Rassurée par la publication des chiffres officiels de l'emploi aux Etats-Unis (statistique américaine la plus suivie du marché) la Bourse de Paris a renoué avec la hausse. A la clôture, le CAC 40 affichait une hausse de 1,33% à 4.058,01 points.

Alors qu'hier une série de mauvais indicateurs américains (notamment l'augmentation inattendue des inscriptions au chômage) avait été prétexte aux prises de bénéfices, l'inverse s'est produit aujourd'hui. Hésitant jusque 14h30, le CAC 40 a résolument pris le chemin de la hausse après la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. L'économie américaine a en effet créé un nombre d'emplois supérieur aux attentes en avril. Le mois dernier, 244.000 emplois non-agricoles ont été créés, selon les données publiées vendredi par le département américain du Travail. Les économistes et analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 186.000 créations de postes. Mais dans le même temps, le taux de chômage s'est établi à 9% en avril contre un consensus de 8,8%, ce qui pourrait à en croire certains analyste freiner la tendance.

Cette publication intervient au lendemain de la conférence de presse mensuelle de Jean-Claude Trichet qui a surpris le marché. En effet si le maintien des taux était largement anticipé, le discours du président de la BCE a laissé entrevoir qu'une hausse était peu probable au mois de juin. La conséquence immédiate de cette annonce a été une chute de l'euro face au dollar. Entre mercredi et jeudi, la monnaie unique est passée de 1,485 à 1,454 dollars.

Dans le même temps, la bulle des matières premières éclatait sous l'impact de la hausse du dollar. Le baril de WTI est repassé sous la barre des 100 dollars pour la première fois depuis la mi-mars, soit un plongeon d'environ 10 %, tandis que l'once d'or se repliait sous les 1.500 dollars et que l'argent dévissait de près de 13 %.

Dans ce contexte, la légère réduction du déficit commercial français en mars et la hausse de la production industrielle allemande plus importante que prévu passe inaperçu.

Valeurs en Baisse

Alcatel-Lucent a perdu 1,89 % renversant sa tendance favorable des premiers échanges. Dans le cadre de la publication de ses résultats trimestriels, le groupe qui est dans la dernière ligne droite de son plan triennal de redressement a maintenu ses objectifs pour 2011, grâce à un premier trimestre tiré par la croissance de l'Amérique du Nord, des marchés des équipements mobiles et de la fibre optique. Après une hausse de près de 90 % depuis le début de l'année, le titre subit des prises de bénéfices. Ce d'autant plus que plusieurs analystes craignent l'impact de la catastrophe japonaise sur les résultats du deuxième trimestre.

Valeurs en Hausse

Carrefour  a progressé de 1,56 %. Dans un entretien aux Echos, Lars Olofsson, le directeur général du groupe a indiqué que le départ du directeur exécutif de Carrefour France ne remet pas en cause la stratégie du groupe de distribution, la priorité restant la relance des hypermarchés.

Après la baisse d'hier dans le sillage du plongeon de Société Générale, les valeurs bancaires se sont repris. BNP Paribas a gagné 0,83 %, Crédit Agricole a progressé de 2,18 %, Natixis de 2,49 %. société Génerale, pénalisée par des abaissements de recommandation et d'objectifs de cours, n'a progressé que de 0,15 %.

Egalement en hausse, EADS (+2,70 %) a profité de la hausse du dollar face à l'euro intervenu après le discours de Jean Claude Trichet.

Hors CAC

Gascogne (+2,27) a fait état d'un chiffre d'affaires de ses activités poursuivies en hausse de 15,3% au premier trimestre, à 129,1 millions d'euros, à la faveur notamment d'une hausse de ses prix de vente. La majeure partie des hausses de coûts matières et d'énergie a pu être répercutée, permettant une bonne tenue de la marge brute, a précisé le groupe.

Eiffage a gagné 1,03 % après avoir lâché 4,24 % en matinée. Le groupe a publié une hausse de 13,2% de son carnet de commandes au 1er avril, à 11,7 milliards d'euros, et a confirmé son objectif de chiffre d'affaires 2011. Mais, dans un premier temps, le marché a été déçu notamment par le recul de l'activité construction attendu stable comme celle présentée par Vinci lors de son point trimestriel fin avril.

Devise et Pétrole

La monnaie unique est en forte baisse par rapport à la veille. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,45 dollar.

Fort repli également sur le marché du pétrole. Le baril de WTI s'échangeait contre à 100,74 dollars tandis que le Brent de la Mer du Nord valait 112,73 dollars.