L'Oréal sanctionné pour un manque de perspectives chiffrées

Le géant mondial des cosmétiques a renoué avec la croissance en 2010 grâce au rebond de la demande de produits de luxe et à l'accélération de ses ventes dans les pays émergents. Mais une activité décevante au quatrième trimestre et un manque de perspectives ont plombé le titre.
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Certes le chiffre d'affaires annuel, en hausse de 11,6% (+5,6% en données comparables), a atteint 19,5 milliards d'euros, proche du consensus Reuters à 19,4 milliards. Mais sur le seul quatrième trimestre, la croissance de 4,1 % en organique est inférieure aux attentes (+5,2%). En outre, le résultat net, en hausse de 25 % à 2,24 milliards d'euros est conforme aux attentes.

Si le groupe a relevé son dividende de 20% à 1,80 euro par action contre 1,50 euro un an plus tôt, cela n'a pas suffit à éviter la sanction des investisseurs. Le titre qui se paye près de 20 fois les bénéfices estimés pour 2011 et progressait de 7,7 % sur l'année à la clôture de jeudi s'est replié de 4,22 %.

Le géant des cosmétiques, dont le résultat opérationnel a rebondi de 18,6% à 3,06 milliards d'euros (3,07 milliards attendus), a redressé sa marge à 15,7%, après 14,8% l'année précédente. Mais cette dernière reste cependant encore loin du record de 17% atteint en 2007 avant la crise. "C'est un peu court sur l'organique et sur l'opérationnel", relève un analyste qui a requis l'anonymat. "Il ne fait pas bon décevoir dans le secteur en ce moment", ajoute-t-il.

L'Oréal , qui dans son communiqué ne délivre aucune indication chiffrée pour 2011, commentera ses résultats devant la presse et les analystes vendredi matin. Il sera notamment très attendu sur ses perspectives de croissance pour l'année en cours, qui ne bénéficiera pas de bases de comparaison aussi favorables qu'en 2010, comme sur l'utilisation de ses confortables réserves.

Le géant mondial, peu endetté et qui dispose d'un important trésor de guerre grâce à sa participation d'environ 8,6% dans Sanofi-Aventis, n'a jamais caché ses ambitions de croissance externe. Depuis son arrivée en 2006, Jean-Paul Agon a opté pour les acquisitions ciblées (YSL Beauté, distributeurs de produits destinés aux coiffeurs aux Etats-Unis) et a mis un coup d'accélérateur au développement du groupe dans les pays émergents qui doivent lui permettre d'atteindre son objectif d'un milliard de consommateurs supplémentaires d'ici dix ans.

De l'avis des analystes, L'Oréal pourrait poursuivre ses rachats ciblés. Certains d'entre eux, comme chez Morgan Stanley, évoquent même un possible rachat, dans les deux à trois ans qui viennent, des 30% que le géant suisse Nestlé détient dans le groupe.

A l'inverse, les spéculations sur un rachat de L'Oréal par Nestlé sont récurrentes et ont atteint des sommets avec le conflit familial entre Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Bettencourt Meyers. Parmi les analystes, les avis restent cependant très partagés sur la probabilité d'une telle opération.

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