Veolia, le lourd héritage des "années Messier"

L'ex-Compagnie Générale des Eaux s'échange en Bourse au tiers de sa valeur d'introduction. Le flot de mauvaises nouvelles, qui se déverse sur le titre depuis une quinzaine de jours, remet en lumière les limites d'un modèle lesté par une dette colossale héritée des « années Messier ».
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Dès le départ, l?histoire était écrite. Tout a commencé un jour d?été de l?année 2000. Un 20 juillet précisément. La poitrine gonflée d?orgueil et d?un soupçon d?incertitudes, le désormais tristement célèbre « J6M » (Jean-Marie-Messier-Moi-Même-Maître-du-Monde) scrute alors avec attention l?accueil réservé par le marché au premier jour de cotation de l?ex-Compagnie Générale des Eaux devenue pour l?occasion Vivendi Environnement. Le bilan est mitigé : - 0,32% à la clôture (à 32,95 euros). Peut-être fallait-il déjà y voir à l?époque le scepticisme des investisseurs à l?égard d?un montage financier bancal faisant porter le poids d?une dette d?environ 15 milliards d?euros aux métiers historiques mais non moins viables de services à l?environnement de Vivendi dans le but de faciliter, par ailleurs, l?illusion de la naissance d?un géant des médias au bilan propret.

Malheureusement, l?effet de trompe l??il a fait long feu. Car aujourd?hui, les faits sont là : Vivendi Environnement, entre-temps rebaptisé Veolia, vaut moins d?un tiers de sa valeur d?introduction en Bourse du 20 juillet 2000. Et ce après avoir atteint un plus bas historique de 10,085 euros le 10 août. La cause : un modèle économique pris en étau entre la nécessité de réduire l?endettement au travers de vastes mesures de restructuration et l?obligation de maintenir des niveaux d?investissements nécessairement élevés dans un secteur très gourmand en capitaux, pour rester par ailleurs dans la course aux méga-contrats de concession.

Résultat, le groupe croule depuis une quinzaine de jours sous un flot de mauvaises nouvelles : alerte sur résultats, pertes nettes trimestrielles de 67,2 millions d?euros et abaissements de recommandations de la part de courtiers comme UBS. Le tout dans un contexte de réduction drastique de son périmètre qui passera d?une couverture géographique réduite à 40 pays en 2013 contre 77 aujourd?hui. Reste à espérer que la France en fera encore partie?


 

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Commentaires 10
à écrit le 19/08/2011 à 16:04
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Un peu facile, de désigner comme responsable en 2011 de la stratégie menée par un autre responsable, il y a plus de 10 ans, sur une partie seulement des activités. Soyons au moins honnêtes intellectuellement et parlons plutôt des années Proglio. Je ...

à écrit le 19/08/2011 à 12:28
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L'endettement des municipalités prend fin et les supers délires également. Le dirigeant actuel a pris la place de ses employés, c'est lui qui fait le ménage. Avec l'argent facile les banques finançaient des projets lointains à tout point de vue, cett...

à écrit le 19/08/2011 à 12:00
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Messier & Proglio meme profil. Gros endettements et fragile face aux crises économiques. J'ai été surpris que Proglio soit adulé et reconnu comme un très bon (comme messier avant lui) lors de son positionnement a la tête de edf. Véolia était super ...

à écrit le 19/08/2011 à 9:19
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@Marc je trouve au contraire cet article très intéressant. Cela change des éternels poncifs et fausses vérités sur l'incompétence de Proglio. Le problème n'est pas là. Il faut arrêter d'être naif : Proglio n'a toujours été qu'un simple pantin au cha...

à écrit le 19/08/2011 à 8:12
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...Comment se fait il que les différents Présidents qui ont succèdé à JMM, notamment l'actuel Président d'EDF, n'ont pas nettoyé les comptes et opéré les cessions qui s'imposent ???

à écrit le 19/08/2011 à 7:33
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Regardez la courbe du cours sur boursorama sur 10 ans, l'action monte de 20 en 2003 à plus de 60 en 2007, puis s'effondre à 20 en 2008, et oscille depuis entre 25 et 10. Henri Proglio ne serait donc pas l'excellent PDG tant vanté par Sarkozy ?

à écrit le 19/08/2011 à 6:51
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Quel mauvais article. En lisant cela on imagine qu?au premier degré le management depuis 10 ans ne pouvait rein faire puisque tout est la faute de J6M, qui au passage a été mauvais. Mais alors Messieurs Proglio et consorts, pourquoi ont-ils été payés...

à écrit le 18/08/2011 à 20:41
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Ben voyons! Avec ces géants interplanétaires que sont Proglio et Schweitzer, tout ça ne devrait plus être qu'un mauvais souvenir? Non? Quand on en arrive à nommer un type comme Schweitzer qui cumule un nombre impressionnant de postes, c'est qu'il n...

à écrit le 18/08/2011 à 19:12
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Faire peser sur Messier la responsabilité de l'échec actuel, c'est quand même gonflé. Cela fait 10 ans qu'il a été viré, et Veolia a affiché des milliards d'euros de bénéfices depuis. Si la dette avait été un problème, le management avait toute la ma...

à écrit le 18/08/2011 à 16:17
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Le résultat du travail de sape de l'X-man (façon Giscard père du regroupement familial et de la Constitution qui devait sauver l'Europe)

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