Le marché n'aime pas l'incertitude. Il l'a de nouveau démontré ce mercredi. Dans l'attente de l'annonce d'un nouveau plan d'austérité grec et celle de la décision du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC), prévue après la clôture des marchés européens, le CAC 40 s'est inscrit en baisse. L'indice phare de la place parisienne a terminé la séance sur un repli de 1,62 % dans un volume d'échanges peu étoffé avoisinant trois milliards d'euros. Même tendance sur les autres grandes places européennes. Outre-Manche, le Footsie a reculé de 1,4% tandis qu'en Allemagne, le Dax a lâché 2,47%.

Alors que, selon les économistes, le sort de l'Italie, la troisième économie de la zone euro, est fortement corrélé au règlement de la crise grecque, les doutes sur le déblocage de la prochaine tranche d'aide de 8 milliards d'euros indispensable pour éviter que la Grèce ne soit en situation de défaut de paiement, restaient entiers. La seconde téléconférence entre la troïka (Union Européenne, FMI et BCE) et le gouvernement grec n'a abouti sur aucune décision même si des "avancées dans les négociations"'ont été soulignées. Par ailleurs, si à Athènes un conseil ministériel examinait ce jour de nouvelles mesures de rigueur pour décrocher la poursuite de l'aide UE-FMI, aucun élément nouveau n'a été communiqué.

Dans ce contexte, les investisseurs étaient dans l'attente des conclusions du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) qui devaient être dévoilées après la clôture des places financières européennes. Le communiqué du FOMC sera suivi par la conférence de presse de Ben Bernanke, le patron de la Fed. Une intervention d'autant plus attendue que mardi le FMI a réduit ses prévisions de croissance pour 2011 et 2012. Dans sa publication semestrielle "Perspectives de l'économie mondiale", l'institution prévoit une croissance molle à court terme et notamment en Occident. La consommation dans les économies avancées à des chances de rester anémique et le chômage devrait rester élevé pendant un certain temps indique le FMI et de continuer en affirmant que « la volatilité financière pourrait freiner l'activité ».

Sur le front des valeurs, les banques, dont la Commission européenne a déclaré hier qu'elles pourraient avoir besoin d'être recapitalisées, ont de nouveau attaquées. Et ce malgré la proposition du FMI d'étendre le Fonds souverain de stabilité financière (FESF) aux établissments ayant "urgemment besoin de relever leur niveau de fonds propres". Ainsi Crédit Agricole s'est replié de 2,38 %, BNP Paribas de 1,85 % et Société Générale de -1,28 %.

Les valeurs automobiles ont poursuivi leur plongeon sur fond de craintes relatives à la santé de l'économie mondiale. Peugeot a chuté de 5,70 % et Renault de 3,80 %. Les autres grandes valeurs défensives étaient également à la peine. Vallourec a lâché 4,61 %, ArcelorMittal de 4,05 % et Saint Gobain de 1,97 %.

Vivendi a perdu 2,99 %. L'Autorité de la concurrence a retiré sa décision d'autoriser la fusion Canal+/TPS, constatant que Canal+ n'avait pas respecté plusieurs engagements pris lors du rachat de TPS en 2006. Les parties concernées sont dans l'obligation de notifier à nouveau l'opération dans le délai d'un mois et Canal+ est sanctionné à hauteur de 30 millions d'euros.

Electricité de France (- 0,24 %) a résisté à la tendance grâce au relèvement de recommandation de S&P. L'intermédiaire n'est plus à "vendre" mais à "conserver".

Cap Gemini a terminé stable, profitant du point d'activité d'Oracle pour son premier trimestre clos le 31 août. Le spécialiste des logiciels de gestion de bases de données a fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel légèrement supérieur aux attentes, en dépit d'un contexte marqué par de faibles perspectives de dépenses dans le secteur des technologies.

Hors CAC

Le Noble Age grimpe de 2,41 %. Le groupe a annoncé une hausse de ses résultats au premier semestre (+34% à 3,68 millions d'euros pour le net) et confirmé le relèvement de sa prévision d'une marge d'EBITDAR (résultat opérationnel avant dotations aux amortissements, provisions et loyers) d'une marge d'EBITDAR en régime de croisière supérieure à 27% en fin d'exercice.

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, l'euro est stable face au billet vert. a la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,372 dollar. Dans le même temps, les cours du baril de brut évoluaient en hausse. Le Brent de la Mer du Nord gagnait 1,45 % à 112,14 dollars, le WTI gagnait 0,93 % à 87,73 dollars.