Steria, le prix de la rigueur

La SSII fait les frais des premiers effets du plan d'austérité de la Grande-Bretagne. Ouvrant ainsi la liste des victimes des prochains programmes de rigueur budgétaire sur le Vieux Continent.

Evoluer à 15% de plus que ses niveaux de cours précédant la chute de Lehman Brothers, ça se mérite ! En l'occurrence, Groupe Steria a rompu, en tout cas pour le moment, son contrat de confiance avec le marché en revoyant sa copie. Et cela sur tous les fronts. La croissance organique du chiffre d'affaires ne sera plus que de 1% cette année contre une fourchette de 1 à 3% initialement. Du côté des marges, la communauté financière devra se contenter d'un objectif de rentabilité opérationnelle ramenée de 7,3 à 7% sur la même période. Ces données n'ont a priori rien de catastrophique. Surtout si on les rapporte à la solidité des chiffres du troisième trimestre. Entre juin et septembre, la SSII a généré des revenus de 402,7 millions d'euros de revenus en hausse de 8%, dont 5,8% à structure constante. Malheureusement, cela ne suffit pas à contrebalancer les craintes de voir les marges rester sous pression, comme le craignait déjà François Esnaud, le patron de Steria, il y a un peu plus d'un mois.

En toile de fond, la société informatique rencontre quelques difficultés dans ses contrats avec le secteur public qui constitue 39% de ses facturations totales. Pour l'heure, c'est la Grande-Bretagne, et plus précisément le démarrage de son plan de rigueur, qui pose problème. Les négociations sont plus ardues mais le meilleur moyen de conserver un client reste encore de concéder des efforts tarifaires. Le cas de Steria est révélateur d'un mouvement de tendance qui pourrait toucher d'autres groupes, voire d'autre secteurs d'activité. Et cela au fil des prochains programmes de plan d'austérité sur le Vieux Continent. Sopra, qui réalise plus de 15% de son chiffre d'affaires avec le secteur public, pourrait en pâtir tout comme l'industrie des services aux collectivités, ou encore celles du BTP et de la défense. Jusqu'à maintenant, l'Etat faisait figure de client docile et facilement recouvrable. Aujourd'hui, il négocie les prix comme tout le monde.


 

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