En hausse dans les premiers échanges sur fond d'anticipation de bons chiffres américains sur le front des créations de l'emploi, le CAC 40 est dans un premier temps revenu sur ses gains avant de s'inscrire en franche baisse à l'annonce d'une hausse du chômage outre-atlantique. Au final, l'indice parisien chute de 1,67% à 3.913,55 points, revenant ainsi à ses niveaux de début juin.

Le rebond de la veille aura donc fait long feu. Autant hier les investisseurs avaient salué les chiffres du cabinet ADP faisant état d'une création d'emploi plus importante que prévu dans le secteur privé américain, autant ce jour ils ont sanctionné les chiffres officiels de l'emploi aux Etats Unis.

L'économie américaine a en effet créé bien moins d'emplois que prévu en juin : 18.000 contre un consensus à 90.000 créations, soit le plus faible mois depuis le septembre 2010. Qui plus est le taux de chômage a atteint 9,2% de la population active alors que les économistes attendaient un taux inchangé à 9,1 %.

Mais au-delà de la déception, les investisseurs s'inquiètent de la santé de la première économie mondiale. En effet, après les statistiques mitigées du début de semaine, la publication d'hier laissait espérer que le ralentissement économique n'avait été que passager. Les chiffres de ce jour semblent tout au contraire confirmer les incertitudes quant à la reprise économique de la première puissance mondiale et ravivent les craintes quant à sa dette souveraine. Ce d'autant plus que pour l'heure les négociations pour relever le plafond de la dette est bloqué au parlement américain. Les républicains n'acceptent de signer un tel accord qu'en échange de fortes réductions des dépenses publiques. Si ce blocage politique persiste au delà du 2 Août, les Etats-Unis se trouveraient en défaut de paiement.

Dans ce contexte, et alors que l'effet de l'annonce de Jean-Claude Trichet quant à un assouplissement des conditions de prêt aux banques portugaises pour contrer la dégradation de la note du Portugal par Moody's tend à s'estomper, le secteur bancaire a de nouveau été malmené.

Valeurs en hausse

Plus forte progression, PPR a gagné 0,64 %. Le titre a bénéficié d'informations de presse selon lesquelles, le groupe a présenté sa filiale de vente à distance Redcats à plusieurs grandes banques dans la perspective d'une cession au second semestre 2011 dont il attend environ deux milliards d'euros.

Sanofi a pris 0,40 %. Le bureau d'études Bernstein a relevé sa recommandation de "conserver" à "renforcer". Par ailleurs, Aurel BGC indique que si le groupe pharmaceutique a annoncé l'interruption d'une étude relative à l'utilisation du Multaq chez les patients atteints de fibrillation auriculaire permanente, le cas le plus sévère des troubles cardiaques, cela n'impacte pas sa commercialisation actuelle.

Valeurs en Baisse

Dans le sillage des annonces du jour et affecté par la crainte d'une propagation de la crise de la dette souveraine en zone euro, le secteur bancaire a été le principal contributeur à la baisse de l'indice parisien. Plus fort repli, Crédit Agricole a perdu 4,04 % suivi de près par Société Générale (3,90%) et BNP Paribas (3,86 %). Un peu plus loin, Natixis a reculé de 2,47 %.

Véolia a perdu 3,31%. Le titre est pénalisé par l'abaissement de l'objectif de cours de Bank of America Merrill Lynch. L'intermédiaire ne vise plus que 20 euros.

LVMH (-1,59 % %) n'a que peu  profité de l'acquisition de l'atelier d'horlogerie suisse « La Fabrique du Temps ». Il faut dire qu'après avoir atteint en séance son plus haut historique (129,95 euros) le titre a subi des prises de bénéfices.

Hors CAC

Air France-KLM a reculé de 3,18 %. Si le groupe a annoncé une hausse de 2,9 % de son trafic passager en juin, l'activité cargo est quant à lui en repli de 2,8 %.

Kaufman & Broad (-0,33 %) a résisté à la tendance. Le promoteur immobilier a confirmé prévoir un doublement de ses résultats annuels grâce à l'amélioration de son taux de marge brute et à la maîtrise de ses charges opérationnelles et de ses frais financiers.

Devise et Pétrole

La monnaie unique s'est repliée face au dollar. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,426 dollar. Dans le même temps, le Brent de la mer du Nord baissait de 0,44 % à 118,07 dollars tandis que le WTI plongeait de 2,52 % à 96,18 dollars.