Le marché a fait preuve d'un optimiste à tout épreuve cette semaine, malgré le manque de soutien liée à la fermeture de Wall Street lundi et à l'absence d'indicateurs macroéconomiques majeurs. Les investisseurs semblent décidés à revenir sur le marché. Pour preuve, des volumes d'affaires devenus tout à fait soutenus avec une moyenne de plus de 3 milliards d'euros échangés sur la semaine.

Résultat, malgré le manque d'actualité, la mobilisation des acteurs du marché a permis de franchir le cap des 3.700 points en ligne de mire depuis fin août. La Bourse de Paris termine vendredi à 3.734 points, son plus haut niveau depuis le 3 octobre dernier (4.080 points) en affichant une progression hebdomadaire de 3,78%.

Sur le front des valeurs, Air France-KLM réalise une des plus fortes hausses de la semaine sur le CAC 40 (de 13,58%). Il faut dire que l'actualité a été chargée pour le transporteur aérien. Lundi, on apprenait que le titre allait être retiré du CAC 40 au profit de Technip. Le changement sera effectif au 21 septembre. Puis mardi, le titre a bondi de 6,34%, le marché saluant une baisse du trafic compensée par le recul des capacités en août, un bon point pour la rentabilité de l'entreprise. Enfin, vendredi, des informations des Echos sur une importante restructuration de la branche cargo ont fait de nouveau s'envoler l'action.

Air France-KLM doit néanmoins partager la vedette avec Eurotunnel, plus forte hausse hebdomadaire du SBF 120. Les investisseurs ont retrouvé de l'appétit pour le dossier après une note très positive de Chevreux. Le broker a relevé son objectif de cours de 2,3 à quelque 7,3 euros alors que la valeur a clôturé vendredi à 6,03 euros. Par ailleurs, le marché apprécie la clarification de la structure du capital. Deux fonds de Goldman Sachs sont devenus les premiers actionnaires avec 21% du capital.

De son côté, Vallourec bondit de 13,97% sur la semaine et réalise la plus forte hausse du CAC. Le titre a profité de l'envolée des cours du brut, véritable actualité de la semaine avec l'accès de faiblesse du dollar. L'Opep a décidé mercredi sans surprise de laisser inchangés ses quotas de production. Dans l'attente de la décision, les cours du brut se sont envolés à plus de 72 dollars pour le baril de WTI pour se maintenir à des niveaux élevés.

Cette tension sur les cours du pétrole a été aussi favorisé par la faiblesse du billet vert. La monnaie européenne a franchi successivement cette semaine la barre de 1,45 dollar puis 1,46 dollar vendredi. Mais malgré la percée de l'euro, EADS, une valeur sensible à l'évolution de la devise européenne, a réalisé une très belle semaine (en hausse de 10,71%).

Retour des grandes manoeuvres dans le business

Belle semaine aussi pour Club Mediterranée. L'action affiche une hausse hebdomadaire de 14,72%, même si la fin de semaine a été plus difficile avec la publication d'un chiffre d'affaires en baisse de 12,5% au troisième trimestre à 305 millions d'euros.

ST Microélectronics gagne 6,54% sur les cinq derniers jours. L'action a bénéficié d'un relèvement d'objectif de cours mardi par Deutsche Bank ainsi que des meilleures prévisions de Texas Intrument et d'ASML. L'intérêt du Fonds stratégique d'investissement (FSI) pour la part d'Areva détenue dans le fabricant de microprocesseurs a aussi soutenu la valeur.

Le certificat d'investissement Areva progresse pour sa part de 7,04% sur la semaine. Le FSI s'est dit intéressé par la filiale T&D déjà convoitée par Alstom et Schneider Electric. La progression est un peu moindre pour Accor (+4,73%). Le FSI, détenteur de 7,6% du capital, s'est dit peu convaincu par le projet de scission des deux grands métiers d'hôtellerie et de services. Un son de cloche repris vendredi par l'agence de notation S&P inquiète de ce projet dans un contexte économique difficile.

Dans un marché haussier, France Télécom a été victime de son caractère défensif. L'action affiche une progression hebdomadaire de seulement 2,21%, soit moins que le CAC 40. Le groupe de télécoms a pourtant annoncé une bonne nouvelle en relançant les grandes opérations dans le secteur. L'entreprise va devenir le premier opérateur mobile au Royaume-Uni grâce à la fusion de sa filiale Orange avec celle de Deustche Telekom.

Les grandes manoeuvres sont de retour également dans le secteur de l'agroalimentaire avec l'offre de rachat, rejetée, de Kraft Foods sur Cadbury. Le dossier ne fait que commencer puisque un chevalier blanc pourrait apparaître sous les traits du tandem formé par l'américain Hershey et le suisse Nestlé. Le français Danone a profité de cette actualité et prend 6,88% sur les cinq derniers jours.

La semaine a été faste aussi pour le secteur automobile, porté par des déclarations optimistes des patrons de Peugeot et Renault sur la conjoncture. Le constructeur Peugeot affiche un bond hebdomadaire de 6,74% et Renault de 10,03%. Michelin gagne aussi 6,74%.

EDF et Veolia ont bondi sur des spéculations concernant l'arrivée d'Henri Proglio, actuel PDG de Veolia, à la tête d'EDF. Un possible rapprochement de certaines activités entre les deux groupes est évoqué. L'action Veolia progresse notamment de 9,75% tandis que la hausse est plus limitée pour EDF (2,16%).

Vivendi affiche une des rares baisses de la semaine sur le CAC 40 (de 3,81%). Le groupe de télécoms et de médias a annoncé mercredi le lancement d'une OPA amicale sur l'opérateur télécom brésilien GVT. L'opération s'élève à 2 milliards d'euros, un prix jugé trop élevé par le marché même si l'agence de notation Fitch a confirmé ses notes. Par ailleurs, selon l'agence Reuters, Telefonica et Telmex pourraient lancer une possible contre-offre.

Le secteur bancaire complète les valeurs dans le rouge sur la semaine. BNP Paribas (-3,75%), Société Générale (-2,68%) et Crédit Agricole (-0,23%) n'ont pas séduit les investisseurs.