On attendait la consolidation, c'est finalement un rebond que s'est offert cette semaine la Bourse de Paris. Oubliée la semaine noire de début octobre 2008 (-9,04% pour le CAC 40 le lundi 6 octobre), l'indice parisien termine en effet sur une hausse hebdomadaire de 4,1%, au seuil des 3.800 points.

Les marchés ont profité d'entrée d'une bonne nouvelle pour l'activité des services. Les indices des directeurs d'achat PMI en zone euro et ISM aux Etats-Unis ont en effet fait ressortir lundi un retour de la croissance dans le secteur. La hausse des taux décidée par la Banque d'Australie - quand la BCE a, elle, maintenu son statu quo - a aussi été perçue comme un signal positif.

Les investisseurs guettaient également les premières publications de résultats à Wall Street. C'est le fabricant d'alumium Alcoa qui a ouvert le bal sur le Dow Jones mercredi soir. Le groupe a fait état d'un bénéfice surprise, une annonce appréciée dès le lendemain sur les marchés (+1,34% de hausse jeudi sur le CAC 40).

Pour les valeurs à Paris, sans surprise, le rebond a surtout profité aux valeurs cycliques. Et notamment au secteur pétrolier : avec un baril à 71 dollars, les valeurs liées au cours du brut ont surperformé l'indice. Technip signe ainsi la plus forte hausse hebdomadaire du CAC 40 avec une envolée de 11,2%. Vallourec bondit de 8,3% et Total, la première capitalisation de l'indice, a bien soutenu la tendance (+2,57% sur la semaine). De son côté, ArcelorMittal, qui réagit également aux cours du brut (les cours des métaux étant indexés sur ceux du pétrole) prend 7,2%.

Société Générale sanctionnée

Toujours dans les cycliques, Saint Gobain bondit de 10,87%, Bouygues de 9,41%, Lafarge de 9,03% et Vinci de 6,36%. Outre le secteur de la construction, la semaine a été faste également pour le compartiment automobile. Peugeot et Renault se suivent avec de nettes progressions sur la semaine de respectivement 10,63% et 9,98%. Michelin gagne aussi 7,01%. Les équipementiers automobiles font encore mieux : Faurecia (+18,84%), filiale de Peugeot, et Valeo (+18,72%) réalisent carrément les deux plus fortes hausses du SRD.

Le secteur financier signe une semaine dans le vert. Le compartiment a notamment profité mardi d'une note positive sur les banques européennes de Banf of America-Merrill Lynch. Dexia gagne sur la semaine 4,91%, BNP Paribas avance de 4,98%, Crédit Agricole de 7,86% et Natixis de 4,84%.

Seule exception, Société Générale recule de 4,5% sur les cinq dernières séances et signe la plus forte baisse du CAC 40 et même du SRD. La banque a annoncé mardi une augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros (supérieur aux prévisions des analystes) pour rembourser les aides des l'Etat et procéder à des opérations de croissance externe.

Avec Société Générale, seuls Veolia et Vivendi s'affichent dans le rouge sur le CAC 40. Veolia (-1,55%) a subi des rumeurs sur un consensus de résultats trop élevé, tandis que Vivendi (-0,54%) a vu son offre de rachat sur l'opérateur brésilien GVT contrée par la filiale brésilienne de Telefonica.

Carrefour progresse moins que le marché sur la semaine avec une hausse de 3,25%. Le groupe de distribution a dû réagir aux rumeurs sur un retrait des pays émergents, après de nouvelles informations du Monde. Le quotidien indiquait mercredi que le distributeur serait en train de négocier avec deux candidats pour la vente de ses actifs en Amérique du Sud. Carrefour a démenti formellement vouloir céder ses activités dans les marchés qu'il qualifie "de croissance".

Du glamour chez Belvédère

La plus petite hausse hebdomadaire sur le CAC 40 est signée France Télécom (+0,82%). L'action a souffert de son caractère défensif mais également d'un climat social agité qui inquiète les investisseurs. Lundi, le groupe a annoncé le départ de Louis-Pierre Wenes, directeur général adjoint en charge des activités France. Il a été remplacé par Stéphane Richard, dauphin désigné du PDG Didier Lombard.

PPR (+1,38%) n'a non plus convaincu les marchés cette semaine avec l'annonce de l'introduction en Bourse de sa filiale CFAO, spécialisée dans la distribution en Afrique.

On notera enfin l'envolée de Belvédère qui bondit de 30,99% sur la semaine (dont +23% réalisé sur la seule séance de lundi). Le groupe de vins et spiritueux a joué la carte du glamour aux investisseurs, et cela a marché ! L'acteur américain Bruce Willis, déjà emblème de la marque, devrait devenir un actionnaire de référence et pourrait donc entrer au conseil d'administration. Reste à savoir si cela peut vraiment sauver l'entreprise, placée sous procédure de sauvegarde.