Wall Street poursuit sa baisse, GM bondit

Les places américaines sont restées dans le rouge ce jeudi après des statistiques mitigées. Les marchés ont également réagi à la possible dégradation de la note de la dette britannique. Le Dow Jones cède ainsi 1,76% à 8.274 points, le Nasdaq recule de 2,17% à 1.690 points et le S&P 500 abandonne 1,84% à 887 points.

La baisse s'est poursuivie ce jeudi à Wall Street, au lendemain de l'abaissement des prévisions de croissance de la Réserve fédérale. Les statistiques du jour sont en outre mitigées, avec notamment la progression du chômage indemnisé et la dégradation plus forte qu'attendue de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie. A l'inverse, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board est supérieur aux attentes. D'autre part, la perspective d'une dégradation de la note de la dette britannique (pour l'instant notée triple A, la note maximale) par Standard & Poor's inquiète les investisseurs américains, qui craignent que les Etats-Unis soient les prochains concernés.

Le Dow Jones cède ainsi 1,76% à 8.274 points, le Nasdaq recule de 2,17% à 1.690 points et le S&P 500 abandonne 1,84% à 887 points.

La Réserve fédérale a donc abaissé dans la soirée ses prévisions pour 2009 et 2010. La banque centrale américaine table en effet sur un repli de l'activité compris entre 1,3 et 2% cette année alors qu'elle misait en février encore sur une chute moins allant de 0,5% à 1,3%. Pour autant, la Fed attend toujours une reprise de l'activité au deuxième semestre de l'année, notant dans ses traditionnelles minutes de politique monétaire, qui rendent compte de sa dernière réunion d'avril, des signes de ralentissement de la récession depuis avril, après trois trimestres de recul du PIB. Mais cette reprise sera moins forte que prévu: elle n'attend plus qu'une croissance comprise entre 2 et 3% l'an prochain (contre de 2,5 à 3,3% en février). Elle a en revanche maintenu ses perspectives pour 2011, à savoir une progression de l'activité américaine allant de 3,5 à 4,8%

Sur le front des statistiques, l'indice composite de l'activité économique, mesuré par l'institut privé de conjoncture du Conference Board, a progressé en avril pour la première fois en sept mois. La hausse de 1% est de plus supérieure au +0,8% escompté par les économistes. Ce chiffre est censé préfigurer de l'évolution de l'économie américaine au cours des six prochains mois.

En revanche, l'indice de la Réserve fédérale de Philadelphie a moins progressé que prévu par les marchés. Il est ressorti à -22,6, contre -24,4 en avril et contre -18 anticipé par les analystes. Cette évolution traduit un ralentissement de la dégradation de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie, mais cette contraction est supérieure à celle escomptée.

Enfin, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont reculé la semaine passé, avec 631.000 dossiers déposés. Les économistes attendaient 625.000 demandes. En outre, le taux de chômage indemnisé a touché 5%, au plus haut depuis décembre 1982. Et le nombre de chômeurs indemnisés a battu pour la seizième semaine consécutive son record historique, à 6,662 millions.

Du côté des valeurs, General Motors bondit de 32,41% à 1,92 dollar. Le premier constructeur automobile américain et son principal syndicat sont parvenus à un accord sur la modification des contrats de travail et sur la restructuration d'une dette de 20 milliards de dollars que le groupe doit au fonds d'assurance-maladie pour ses retraités. Le groupe lève ainsi l'un des deux derniers obstacles à sa restructuration, le dernier étant la restructuration de quelque 27 milliards de dollars de sa dette obligataire. GM a jusqu'au 1er juin pour soumettre à Washington un plan de restructuration jugé viable.

Bank of America cède 1,22% à 11,35 dollars. La première banque américaine compte rembourser les 45 milliards de dollars reçus de l'Etat avant la fin de l'année, selon le Financial Times. Elle doit pour cela renforcer son capital, alors que l'administration l'a enjointe à lever 33,9 milliards de dollars afin d'être bien armée pour faire face à la dégradation de l'activité américaine. L'établissement estime être en mesure de récolter 35 milliards de dollars de fonds d'ici à la fin septembre. Mercredi, Bank of America a annoncé que sa première augmentation de capital lui avait rapporté 13,5 milliards de dollars. Le groupe a par ailleurs cédé la semaine passée pour 7,3 milliards de dollars d'actions de la banque chinoise China Construction Bank.

Les autres valeurs bancaires sont au contraire bien orientées, après le retournement de tendance observé mercredi à la mi-séance. Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, a estimé que des signes montraient que le système financier était bien en phase de guérison. Il a par ailleurs précisé que les premiers rachats d'actifs toxiques auront lieu sous six semaines. Ce jeudi, JPMorgan gagne 1,01% à 34,90 dollars, Citigroup progresse de 0,81% à 3,72 dollars et Wells Fargo prend 2,04% à 24,96 dollars.

Les valeurs pétrolières sont en revanche dans le rouge, dans le sillage des cours du pétrole. Ces derniers perdent plus d'un dollar ce jeudi après avoir touché leur plus haut niveau en six mois, à plus de 62 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange. Exxon Mobil abandonne ainsi 1,75% à 68,39 dollars, Chevron laisse 1,13% à 64,47 dollars et ConocoPhillips cède 2,32% à 44,66 dollars.

Boeing recule de 2,89% à 43,29 dollars. L'avionneur américain a confirmé ce jeudi le calendrier de livraison de son futur long-courrier B787 Dreamliner qui accumule plus de deux ans de retard. Le premier vol d'essai est prévu avant la fin juin et les premières livraisons au premier trimestre 2010. Le groupe a également confirmé des prévisions annuelles, misant toujours sur un bénéfice par action compris entre 4,70 et 5 dollars et un chiffre d'affaires de l'ordre de 68-69 milliards de dollars.

Enfin, Texas Instruments recule de 2,39% à 17,96 dollars. Le fabricant de semi-conducteurs a fait savoir mercredi qu'il était en passe de parvenir à son objectif de réaliser 700 millions de dollars d'économies annuelles d'ici la fin du troisième trimestre.

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