Fermée lundi pour cause de jour férié, la Bourse de Tokyo a rouvert ce mardi sous de mauvais auspices. Les investisseurs s'alarment du niveau élevé du yen. Ils craignent également un avertissement sur résultats du géant de l'électronique japonais Sony. Quant à Toshiba, il pourrait annoncer des comptes lourdement dans le rouge. 

La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse de 4,79%. L'indice Nikkei a clos la séance à 8.413,91 points, un plus bas depuis le 12 décembre, et le Topix, plus large, a cédé 4,78%, à 814,12 points. En séance, le Nikkei a même touché un plus bas de 8.405,50 points.

Sony a décroché de 8,88% à 2.000 yen et Toshiba a parallèlement abandonné 8,55%. Le billet vert s'est rapproché de son plus bas niveau depuis trois semaines face au yen, touché lundi à 88,89. Chez les grands exportateurs, Toyota a cédé 6,35% et Canon 7,19%.

Autre fait marquant du jour, les valeurs immobilières ont souffert des nouvelles difficultés du groupe Creed, qui a demandé à être placé sous la protection du régime des faillites. Mitsubishi Estate a perdu 9,21% et l'indice du secteur a abandonné 8,5%.

Dès  les premières minutes de transactions, les valeurs technologiques ont plongé. Les donneurs d'ordres redoutent que Sony fasse état très rapidement d'une révision en très forte baisse de ses prévisions de résultats annuels. Le quotidien économique Nikkei affirme ainsi ce mardi en une que Sony s'attend désormais à afficher fin mars prochain une perte d'exploitation annuelle de 100 milliards de yen (830 millions d'euros). Nikkei croit également savoir que Sony pourrait devoir inscrire 50 milliards de yen environ de dépréciations d'actifs imputables à des pertes affichées par Sony Life Insurance Corp.

Les dernières prévisions financières de Sony datent de fin octobre 2008. Le groupe escomptait alors un bénéfice d'exploitation de 200 milliards de yen et un bénéfice net de 150 milliards de yen. Il avait alors déjà revu en baisse ses estimations. Le fleuron du high-tech nippon, durement affecté par la récession internationale couplée à une hausse du yen pénalisante pour ses ventes à l'étranger, a déjà décidé de mesures d'économies qui comprennent la suppression de quelque 16.000 postes au niveau mondial ainsi que des fermetures d'usines.

Si cette information se confirme, ce serait la première fois en 14 ans que Sony constaterait une perte d'exploitation, qui plus est due à son coeur de métier, l'électronique. Il faut même remonter à 1958 - année de son introduction en Bourse - pour constater un déficit au sein du groupe.