Le plongeon se poursuit à Wall Street

Après leur rechute de la veille, les indices new-yorkais ont de nouveau fortement reculé jeudi alors que le FMI prévoit désormais une contraction de l'activité américaine en 2009. Le Dow Jones perd ainsi 4,85% à 8.696 points, le Nasdaq cède 4,34% à 1.609 points et le S&P 500 recule de 5,03% à 905 points.
Le FMI a très nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année prochaine et table désormais sur une récession dans les pays développés.

Fort regain d'inquiétudes sur les places américaines. Après avoir rebondi la semaine dernière, les marchés repartent très nettement à la baisse. Mercredi, au lendemain de la victoire de Barack Obama lors de l'élection présidentielle, les indices new-yorkais ont rechuté, perdant 5%. Un recul qui se poursuit ce jeudi, sous l'effet des prévisions pessimistes du Fonds monétaire international (FMI) et de la hausse du nombre de chômeurs.

Le Dow Jones perd 4,85% à 8.696 points, le Nasdaq cède 4,34% à 1.609 points et le S&P 500 recule de 5,03% à 905 points.

Le pessimisme est donc de retour sur les marchés. Le FMI a très nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année prochaine et table désormais sur une récession dans les pays développés. L'activité y devrait se contracter de 0,3%, une première depuis 1945. Pour les Etats-Unis, le Fonds estime que le Produit intérieur brut (PIB) reculera de 0,7% en 2009, alors qu'il prévoyait jusque là une légère croissance de 0,1%.

Dans ce contexte économique difficile, les banques centrales optent pour de forts assouplissements de leur politique monétaire. La Réserve fédérale a déjà abaissé ses taux de 100 points de base depuis l'aggravation de la crise financière et pourrait poursuivre dans ce sens. Ce jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a réduit son taux directeur de 0,50 point, laissant entrevoir de nouvelles baisses. Et la Banque d'Angleterre a frappé encore plus fort, abaissant ses taux de 1,50 point.

Mais cela ne suffit pas à apaiser les investisseurs, à la veille de la publication redoutée du rapport mensuel sur l'emploi américain. D'autant que le nombre de chômeurs indemnisés outre-Atlantique a atteint son plus haut niveau depuis février 1983. Les nouvelles demandes d'allocations chômages ont certes légèrement reculé la semaine dernière, à 481.000 dossiers. Mais ce chiffre reste supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 476.000 demandes.

Du côté des valeurs, Yahoo échappe au marasme ambiant qui touche les valeurs technologiques. Le titre gagne 0,29% à 13,96 dollars, après l'abandon de son projet de partenariat publicitaire avec Google. Le portail californien profite des spéculations sur une nouvelle offre de Microsoft, qui avait tenté en vain de le racheter avant l'été. Jerry Yang, le directeur général et co-fondateur de Yahoo, a estimé ce jeudi que Microsoft était la meilleure option pour son groupe. Il s'était pourtant farouchement opposé à un rapprochement avec le premier éditeur mondial de logiciels. Ce dernier perd 5,43% à 20,88 dollars et Google recule de 3,22% à 331,22 dollars.

Activision Blizzard s'envole de 9,38% à 12,01 dollars. Le premier éditeur mondial de jeu vidéo est passé dans le rouge au troisième trimestre. Mais il a fait mieux qu'attendu et a maintenu ses objectifs sur l'ensemble de l'année. Hors exceptionnels, le groupe a dégagé un bénéfice par action de 7 cents, alors qu'il s'était fixé un objectif de 4 cents. Il table sur un BPA de 29 cents cette année, pour un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dollars.

Longtemps dans le vert, Wal-Mart, le numéro un mondial de la distribution, abandonne 1,11% à 53,53 dollars. Ses ventes ont progressé de 2,4% en octobre sur le sol américain, à nombre de magasins comparables et hors ventes de carburant. Le distributeur table sur une croissance comprise entre 1% et 3% de ses ventes le mois prochain. Une situation qui contraste avec les performances du secteur, en forte baisse en octobre. Le groupe tire profit de son positionnement sur les prix bas.

Les ventes de Macy's (-3,23% à 10,50 dollars) ont ainsi chuté de 6,3% le mois dernier. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du distributeur a baissé de 6%, à nombre de magasins comparables. Un chiffre légèrement supérieur aux attentes. Par ailleurs, les ventes de Target (-5,91% à 35,52 dollars) ont reculé de 4,8% en octobre, à base comparable, et celles de Gap (- 2,88% à 12,47 dollars) se sont effondrés de 16% le mois dernier.

Wells Fargo chute de 9,50% à 28,67 dollars. La banque de San Francisco a annoncé mercredi soir qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 10 milliards de dollars pour financer l'acquisition de sa concurrente Wachovia. Cette opération, d'un montant de 15 milliards de dollars, permettra à Wells Fargo de devenir la première banque américaine en termes de dépôts.

Toujours sur le secteur financier, Ambac plonge de nouveau 24% à 1,52 dollar. Le rehausseur de crédit s'est effondré mercredi, plongeant de 40% après la publication d'une perte nette de 2,43 milliards de dollars au troisième trimestre. Le groupe a été pénalisé par des provisions et des dépréciations d'actifs liées au marché du crédit hypothécaire. De son côté, MBIA limite les dégâts et recule de 5,64% à 7,70 dollars. Le groupe a perdu 361 millions de dollars entre juillet et septembre, chutant de 22% mercredi.

BlackStone abandonne de 12,21% à 7,55 dollars. Le célèbre fonds d'investissement américain est touché de plein fouet par la crise financière et a perdu 340 millions de dollars au troisième trimestre. Sans tenir comptes des coûts liés à son introduction en Bourse en juin 2007, la perte ressort à 44 cents par action. Les analystes tablaient sur des résultats quasiment à l'équilibre.

Cisco Systems cède 2,59% à 16,94 dollars. L'équipementier américain en télécoms a fait mieux que prévu au cours de son premier trimestre, dégageant un bénéfice net de 2,2 milliards de dollars. Mais le groupe fait preuve de pessimisme pour les prochains mois et a annoncé que son chiffre d'affaires devrait reculer au mieux de 5% et au pire de jusqu'à 10% lors du trimestre en cours.

Enfin, News Corp plonge de 15,32% à 8,29 dollars. Le groupe de médias de Rupert Murdoch a vu son bénéfice net chuter de 30% au premier trimestre, à 515 millions de dollars. Le ralentissement du marché publicitaire affecte les performances du groupe, qui table désormais sur une baisse comprise entre 13 et 17% de son bénéfice d'exploitation sur l'ensemble de l'année. Il s'attendait jusque là à une croissance de 4 à 6% de ce bénéfice.

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