Renault Scénic 1,5 dCi: Zen: 27.800 euros; Peugeot 3008 HDi 115 Active: 27.950 euros; Mercedes B 180 CDi  Design : 30.025 euros

 

Note: 14,5 sur 20