BMW 4 Grancoupé : Le coupé cinq portes de grande classe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1303  mots
Après Audi, BMW "invente" le coupé cinq portes. Quelle classe ! Avec un moteur à essence de 245 chevaux, le plaisir est garanti. Le "Grancoupé" reste fonctionnel et sa consommation mesurée. Mais c'est horriblement cher.

Le "Grancoupé", c'est quoi ? Un coupé comme son nom l'indique, c'est -à-dire une voiture basse, effilée, élégante. Mais, après Audi (A5 et A7 Sportback), BMW se met au concept de coupé... à cinq portes. Histoire de multiplier les silhouettes pour séduire tous les clients potentiels. Voici donc la Série 4 "Grancoupé". Il y a donc désormais la berline à quatre portes Série 3, le break Touring, la cinq portes familiale et surélevée 3 GT, les coupé ainsi que cabriolet Série 4 et... ce "Grancoupé" cinq portes à tendance sportive et surbaissé...

Ca fait beaucoup dans le même segment, d'autant que tous ces modèles affichent des dimensions comparables ! Subtil. Et encore on ne vous parle pas du dérivé "SUV" X3 et du "SUV"-coupé X4 sur la même base. Mais, après tout, si BMW a les moyens de s'offrir une telle gamme...

La Série 4 Grancoupé arbore des lignes magnifiques, équilibrées et très classe, avec ses vitres latérales sans encadrement. L'accessibilité et l'habitabilité à l'arrière sont préservées - mais gare à la hauteur de toit assez réduite -, tout comme le coffre avec son hayon électrique qui peut s'agrandir avec les dossiers arrière rabattables. Du beau, du chic, mais du pratique quand même.

Intérieur repris de la Série 3... On ne s'en plaint pas

A l'intérieur, pas de surprise. BMW réutilise la planche de bord de toutes les séries 3 et 4. Tant pis pour l'exclusivité. Mais on ne s'en plaindra pas, tant  la présentation affiche une grande distinction et une excellente qualité de finition. Sur "notre" version "Luxury", le cuir soyeux et les boiseries séduisent. Le luxe, quoi ! Avec des choix de teintes chaleureuses. Mais, comme toujours chez BMW, il faut monter en gamme ou piocher dans les options pour avoir une belle auto. La version de base est en effet assez tristoune et austère.

La position de conduite est quasi-parfaite avec la boîte automatique de notre modèle d'essai. Avec une boîte manuelle, qui oblige à se rapprocher des pédales, c'est  moins bien.  Quelques petits défauts sont quand même à signaler, tel l'accoudoir central coulissant mais non réglable en hauteur ou l'absence de réglage lombaire des dossiers. Et puis l'informatique de bord avec ses sous-menus se révèle assez complexe.

Un beau moteur à essence puissant...

Nous avions hérité pour cet essai d'une motorisation à essence. La  4,28i arbore 245 chevaux. Pas mal. Il s'agit malheureusement d'un quatre cylindres, qui n'émet pas la mélodie d'un six. Ceci dit, son bruit, plutôt rauque, n'est nullement désagréable. Notre modèle d'essai était doté d'une boîte automatique à huit rapports, qui remplace avantageusement les boîtes manuelles habituellement rêches chez BMW et dotées d'une course d'embrayage trop longue. Agrément et confort de conduite sont ici de très haut niveau, avec des franches accélérations et relances, sans aucun à-coup. Quelle linéarité, quelles performances, quelle rigueur !

La boîte ZF n'en manque pas moins de réactivité en mode "D". En "S", c'est mieux, mais pas satisfaisant pour autant en conduite dynamique. Heureusement, parallèlement aux modes "D" et "S" sur le levier de vitesses, on peut également jouer, avec une commande supplémentaire, sur le côté de la console avec des positions  "Confort", "Sport", voire "Sport Plus", laquelle agit elle aussi sur la réactivité de la boîte mais également la direction et les suspensions. Alors, pour davantage de répondant, conjuguez les modes "S"  et "Sport", le "Sport Plus" étant un peu violent !

Tout ça semble compliqué, mais on s'y habitue. Nous noterons toutefois que, même ainsi, la transmission rechigne tout de même à descendre un rapport de plus en virage. Dommage. Sur toute sinueuse bien dégagée, un conseil : passez les vitesses manuellement ! Et alors là, c'est ultra-rapide, précis et jouissif. Dans ce cas, on profite pleinement des fantastiques ressources de la mécanique !

... et assez sobre vu l'agrément

Cerise sur le gâteau, des réactions de vraies sportive ne se payent pas par... une consommation délirante. Pas du tout. En conduite très dynamique et en poussant le moteur dans les hauts régimes sur une route de montagne déserte, nous avons consommé 10 litres seulement aux cents, ce qui constitue un maximum !

Vu le rapport puissance-agrément, c'est une prouesse, car, en plus de la boîte auto, notre modèle de test était équipé des quatre roues motrices "X Drive", traditionnellement énergivores. En fait, le vrai reproche, c'est d'être obligé de refaire ses programmes de personnalisation au redémarrage, la voiture annulant vos choix à chaque fois. Agaçant.

 Quatre roues motrices pour une trajectoire impeccable

Avec les quatre roues motrices, la motricité est remarquable. On conduit plus sereinement sur route humide qu'avec les seules roues du train arrière motrices (propulsion). La voiture est certes un chouïa lourde, mais elle reste précise, suffisamment agile et sûre. Trains roulants et direction sont juste calibrés comme il faut. Le freinage aussi.

En revanche, le confort est assez ferme. Certes, on ne ressent ni secousses ni tressautements, mais la voiture réagit sèchement. A cause notamment des grandes roues avec des pneus à flancs bas. Dans la vie quotidienne, c'est un peu dur.

Ca coûte très, très cher

La gamme 4 "Grancoupé" démarre à 37.700 euros avec le petit moteur diesel de 143 chevaux (4.18d), trop juste pour une voiture de cette catégorie, et ce, en version de base "Lounge", avec des sièges en tissu gris-noir peu flatteur. Pour accéder notamment au GPS, les finitions "Modern" ou "Sport" requièrent 4.700 euros de plus. La "Luxury"... luxueuse et complète - celle de notre véhicule de test - fait grimper l'addition de 7.200 euros (par rapport à la version de base) ! Pour acquérir une 428i avec la boîte auto et les quatre roues motrices, vous dépenserez entre 47.600 et 55.800 euros. Plus les options et un malus prétendument écologique de 2.200 euros.

Les plus exigeants et fortunés opteront pour le six cylindres de la 4.35i  "X Drive" de 306 chevaux. Mais, ce sera 7.000 euros de plus (en version de base "Lounge") et un malus de 3.600 euros. Si l'on souhaite consommer moins et que l'on n'est pas rétif au diesel,  signalons la très intéressante 4.30d  "X Drive" (258 chevaux) moyennant 4.400 euros supplémentaires par rapport à une 4.28i. Le malus n'est toutefois ici que de 250 euros. La 4.35d (313 chevaux) requiert carrément 8.000 euros supplémentaires avec un malus de 900 euros. Mais elle offre des performances hors normes pour une motorisation à gazole.

Tout cela est donc très onéreux pour une Série 3 recarrossée. Plus encore que chez Audi, mais la puissance est il est vrai supérieure sur la munichoise. La Série 4 ainsi gréée n'en reste pas moins une voiture exclusive, originale, d'une élégance folle et délicieuse à mener. Ce n'est pas un choix rationnel. Pour cela, il y a d'autres BMW avec les mêmes moteurs, mais plus spacieuses et moins chères. Non, il s'agit d'un achat coup de cœur. Pourquoi pas ?

Prix du modèle essayé : BMW 4 Grancoupé  4.28i X Drive (bva) Luxury : 55.800 euros (+2.200 euros de malus)

Puissance du moteur: 245 chevaux (essence)

Dimensions:  4,64 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,39 (haut)

Qualités: élégance des lignes, intérieur chic et chaleureux ("Luxury"), finition rigoureuse, moteur puissant et agréable, excellentes qualités routières, plaisir de conduite

Défauts: Prix élevé, détails d'ergonomie mesquins, boîte auto pas assez réactive, confort sec

Concurrentes: Volvo S60 T60 AWD Geartronic Summum: 50.010 euros; Audi A5 Sportback 2,0 TFSi Quattro (bva) Ambition Luxe: 53.630 euros

Note : 16 sur 20