Marchés émergents : malgré la chute, les analystes gardent la foi

Depuis le début 2011, l'indice MSCI Emerging Markets perd 3,5%. Mais dans un monde où les viviers de croissance se font rares, la plupart des stratèges recommandent la patience.
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Le repli persistant d'importants indices boursiers émergents inquiète certains opérateurs. Dans une note adressée cette semaine à ses clients, Richard Ross, stratégiste technique global auprès de la maison de courtage et d'analyse Auerbach Grayson, a prévenu que cette pente était "de mauvaise augure" pour ces marchés. Et le responsable de recommander à ses clients de vendre les valeurs émergentes qu'ils détiennent en portefeuille mais de toutefois "conserver (leurs) titres en Russie, en Corée du sud et en Indonésie".

Depuis le début janvier, l'indice composite MSCI Emerging Markets a abandonné 3,5% à 1.126 points tandis que le MSCI World, qui réunit 6.000 valeurs des pays développés, a reculé de 1,2%. Si le MSCI Emerging Markets finit cette semaine en dessous de sa moyenne mobile des cinquante dernières semaines inscrite à 1.120 points, l'indice "pourrait rapidement redescendre à 1.043 points", son niveau de la fin septembre 2010, a indiqué l'analyste technique, ce qui correspondrait à une chute supplémentaire de 7,4%.

Des performances inégales

Ralentissement patent de l'économie mondiale, recul des marchés occidentaux tétanisés par la crise de la dette de part et d'autre de l'Atlantique, peur de l'inflation et de nouveaux durcissements des politiques monétaires dans les pays émergents ont pesé sur les performances boursières : le Shanghai Composite Index a lâché 12% depuis son sommet annuel du 18 avril, le Hang Seng, l'indice phare de la Bourse de Hong Kong, a reculé de 2,7% en 2011 tandis que le Bovespa, celui de la Bourse de Sao Paolo, se situe à son plus bas niveau depuis septembre 2009. Mais d'autres indices se portent très bien : la Bourse de Djakarta gagne 13% depuis le début janvier, celle de Moscou (RTS) a dans le même temps pris 10% et à Bangkok, le SET qui s'adjuge 10%, a même retrouvé lundi son plus haut niveau en quinze ans...

"Un marathon, pas un sprint"

"Nous continuons à recommander la surpondération sur les actions émergentes et estimons que cette classe d'actifs offre des opportunités dans un monde où les viviers de croissance se font rares", ont écrit dans un rapport publié vendredi Michael Hartnett et Kate Moore, analystes chez Bank of America Merrill Lynch. Depuis le début de l'année, des Bourses comme celles de Sao Paolo et de New Delhi ont déçu les investisseurs car les moteurs externes des économies émergentes (exportations, le consommateur américain) s'essoufflent sans que leurs moteurs internes (infrastructures, consommation domestique) n'aient encore totalement pris leur relais. "Cette transition demeure en cours", notent les deux analystes, soulignant qu'en terme d'investissement l'essor de la "consommation dans les économies émergentes constitue un marathon et non un sprint".

Rebond attendu au Brésil

Alors que le ratio de valorisation des bénéfices des sociétés (PER) de l'indice MSCI Emerging Markets se situe à 10,7 contre 12,2 pour le MSCI World, Carmignac Gestion estime qu'au troisième trimestre, "l'univers émergent pourra offrir" aux investisseurs "un contrepoids aux problèmes de l'univers développé". Stratège émergent chez Citigroup, Jason Press partage cet optimisme. Mardi, lors d'une réunion de la Chambre de commerce américano-brésilienne à New York, le responsable a prévenu qu'il anticipait un rebond de 20% à 25% des valeurs brésiliennes d'ici à la fin de l'année.

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