L'euphorie est retombée ce mercredi à Wall Street. Les places américaines n'ont en effet pas confirmée leur très net rebond de la veille provoqué par la décision de la Réserve fédérale de porter ses taux à leur plus bas niveau historique, avec un taux directeur fluctuant dans une fourchette allant de 0 à 0,25%. Après avoir ouvert en baisse, notamment dans le sillage des valeurs bancaires, les indices new-yorkais sont brièvement repassés dans le vert avant de rechuter en fin de séance.

Le Dow Jones perd ainsi 1,12% à 8.824points, le Nasdaq recule de 0,67% à 1.579 points et le S&P 500 abandonne 0,96% à 904 points.

Mardi, le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale a décidé d'abaisser son taux directeur à son plus bas niveau historique, lui assignant une marge de fluctuations allant de 0 à 0,25%, contre un taux de 1% jusqu'à présent. Les marchés anticipaient une baisse moins importante de 50 points de base voire de 75 points de base. Et le maintien du taux directeur à un niveau "exceptionnellement bas" pourrait durer "un certain temps", a précisé la Fed.

Du côté des valeurs, Morgan Stanley gagne 2,29% à 16,50 dollars. Pourtant, la deuxième banque d'investissement américaine a fait état ce mercredi d'une perte de 2,29 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre une perte de 3,58 milliards l'an passé à la même époque. A périmètre comparable, cette perte ressort à 2,24 dollars par action, bien supérieure aux 34 cents attendus par les marchés. Sur l'ensemble de l'année, l'établissement a dégagé un bénéfice net de 1,70 milliard de dollars. Soit 1,54 dollar à périmètre comparable contre 3,45 dollars escomptés par les marchés.

Après avoir nettement rebondi hier, Goldman Sachs prend 3,66% à 78,78 dollars. La première banque d'affaires de Wall Street a annoncé ce mardi sa première perte trimestrielle depuis son entrée en Bourse en 1999 mais a évité le scénario catastrophe que certains investisseurs redoutaient. Ce mercredi, Morgan Stanley a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices de sa consoeur pour 2009, passant de 9,40 à 8,30 dollars par action.

Les autres valeurs bancaires sont globalement dans le rouge, après leur séance euphorique de la veille. JPMorgan recule de 1,51% à 31,86 dollars, Bank of America abandonne 3,18% à 14,62 dollars mais Wells Fargo prend 0,67% à 29,98 dollars. Enfin, Citigroup perd 4,86% à 7,83 dollars. La banque new-yorkaise va regrouper ses activités de banque d'entreprise et d'investissements afin de réduire ses coûts. La fusion de ses deux filiales japonaises est pour sa part reporté à 2010.

Toujours du côté des baisses, Constellation Energy plonge de 19,97% à 23 dollars après l'officialisation du rachat de 49,99% de ses activités nucléaires par EDF pour 4,5 milliards de dollars. Le titre a décroché à deux reprises. Après l'annonce d'une provision de 1,2 milliard de dollars visant à dédommager MidAmerican Energy, avec qui l'électricien américain avait conlu un accord de fusion, qui pèsera sur les coomptes du quatrième trimestre. Et surtout après la révision à la baisse de son bénéfice par action (BPA). Ce dernier sera compris entre 2,90 et 3,30 dollars l'an prochain. Une estimation bien inférieure au consensus des analystes, qui tablaient jusque là sur un BPA de 4,71 dollars.

Apple chute de 6,57% à 80,16 dollars, alors que les rumeurs sur l'état de santé de son directeur général Steve Jobs ont été relancées mardi soir par l'annonce de son absence lors du salon Macworld le mois prochain. Par ailleurs, la marque à la pomme a annoncé qu'elle ne serait pas présente à cet évènement en 2010. Certains analystes y voient le signe qu'Apple n'a pas de nouveau produit majeur à annoncer.

Adobe recule de 2,82% à 21,69 dollars. Le concepteur américain de logiciels a réalisé un bénéfice net de 246 millions de dollars au quatrième trimestre. Le bénéfice ajusté par action s'établit à 60 cents, dans le haut de sa fourchette de prévision. Le groupe anticipe toujours pour le trimestre en cours entre 43 et 47 cents de profits par titre, contre un consensus d'analystes de 45 cents.

Enfin, les valeurs pétrolières reculent après le bond des stocks américains en produits pétroliers et la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de baisser ses quotas de 2,2 millions de barils par jour. Après ces annonces, les cours sont repassés sous la barre des 40 dollars à new York, pour la première fois depuis juillet 2004. Exxon Mobil perd 2,50% à 81,06 dollars, Chevron cède 2,77% à 76,82 dollars et ConocoPhillips abandonne 1,31% à 53,42 dollars.