Plombé par le secteur bancaire, le CAC 40 tutoie les 3.900 points

Pénalisée par le secteur bancaire en baisse après la dégradation de la note du Crédit Agricole par Standard & Poors, la Bourse de Paris a décroché de plus de 2%.
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La Bourse de Paris a entamé la semaine en forte baisse. Pénalisé par les inquiétudes liées à la crise de la dette souveraine en zone euro et un regain de l?aversion au risque, le CAC 40 a terminé sur un repli de 2,10%. A 3.906,98 points, l?indice phare de la place parisienne est revenu à son niveau du 19 avril 2011. Même tendance baissière sur les autres places européennes. Londres a chuté de 1,89%, Francfort de 2%, Milan de 3,32% et Madrid de 1,41%.

Après la dégradation de la dette grecque vendredi par l?agence de notation Fitch, les craintes liées à la crise de la dette souveraine en zone euro se sont encore accrues ce Week-End. Dans la nuit de vendredi à samedi, Standard & Poors a en effet abaissé de "stable" à "négative" sa perspective sur la note de crédit de l'Italie.

Sur fond de regain de l?aversion au risque après cette décision qui laisse redouter que la crise de la dette s?étende à la troisième économie de la zone euro, le marché n?a pas pu compter sur les rares indicateurs macroéconomiques de ce jour pour freiner sa chute. En effet, l?activité en Europe et en Chine a décéléré au mois de mai. L?indice PMI manufacturier chinois est ressorti à son plus bas depuis juillet 2010 tandis qu?en zone euro la croissance du secteur des services, qui représente environ deux tiers de l'activité, a été moins forte que prévu en mai. Attendu à 56,7 points, l?indice composite "flash" s?est établi à 55,4 points.

Et comme si cela ne suffisait pas, la nature elle-même est entrée dans la partie. L?éruption, samedi, du volcan finlandais Grimsvötn et son panache de fumée de plus de 20 kilomètres de haut a fait réapparaître le spectre d?un blocage de l?espace aérien européen à l?image de celui d?avril 2010.

Valeurs en baisse

Premières victimes de la remontée du risque souverain, les valeurs bancaires ont également subi de plein fouet la dégradation de la note de Crédit Agricole par Standard & Poors en raison de l'exposition de la banque à la Grèce. BNP Paribas chute de 1,82 %, Crédit Agricole de 2,95 %, Natixis de 2,39 % et Société Générale de 1,62 %.

Dans un contexte dominé par l'aversion au risque, les valeurs cycliques ont également été sanctionnées. Plus forte chute, Lafarge a plongé de 3,50 %. Schneider Electric a lâché 3,41 %, Alcatel-Lucent 3,09%.  PPR et LVMH se sont respectivement repliés de 2,75 % et 2,52%.

Renault a perdu 3,08 %. L'Etat souhaiterait profiter du remplacement du directeur général de Renault, Patrick Pelata, limogé après la fausse affaire d'espionnage, pour obtenir une refonte de l'organigramme et de la gouvernance du constructeur automobile visant notamment à limiter l'autonomie du président, Carlos Ghosn.

EADS (-1,39 %) est parvenu à limiter son recul grâce à une rumeur de gros contrat d?Airbus. AirAsia pourrait passer sous peu une commande de grande ampleur , a déclaré samedi à Reuters le directeur général de la compagnie malaisienne à bas coûts. Par ailleurs, le directeur financier de Daimler a indiqué que son groupe excluait la cession d'une participation minoritaire dans EADS à un groupe de fournisseurs allemands et a dit s'attendre à ce que Berlin joue un rôle dans ce dossier.

Hors CAC

Air France-KLM a chuté de 4,54 %. Le nuage de cendres né de l'éruption samedi d'un volcan islandais pourrait atteindre l'Europe en milieu de semaine, bien que les experts doutent de la répétition d'un scénario similaire à l'an dernier, où le transport aérien avait été paralysé plusieurs jours.

CGG Véritas (-1,12 %) n?a pas profité de l?annonce de l?obtention d?un permis sismique dans le Golfe du Mexique.

Pour son dernier jour de cotation sous forme de certificat d?investissement, Areva a reculé de 1,24 %.

Europacorp (+1,41 %) a profité d?un effet festival de Cannes. La société produit en effet "The Tree of Life" qui a remporté la palme d?or.

Pétrole et devises

Sur le marché des changes, l?euro pénalisé par la crise de la dette souveraine poursuit son repli face au dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s?échangeait contre 1,402 dollar.

Les prix du pétrole sont également en fort repli. Le baril de WTI est repassé sous les 100 dollars à 97, 06 dollars tandis que celui de Brent de la Mer du Nord s?échange contre 109,46 dollars.

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