Les valeurs bancaires très recherchées

L'annonce de l'action concertée des banques centrales rappelle celle de mai qui avait, dans la foulée, provoqué un vif rebond des marchés d'actions.
Copyright Reuters

La nouvelle tombe à point nommé pour les acteurs du monde bancaire. À l'heure où la défiance des investisseurs à l'égard des établissements financiers européens atteint des sommets inégalés depuis la faillite de Lehman Brothers, la perspective de l'octroi par les autorités monétaires de nouvelles facilités de crédits a calmé les esprits. Jeudi 15 septembre, vers 15 heures, l'annonce d'une action concertée entre plusieurs banques centrales, dont la BCE et la Fed a embrasé le secteur. À Paris, BNP Paribas a aussitôt été propulsé jusqu'à un pic de 32,85 euros, faisant ressortir un gain de... 22 % en seulement 12 minutes après la diffusion du communiqué. Pour finalement clôturer sur un bond de 13,4% aux côtés de Natixis (+7,1%), Crédit Agricole (+5,9%) ou encore Société Générale (+5,4%). Attirant, dans la foulée, des représentants du secteur de l'assurance comme Axa (+6,5%). Plus généralement, les acteurs de la sphère financière ont occupé les premières places de l'indice Stoxx 600 ce jeudi. Fortement pondérés en valeurs bancaires, la majorité des indices européens ont profité de cette vague acheteuse. En tête, l'Ibex 35 de Madrid a fini la séance sur une hausse 3,6%, suivi de l'Euro Stoxx50 (+3,5%) et du CAC 40 (+3,27%).

Sur le marché des changes, la décision des autorités monétaires d'élargir l'approvisionnement des banques en dollars a poussé l'euro jusqu'à un plus haut depuis une semaine à 1,3937 dollar.  La question qui se pose désormais est de savoir si cette action concertée des banques centrales va, au-delà de la réaction de jeudi, donner lieu à un mouvement boursier de plus grande ampleur. Car les instances monétaires internationales n'en sont pas à leur premier coup d'essai. Deux opérations de ce genre avaient été conduites en 2007 et 2008. La dernière en date remonte à mai 2010, période où les marchés d'actions européennes, en pleine crise de la dette, touchaient alors des plus bas annuels.

"Les investisseurs vont se montrer plus sereins. Pour autant, rien n'est réglé. "

Or, il ressort que l'intervention des banques centrales s'était traduite par un bond de plus de 12% pour le CAC 40 en un mois. Peut-on dès lors anticiper la même réaction ? Pas si sûr. «Cette annonce est un vrai soulagement concernant le problème de liquidités. Si elle est susceptible de profiter à court terme aux marchés d'actions, la question de la solvabilité de la Grèce reste entière», estime Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France. Et d'ajouter :  « La chute des marchés tient à la fois à la crise de la dette assortie des craintes sur la conjoncture économique. Or ces deux sujets sont loin d'être résolus.»

Éric Venet, responsable de la gestion collective chez Montbleu Finance, affiche la même prudence : « Il s'agit d'une bonne nouvelle pour les marchés actions qui avaient besoin de savoir que les autorités étaient capables de réagir face à la crise. Il fallait impérativement sauver le système bancaire. Avec cette décision, il est clair que les investisseurs vont donc se montrer plus sereins. Pour autant, rien n'est réglé». L'expert pense, toutefois, que le CAC 40 «pourrait reprendre quelques points dans les jours qui viennent pour revenir vers les 3.150 points».
 


 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 16/09/2011 à 8:58
Signaler
Étonnant de voir que tout le monde considère cela comme une bonne nouvelle... Comme disait Talleyrand en substance, une chose qu'on soutient est une chose qui tombe...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.