L'agence Fitch a annoncé lundi soir avoir abaissé la note d'émetteur long terme de BNP Paribas d'un échelon, à "AA-" contre "AA" initialement. La perspective de la note du groupe bancaire français est stable, a précisé l'agence, ce qui signifie habituellement que la notation ne devrait pas être modifiée à nouveau pendant un ou deux ans. Du coup, ce mardi, le titre a reculé de 1,92% à 49,36 euros.

Dans un communiqué, l'agence justifie sa décision par "une contribution relativement élevée de la banque d'entreprise et d'investissement, une détérioration de la qualité des actifs en 2009 et des ratios de capitalisation légèrement inférieurs à la moyenne des comparables selon les calculs de Fitch".

"Malgré de bons progrès et perspectives, que Fitch estime favorables au groupe, l'agence ne considère plus que BNP correspond au profil de crédit très élevé affiché par des banques notées AA", ajoute-t-elle.

L'agence juge néanmoins que BNP Paribas a "relativement bien" traversé la crise financière mondiale et qu'elle continue à faire preuve d'une "bonne capacité à faire face aux pressions actuelles affectant le secteur financier, notamment les banques européennes, et que sa diversification reste bonne".

Le directeur général de la banque Baudoin Prot a souligné ce mardi : "c'est toujours désagréable, mais on reste l'une des cinq à dix banques les mieux notées du monde". Il a rappelé que l'établissement bénéficiait toujours d'une notation "AA" chez Standard and Poor's (S&P) et "Aa2" chez Moody's, les deux autres agences de notation majeures. "Avec ce rating (notation), BNP Paribas reste très favorisé".

Il indique qu'en matière de niveau des contrats d'assurance contre le défaut de paiement, les fameux CDS (Credit Default Swap), BNP Paribas est au troisième rang des établissements bancaires les plus solides du monde derrière HSBC et Santander. "On garde un avantage important, qui fait que dans cette période nous avons un avantage de coût de financement", a expliqué M. Prot, indiquant que "pas mal de banques centrales, de fonds souverains ou de grandes gestionnaires d'actifs concentrent leurs placements chez les cinq ou dix banques les mieux notées".