Le secteur automobile européen dans la tourmente

Un peu partout en Europe, les constructeurs automobiles ont enregistré de nets revers en Bourse ce jeudi. A quelques exceptions près, leurs ventes déçoivent et les marchés craignent une contraction de la demande liée à une restriction du crédit.

Alors que le Mondial de l'automobile s'ouvre ce jeudi à Paris pour la presse (à partir de samedi pour le grand public), les perspectives concernant le secteur sont bien sombres. Après la finance, c'est au tour des constructeurs de souffrir du resserrement du crédit. Incertitude oblige, les consommateurs jouent la prudence et retardent leurs achats.

Quand bien même ils se décideraient à investir dans une nouvelle voiture... les banques sont de moins en moins nombreuses à leur accorder le crédit nécessaire à l'achat. Conséquence pour les marques européennes: les ventes déçoivent et les perspectives inquiètent.

A la Bourse de Paris, les valeurs automobiles évoluent encore dans le rouge depuis l'ouverture jeudi. Peugeot a cédé 2,36% à 24,83 euros, Renault a chuté de 6,89% à 40,02 euros et Michelin a perdu 2,98% à 41,04 euros, après avoir subi le plus fort recul du CAC hier. Sur le SRD, Valeo a reculé de 6,28% à 18,47 euros.

Ailleurs en Europe, ce n'est pas plus brillant. L'allemand Volkswagen a subi un repli de 3,41% à 264,50 euros à Francfort, Porsche, qui est en train de prendre le contrôle de son compatriote, a chuté de 8,30% à 63,60 euros et Daimler a cédé 3,60% à 31,21 euros. BMW, très implanté aux Etats-Unis, a annoncé dans la matinée qu'il n'avait "aucune visibilité fiable" sur le marché automobile; Le titre a baissé de 4,73% à 24,85 euros.  En Italie, Fiat a enregistré un recul de 3,78% à 8,65 euros.

C'est une nouvelle conséquence de la crise financière qui se profile pour le secteur automobile. Les banques ont restreint leur offre de crédit, à tel point qu'au Royaume-Uni, Roelant de Waard, le président de Ford dans le pays prévoit un recul des ventes en 2008 et 2009 si rien n'est fait pour améliorer l'accès au financement des consommateurs.

Aux Etats-Unis, la situation n'est pas meilleure, à tel point que le gouvernement de George Bush a promulgué une loi prévoyant des prêts d'un total de 25 milliards de dollars (17,74 milliards d'euros) pour les constructeurs en difficultés. Le marché de l'automobile américain s'est effondré en septembre avec un recul des ventes de 26,6% sur un an. Et d'après AutoNation, le premier réseau de concessionnaires automobiles du pays, le fait que les acheteurs en quête d'un premier véhicule peinent à obtenir un prêt pourrait avoir un impact négatif susceptible d'atteindre 20% du volume des ventes du marché américain. 

Certes, les ventes de voitures en France ont progressé de 8,4% en septembre. Mais cette hausse est trompeuse, à nombre de jours ouvrables identiques, elles ont baissé de 1,4% le mois dernier par rapport à la même période en 2007.

Seul Renault a réussi à tirer son épingle du jeu avec des ventes en progression de 19%, mais cette augmentation est principalement due aux bonnes performances de sa marque de véhicules à bas coûts Dacia, qui a vu ses ventes bondir de 68,4% en septembre.

En revanche, Michelin inquiète les investisseurs. Le fabricant de pneumatique a annoncé être "en ligne" avec son programme d'économies à l'horizon 2010. Il annonce avoir déjà réalisé 500 millions de réductions de coûts sur les 1,5 à 1,7 milliards prévus. Problème pour les marché: ces économies ne semblent pas doper les résultats de l'équipementier. Les analystes craignent que les efforts du groupe pour réduire ses coûts ne soient effacés par la hausse des prix des matières premières et l'inflation.

Quant à Valeo, le marché n'apprécie pas les déclarations pessimistes de son patron, Thierry Morin hier. Ce dernier estime que la crise économique et financière empêche toute prévision de résultat à moyen terme. Il a refusé de réitérer son objectif de 6% de marge opérationnelle pour 2010.

Enfin, de l'autre côté du Rhin, le constructeur de voitures de sport Porsche a déçu les marchés hier avec une hausse modeste de 1,2% de ses ventes en volume pour son exercice fiscal clos en juillet. De plus, l'allemand a refusé de fournir une prévision pour l'exercice 2008-2009.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.