L'euphorie n'aura pas duré bien longtemps à Wall Street. Après une séance historique lundi 13 octobre, qui avait vu le Dow Jones gagner plus de 11%, les marchés américains ont replongé mercredi, s'enfonçant très nettement en fin de séance. Les inquiétudes sur la conjoncture ont fait leur retour au premier plan alors que le Livre beige de la Réserve fédérale a fait état d'un ralentissement de l'activité américaine en septembre.

De son côté, Ben Bernanke, le président de la Fed, a estimé que "la reprise de l'activité économique au sens large n'arrivera pas tout de suite", tout en restant optimiste dans la capacité de son pays de sortir renforcé de cette crise. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor (ministre des Finances) a confirmé que les prochains mois allaient être difficiles. Et pour la présidente de la Fed de San Francisco, l'économie américaine est déjà en récession.

Le Dow Jones perd ainsi 7,87%, sa plus forte chute depuis le krach de 1987, à 8.578 points, le Nasdaq cède 8,47% à 1.628 points et le S&P 500 recule de 9,03% à 908 points.

Les statistiques du jour laissent en tout cas entrevoir de nouveaux signes de ralentissement de l'activité économique. Les ventes au détail ont en effet baissé de 1,2% en septembre, leur plus forte baisse depuis plus de trois ans. Les analystes prévoyaient en moyenne un repli de 0,2%. Par ailleurs, l'indice de l'activité industrielle de la région de New York est tombé en octobre à son plus bas niveau historique, à -24,6 contre -10 attendus par les marchés.

Dans le même temps, la saison des résultats se poursuit à Wall Street. De grandes sociétés américaines ont publié ce mercredi leur performance du troisième trimestre. Notamment les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo, dont les résultats étaient particulièrement attendus dans le contexte actuel de crise financière. Et les deux établissements ont fait mieux que prévu.

Le bénéfice net de JPMorgan a certes baissé de 84% au troisième trimestre, à 527 millions de dollars. Mais par action, il ressort à 11 cents alors que les marchés tablaient sur une perte de 17 cents. La banque s'est cependant montrée plus réservée pour les mois à venir, indiquant qu'elle s'attendait à une baisse de ses profits pour les prochains trimestres. Comme l'ensemble des valeurs bancaires, JPMorgan a plongé en fin de séance, terminant en baisse de 5,45% à 38,49 dollars.

De son côté, Wells Fargo a dégagé un bénéfice net de 1,64 milliard de dollars, en baisse de 24% par rapport à l'an passé. Par action, il s'établit à 41 cents, contre 49 cents anticipés par les marchés. La banque de Californie a enregistré sur la période un afflux de dépôts qu'elle attribue à sa gestion "conservatrice". Wells Fargo, qui espère finaliser avant la fin de l'année le rachat de Wachovia pour 15,1 milliards de dollars, perd 0,51% à 33,35 dollars.

Bank of America recule de 10,21% à 23,82 dollars et Merrill Lynch chute de 14,57% à 18,24 dollars. Les autorités antitrust américaines ont donné ce mercredi leur feu vert au rachat de la seconde par la première. L'opération s'effectuera par échange d'actions, pour un montant de 50 milliards de dollars.

Les valeurs énergétiques sont également en très net repli ce mercredi alors que les cours du pétrole sont repassés sous la barre des 75 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Les inquiétudes sur la croissance se répercutent sur le niveau attendu de la demande mondiale, notamment sur celle en produits pétroliers. Du coup, Exxon Mobil recule de 13,95% à 62,35 dollars, Chevron perd 12,49% à 59,98 dollars et ConocoPhillips cède 13,82% à 49,09 dollars. Et le géant de l'aluminium Alcoa plonge de 12,78% à 11,33 dollars.

Intel recule de 5,90% à 14,99 dollars. Pourtant, le numéro un mondial des microprocesseurs a légèrement dépassé les attentes au troisième trimestre en réalisant un