BMW, le premier spécialiste du haut de gamme automobile, et Toyota, le numéro un auto mondial, vont lancer d'ici à 2017 des voitures de sport sur une plate-forme commune, affirme le quotidien économique Nikkei, habituellement bien informé. Ces véhicules, de carrosserie différente, seraient vendus, selon le journal des affaires nippon, sous le nom de BMW Z4 et Toyota Supra. Les Z3 puis Z4 sont traditionnellement des roadsters et coupés sportifs chez BMW. Le japonais a pour sa part fabriqué des coupés sportifs de haut de gamme sous le nom de Supra entre 1978 et 2002.
Plate-forme commune pour une sportive
Les deux constructeurs avaient annoncé en janvier 2013 qu'une étude de faisabilité était lancée sur une voiture de sport pour les deux marques. Outre la plate-forme commune, les deux groupes envisagent une fabrication conjointe, d'après le Nikkei.."Nous nous sommes mis d'accord sur une architecture commune pour une voiture de sport", avait affirmé en décembre dernier Herbert Diess, Directeur du développement du constructeur bavarois, au quotidien Frankfurter Allgemeine. "Ce qui est important, c'est qu'il en résulte deux véhicules différents, qui représentent leur marque de manière authentique", avait-il ajouté.
BMW et Toyota entretiennent un étroit partenariat, lequel a hélas remplacé celui qui avait été noué naguère entre l'allemand et... PSA. Ce dernier a été dissous à l'occasion de l'alliance ratée entre le français et General Motors.
Grande alliance technique en 2011
La voiture de sport n'est qu'un aspect mineur de la vaste coopération germano-japonaise. Le munichois et le japonais avaient signé des accords préliminaires à une grande alliance technique le 1er décembre 2011, pour le "développement de la prochaine génération de véhicules et de technologies écologiques". Il avaient ensuite paraphé en janvier 2013 les "accords exécutoires prévoyant une collaboration de long terme entre les deux entreprises" sur les technologies du futur.
Les deux constructeurs doivent ainsi travailler ensemble sur "la technologie de la pile à combustible", qualifiée de "solution indispensable pour réduire à zéro les émissions", selon le communiqué commun.Toyota va lancer en 2015 sa première voiture de "série" à pile à combustible.
Les deux groupes doivent "partager leurs technologies et développeront conjointement les bases d'un système de véhicule à pile à combustible comprenant non seulement la pile elle-même et le système mais aussi le réservoir à hydrogène, le moteur électrique et la batterie, avec une réalisation prévue pour 2020".
Batteries nouvelles à l'étude
Les deux entreprises ont aussi "lancé la recherche conjointe sur le développement de batteries lithium-air d'une densité énergétique nettement supérieure à celles des batteries lithium-ion actuelles". Pour des véhicules hybrides, dont Toyota fut le pionnier en 1997, et électriques.
Autre volet de la collaboration: l'allègement des véhicules, pour moins consommer et réduire les émissions de CO2. L'accord porte ici sur "les technologies de construction légère pour la carrosserie des véhicules en utilisant des matériaux de toute dernière génération comme les composites renforcés". Là, BMW est en avance comme il prouve sur sa toute dernière i3 électrique à carrosserie carbone.
En parallèle, BMW fournit d'ores et déjà à Toyota des moteurs diesel pour le marché européen. Le monospace compact Toyota Verso a ainsi reçu une mécanique à gazole allemande 1,6 de 112 chevaux, qui l'équipe depuis mars dernier. D'autres modèles du japonais suivront dans la foulée. Un excellent choix au demeurant, puisque BMW est un motoriste réputé, avec des mécaniques à la fois souples, agréables et sobres.
BMW et PSA ont divorcé
En 2012, BMW avait rompu avec PSA sur les hybrides du futur. L'allemand a alors repris 100% de l'ancienne co-entreprise avec le français, détenue jusqu'alors à 50-50. La société BPCE avait commencé ses travaux en 2011. Plusieurs centaines de personnes (500) travaillaient aux études à Munich, siège de BMW. BPCE avait pour objectif d'organiser des achats communs, de développer et mettre sur le marché des composants pour systèmes de traction de véhicules hybrides. La production desdits composants devait être assurée par le site PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) à partir de la fin 2014. Dommage!
BMW et PSA fabriquent certes des moteurs à essence en commun depuis 2006. Mais à terme cette collaboration devrait s'arrêter. PSA affirme certes que la coopération court jusqu'en 2017. Mais le constructeur allemand se détourne progressivement de ces mécaniques. Le bavarois a sorti en effet ses premiers moteurs modulaires développés en solo, sans le groupe français, et qui équipent la dernière Mini trois portes avant de prendre place sur le futur monospace compact de BMW. Ils remplaceront à terme les moteurs communs franco-allemands.
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