Volkswagen : l'action poursuit son feu d'artifice

Le titre a dépassé le seuil symbolique des 1.000 euros mardi dans la journée, contre 520 euros à la clôture lundi à la Bourse de Francfort. Il termine la séance à 945 euros, en hausse de 81,73%.

L'action Volkswagen a dépassé mardi les 1.000 euros à la Bourse de Francfort sur des achats de panique des spéculateurs, le titre étant devenu denrée rare depuis que le constructeur Porsche s'est assuré près des trois quarts du capital. A la clôture, le titre cote 945 euros, en hausse de 81,73%.

Mardi, la valeur a grimpé jusqu'à 1.005,01 euros, près du double de la veille (520 euros), quand elle avait déjà affiché un bond de plus de 146%. Lundi soir, elle ne pesait pas loin de 17% à elle seule de l'indice vedette Dax, qui n'a fini en hausse que grâce à cette folle ascension.

Ce feu d'artifice de l'action attire certes l'attention du gendarme de la Bourse BaFin, qui continue "à examiner" les données concernant les échanges du titre, a précisé mardi une porte-parole. Il s'agit de déterminer si des transactions délictueuses ont pu être réalisées. Quant à suspendre la cotation du cours, il n'en est pas question, fait-on savoir chez l'opérateur Deutsche Börse. "Dans le cas de Volkswagen, il n'y a rien de contraire aux règles du marché, donc aucune raison de le retirer de la cotation", assure un porte-parole. "Tant qu'il y a des actions à vendre et à acheter, la cotation continue", ajoute-t-il. 

Les mouvements erratiques de l'action ne datent pas d'hier. Le titre avait accéléré son envolée au moment même où les marchés boursiers s'effondraient, mi septembre, après la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, laissant les experts dubitatifs.

Une chose est à peu près sûre: cette course à contre-courant est liée à la prise de contrôle en cours par Porsche. L'annonce faite dimanche par ce dernier qu'il s'était assuré le contrôle de 74,1% du capital de sa cible a déclenché la folie de ces deux derniers jours.

Porsche avait pourtant assuré s'être décidé à communiquer sur la hauteur de sa participation en raison "des évolutions dramatiques sur les marchés financiers" et pour donner l'occasion aux vendeurs à perte - investisseurs qui ont parié sur une baisse du titre et qui étaient apparemment nombreux à spéculer sur l'action Volkswagen - de dénouer leurs positions "dans le calme et sans trop de risque". Ce qu'ils ont fait, mais dans la panique.

Car la montée du groupe de Stuttgart au capital de VW réduit le flottant -le capital coté en bourse- de celui-ci à quelque 6%, l'Etat régional de Basse-Saxe détenant une part d'environ 20%.

Les fonds d'investissements qui ont spéculé à court terme sur le titre ont du coup une marge de manoeuvre très limitée pour couvrir leur position. "C'est ce qu'ils font maintenant, et à n'importe quel prix", explique à l'Agence France presse (AFP) Christian Aust, économiste chez Unicredit. Les mouvements sont tellement extraordinaires qu'il ne peut s'agir que de fonds spéculatifs ou "hedge funds" qui se couvrent à court terme, estiment les experts. "Personne d'autre n'achèterait les actions Volkswagen à ces prix. Cela n'aurait aucun sens", estime-t-il. Il reste de toute façon très peu de petits porteurs détenteurs d'action VW, estime Lothar Gries, porte-parole de l'association des petits actionnaires SdK. "Beaucoup ont déjà certainement vendu, à Porsche ou à d'autres", explique-t-il.
 

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