L'avion de transport militaire A400M d'Airbus Military (EADS) commencera à être livré avec "au moins" un an de retard sur le calendrier initial, vient de déclarer à l'AFP (Agence France Presse) le responsable de l'organisation européenne de coopération en matière d'armement (OCCAR). Un contrat de 20 milliards d'euros a été signé en mai 2003 entre Airbus Military et l'agence européenne OCCAR, représentant sept pays, pour une commande de 180 appareils. L'Allemagne a commandé 60 avions, la France 50, l'Espagne 27, le Royaume-Uni 25, la Turquie 10, la Belgique 7 et le Luxembourg un appareil. Par la suite, l'Afrique du Sud en a commandé huit et la Malaisie quatre.

Le premier vol aura lieu "au mieux avant la fin de l'année, sachant que le banc (d'essai) volant doit encore voler", en principe courant octobre, et être testé environ deux mois, explique Patrick Bellouard, directeur de l'administration exécutive de l'OCCAR. Le banc d'essai volant est constitué d'un avion de transport C-130 équipé avec les moteurs de l'A400M.

Et de poursuivre: "Donc la fin de l'année, ça commence à être un petit peu +short+" pour un premier vol de l'A400M". Pour les premières livraisons, qui sont destinées à la France, "il faut compter au moins une année de délai donc c'est je pense au mieux fin 2010 maintenant", ajoute Patrick Bellouard. La France devait initialement être livrée en octobre 2009.

Par ailleurs, Patrick Bellouard a écarté l'idée qu'EADS puisse être exonéré de pénalités de retard: "Il n'y a pas de négociation à l'heure actuelle: on a un contrat à prix ferme avec des conditions claires qui doivent être remplies par EADS". Et d'insister: "Il n'y a pas de possibilité d'exonérer de pénalités dans le contrat actuel".

Le responsable de l'OCCAr dément une information de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui affirme qu'EADS menace de suspendre le programme. Il n'y a "pas de chantage d'EADS", souligne ce dernier.

Der Spiegel s'appuie sur une lettre adressée par le président d'EADS, Louis Gallois, au ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung. Louis Gallois y écrit que les problèmes liés à ce projet pèsent sur les performances globales du groupe. La situation, poursuit-il, pourrait devenir insupportable pour EADS si les pays ayant passé commande de l'A400M réclament des compensations financières pour les retards de livraison. Contactée, une porte-parole d'EADS s'est refusé à tout commentaire.

En Bourse, le titre EADS a perdu du coup ce lundi 6,33% à 13,46 euros, également victime de la chute du dollar face à l'euro qui favorise son grand concurrent américain Boeing.