Wall Street dans le rouge après des résultats et un indicateur décevants

Les places américaines ont terminé en baisse ce vendredi après les mauvais résultats de Bank of America et de General Electric et le repli inattendu du moral des ménages. Le Dow Jones perd ainsi 0,67% à 9.996 points, le Nasdaq recule de 0,81% à 2.157 points et le S&P 500 cède 0,81% à 1.088 points.

Retour sur terre à Wall Street ! Alors que les premiers résultats d'entreprises avaient agréablement surpris (JPMorgan, Intel, Alcoa...), les chiffres publiés depuis sont beacoup moins rassurants (Bank of America, General Electric, IBM...) et font repartir les places new-yorkaises à la baisse. D'autant que les premières performances trimestrielles ont semblé créer une euphorie généralisée sur les marchés, à tel point que les investisseurs n'attendaient plus que les chiffres suivants dépassent le consensus mais qu'ils y soient très nettement supérieurs. Et s'y ajoute ce vendredi la baisse surprise de la confiance des consommateurs.

A la clôture, le Dow Jones repasse sous la barre des 10.000 points, qu'il avait frnachi mercredi pour la première fois depuis octobre 2008. Il perd ainsi 0,67% à 9.996 points, le Nasdaq recule de 0,81% à 2.157 points et le S&P 500 cède 0,81% à 1.088 points.

Sur le front des statistiques, le moral des ménages s'est fortement dégradé en octobre, l'indice de l'Université du Michigan retombant ainsi à 69,4 contre 73,5 en septembre. Ce repli n'avait pas été anticipés par les économistes, qui s'attendaient à une stabilité de cet indicateur. La confiance des consommateurs est particulièrement importante pour l'économie américaine alors que la consommation des ménages représente le moteur principal de la croissance outre-Atlantique. Ce repli inattendu pèse donc sur les anticipations concernant l'état de santé de la première économie mondiale dans les prochains mois.

La production industrielle a progressé pour un troisième mois consécutif, en hausse de 0,7% en septembre par rapport à août. Cette amélioration est supérieure à celle attendue par les économistes, qui misaient sur un gain de 0,2%. Et la progression du mois d'août a été revue à la hausse, passant de +0,8% en estimation initiale à +1,2%. Ces chiffres semblent confirmer que l'économique américaine a bien redémarré au troisième trimestre de l'année. La première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain sera publiée à la fin du mois.

Du côté des valeurs, le secteur bancaire est à nouveau nettement dans le rouge ce vendredi après la perte d'un milliard de dollars annoncée par Bank of America (4,64% à 17,26 dollars). La première banque américaine a notamment dû enregistrer 2,6 milliards de dollars de provisions liées à des dépréciations d'actifs. Par action, le déficit ressort à 26 cents là où les opérateurs misaient sur une perte de 21 cents par titre. Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, s'inscrit en hausse de 32%, à 26,4 milliards de dollars. Mais il est également inférieur aux anticipations qui s'élevaient à 27,61 milliards.

C'est donc une nouvelle douche froide pour les investisseurs, déjà refroidis jeudi par les résultats de Goldman Sachs (-2,26% à 184,37 dollars) et de Citigroup (-3,37% à 4,59 dollars), pourtant supérieurs aux attentes. Mais les marchés s'étaient mis à espérer que l'ensemble des banques américaines dépassent très nettement les attentes au troisième trimestre à l'image de JPMorgan (-2,33% à 46,06 dollars), premier établissement à publier ses comptes trimestriels mercredi qui ont vu ses profits multiplier par sept. Wells Fargo (-4,33% à 30,02 dollars) livrera ses performances la semaine prochaine.

Les valeurs industrielles sont elles aussi en forte baisse. A commencer par General Electric qui chute de 4,23% à 16,08 dollars. Le conglomérat géant américain est sanctionné après la baisse de 20% de ses ventes au troisième trimestre, à 37,8 milliards de dollars. Une performance très nettement en deçà du consensus des marchés (40 milliards), qui surveillent tout particulièrement les chiffres d'affaires lors de cette saison des résultats. Du coup, les investisseurs n'accordent que peu d'importance au bénéfice supérieur aux attentes, à 27 cents par action contre 20 cents escomptés. Les profits du groupe s'établissent ainsi à 2,4 milliards de dollars sur la période, soit une plongeon de 44% par rapport à l'an passé.

IBM recule de son côté de 4,95% à 121,64 dollars. Pourtant, le groupe informatique a légèrement dépassé les attentes au troisième trimestre, avec un bénéfice de 3,2 milliards de dollars (2,40 dollars par action, soit deux cents de mieux que le consensus) et un chiffre d'affaires de 23,6 milliards de dollars (contre 23,4 milliards attendus). Et IBM a par ailleurs revu à la hausse ses prévisions annuelles de résultats, misant désormais sur un bénéfice par action (BPA) d'au moins 9,85 dollars. Il tablait précédemment sur un BPA d'au moins 9,70 dollars. Mais ce relèvement avait largement été anticipé par les marchés, qui sanctionnent en outre la baisse de 7% des contrats de services signés au troisième trimestre, indication sur le niveau futur de l'activité.

Le plongeon est encore plus sévère pour Advanced Micro Devices (AMD). Le numéro deux mondial des semi-conducteurs laisse 7,27% à 5,74 dollars, victime malgré lui des excellents résultats publiés par Intel en début de semaine. Car si le groupe a lui aussi dépassé les attentes au troisième trimestre, les investisseurs avaient anticipé qu'il fasse encore mieux (l'action avait d'ailleurs bondi mardi dans le sillage d'Intel). AMD est resté dans le rouge sur la période, pour le douzième trimestre de rang, avec une perte de 128 millions de dollars. Par action, elle ressort à 26 cents hors exceptionnels alors que les opérateurs redoutaient un déficit supérieur, à 42 cents par titre. Le chiffre d'affaires est ressorti à 1,4 milliard de dollar, contre 1,27 milliard attendu.

Dans cette atmosphère morose, la très bonne nouvelle est venue de Google, qui grimpe de 3,76% à 549,85 dollars après avoir publié jeudi soir après la clôture des chiffres extrêmement solides et des perspectives d'importants investissements. Le leader mondial des recherches en ligne a ainsi dégagé 1,64 milliard de dollars de profits au troisième trimestre, soit une hausse de 27% par rapport à l'an dernier. Cela représente 5,89 dollars par action alors que le consensus des investisseurs ne misait que sur 5,42 dollars. Google a vu son chiffre d'affaires croître de 7,2% sur la période, à 5,94 milliards de dollars. Et les revenus du groupe hors coûts d'acquisition du trafic (la part des recettes reversées aux sites partenaires ayant mis en place le système des liens sponsorisés) ressortent à 4,38 milliards de dollars. Les analystes attendaient 4,24 milliards.

Toujours du côté des hausses, Halliburton progresse de 1,84% à 30,40 dollars. Le numéro deux mondial des services parapétroliers a fait état d'un plongeon de 61% de son bénéfice au troisième trimestre, à 262 millions de dollars, pénalisé par la baisse de l'activité sur le marché nord-américain du gaz naturel. Cette baisse est cependant moins importante que redoutée, le BPA s'établissant hors exceptionnels à 31 cents contre 26 cents attendus par les analystes. Le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 26%, tombant à 3,6 milliards de dollars. Mais il a progressé par rapport au deuxième trimestre et a dépassé le consensus (3,43 milliards).

Enfin, Mattel s'envole de 4,49% à 20,46 dollars. Le numéro un mondial du jouet, qui produit notamment la célèbre poupée Barbie, a dégagé 230 millions de dollars de profits entre juillet et septembre. Cela représente 63 cents par action, un chiffre conforme aux estimations des opérateurs. Les ventes ont dépassé les attentes, s'établissant à 1,8 milliard de dollars contre 1,7 milliard.

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Commentaire 1
à écrit le 17/10/2009 à 13:31
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Globalement en réduisant les charges (licenciements) avec des CA en baisse, le bénéfice se maintient ce qui explique la pleine forme des marchés financiers. Mais jusqu'où peut-on réduire les charges sans tuer la consommation?

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