La baisse se confirme à la Bourse de Paris. Pour la quatrième séance consécutive, le CAC 40 évolue dans le rouge et affiche un nouveau plus bas de séance. Le CAC 40 perd ainsi 1,28% et passe en dessous du seuil psychologique des 3.700 points, à 3.686,21 points. L'ambiance reste lourde sur les marchés financiers, agités par les craintes autour de la dette souveraine en Europe et l?impasse des négociations aux Etats-Unis pour relever le plafond de leur dette.

Passée l'enthousiasme initial sur le nouveau plan de sauvetage de la Grèce présenté à Bruxelles la semaine dernière, les marchés sont de plus en plus dubitatifs quant à la capacité de cet accord de contenir la crise de la dette en zone euro. Les doutes portent principalement sur la capacité du Fonds Européens de Stabilité Financière (FESF) à enrayer la contagion au sein de zone euro. En effet, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé dans un courrier adressé aux députés de la majorité conservatrice du Bundestag, que le FESF ne devrait acheter des obligations sur le marché secondaire que dans des circonstances exceptionnelles. Il a également précisé que « le gouvernement fédéral ne signe pas de chèque en blanc pour des rachats d'ampleur sur le marché secondaire ».  A cela s'ajoute la décision de S&P de abaisser de deux crans la note de la dette de la Grèce pour la renvoyer dans la catégorie "hautement spéculatif" (CC) en raison du risque de défaut de paiement du pays.

Dans ce contexte tendu, l?Italie a émis près de 8 milliards d?euros d?obligations à moyen et long terme. Les taux d?intérêt de la dette italienne ont bondi en raison des doutes persistants des marchés sur l?accord trouvé jeudi dernier à Bruxelles.

Outre-atlantique, le blocage des négociations entre républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette persiste et inquiète de plus en plus les marchés. Si le Congrès américain ne parvient pas à voter un déplafonnement de la dette avant le 2 août, la première économie mondiale pourrait se retrouver en situation de défaut technique. Ce jeudi devrait avoir lieu à la Chambre de représentants le vote du plan de réduction des déficits présentés par John Boehner, le président républicain de cette Chambre des représentants. Il a proposé un projet de relèvement en deux temps du plafond de la dette.

Dans ce contexte macroéconomique fragile, pas moins d'une dizaine d'entreprises du CAC 40 publient leurs résultats ce jeudi.

Valeurs en baisse

Lanterne rouge du CAC 40, Vallourec signe la plus forte baisse de l'indice, avec une chute de 17,30%. Le groupe a publié de résultats et de perspectives jugées décevantes par les analystes. Le groupe souffre de la faiblesse du dollar, des hausses des matières premières et de l'énergie.

Alcatel-Lucent recule de 10,12%. L'équipementier en télécommunications a fait état de bénéfices nets en progression au deuxième trimestre, engrangeant un résultat net de 43 millions d'euros, mais son résultat opérationnel, en dessous des attentes, fait plonger le titre.

Cap Gemini (-6,54%) est également attaqué, malgré ses bons résultats. Le groupe de services informatiques a annoncé jeudi une hausse de 25,7% de son résultat net et une progression de 12% de son chiffre d'affaires au premier semestre. Mais des craintes persistent sur le deuxième semestre et sur la situation de la trésorerie, a indiqué Paul Hermelin, le directeur général du groupe lors d?une conférence téléphonique, ce qui explique la réaction du marché.

Lafarge (-5,22%) est également pénalisé par les investisseurs, après la publication de ses résultats. Le cimentier a fait état jeudi d'un recul plus marqué que prévu de son résultat opérationnel, lié à la hausse des coûts et aux effets de changes, et a prévenu que cela devrait avoir un impact sur la croissance des résultats de l'année.

La valeur Danone (-2%) est emportée par la baisse du marché. Le groupe a publié des résultats semestriels en hausse, soutenus par sa division eaux, et a confirmé tous ses objectifs annuels. Selon un annalyste d'Oddo Securities cité par Reuters, "le marché sanctionne de manière érronée la baisse des volumes dans les produits laitiers frais".

Les valeurs bancaires résistent. Société Générale recule de 0,14%, BNP Paribas de 0,17% et Crédit Agricole de 0,33%.

Valeurs en hausse

Plus forte hausse du CAC 40, Renault s'adjuge 3,49%, dans le sillage de l'annonce de ses résultats au second semestre. Malgré un recul de 19% de ses marges opérationnels, le constructeur automobile affiche un bénéfice net du qui bondi de 56% et son chiffre d?affaires de 7,3%.

Pour sa part, Technip gagne 2,07%, fort de ses solides résultats au deuxième trimestre, de sa trésorerie et d'une reprise de son secteur. Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe a quant à lui gagné 12,1%, à 1,7 milliard d'euros. Le groupe se dit par ailleurs prêt à investir pour élargir son offre.

Hors CAC 40

Air France-KLM (7,88%) signe l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF 120. Les investisseurs pénalisent le groupe franco-néerlandais après l'annonce mercredi d'une perte de 197 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2011. La crise au Japon, les conséquences du "printemps arabe" et la hausse des cours du pétrole ont pesé sur les résultats du groupe.

Pour sa part, Thales (5,17%) affiche la plus forte hausse du SBF 120, après la publication de ses résultats semestriels. Le groupe de défense a dégagé un résultat net en hausse de 25% sur un an à 173 millions d'euros.

Devises et pétrole

La monnaie unique est en baisse face au billet vert. A 11h, un euro s'échangeait contre 1,429 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours évoluent en ordre dispersé. Le brut de la Mer du Nord progresse de 0,50% à 117,57 dollars tandis que le WTI perd 0,14% à 96,93 dollars.