Les comptes de Natixis sont enfin de retour dans le vert. Après cinq trimestres consécutifs de pertes, la banque, filiale de la BPCE, annonce ce jeudi avoir dégagé un bénéfice net de 268 millions d'euros, contre une perte de 234 millions d'euros l'an passé et surtout en nette amélioration par rapport au déficit de 883 millions d'euros du deuxième trimestre 2009.

Néanmoins, cela ne satisfait pas les analystes qui tablaient déjà sur un retour aux bénéfices et anticipaient un profit net beaucoup plus important de 488 millions d'euros (selon le consensus Reuters). Par ailleurs, sur les neuf premiers mois, la perte nette est encore lourde pour la banque à 2,45 milliards d'euros. Du coup, vendredi matin à la Bourse de Paris, le titre a plongé de 4,79% à 4,06 euros et signe la plus forte baisse du SBF 120.

Natixis explique avoir passé dans ses comptes trimestriels une plus-value de 460 millions d'euros grâce à l'opération d'échange de titres hybrides de juillet dernier. Mais avec les éléments négatifs, l'impact total des éléments non récurrents s'élève à un gain de 64 millions d'euros.

Le groupe explique donc surtout sa situation bénéficiaire au troisième trimestre par l'amélioration des coeurs de métiers. Le produit net bancaire de Natixis, équivalent du chiffre d'affaires, ressort à 1,35 milliard d'euros en hausse de 1% et le résultat brut d'exploitation à 308 millions d'euros, en baisse de 9,9% sur un an.

Dans la principale branche de banque de financement et d'investissement, le produit net bancaire s'élève à 607 millions d'euros en hausse de 8% sur un an. Le résultat brut d'exploitation atteint 215 millions d'euros contre 230 millions un an plus tôt.

BPCE aussi dans le vert

Sur le plan de la solvabilité, Natixis annonce un ratio "Core Tier One" (qui exclut les fonds propres hybrides inclus dans les fonds propres Tier One) de 8,6% au 30 septembre 2009. Le ratio "Tier One" atteint pour sa part 9,7%.

Pour l'avenir, Natixis ne délivre aucune prévision dans son communiqué de résultats. Lors de la conférence, le président de BPCE et Natixis, François Pérol a toutefois indiqué que la banque espérait être bénéficiaire au quatrième trimestre.

Du côté de la maison-mère, on fête aussi le retour aux bénéfices. Le groupe BPCE, né de la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, a lui-même dégagé un bénéfice net de 447 millions d'euros au troisième trimestre contre une perte nette de 960 millions d'euros sur la même période de 2008 et un déficit de 757 millions d'euros sur le premier semestre 2009.

Il profite bien sûr du redressement de sa filiale Natixis. La garantie apportée fin août par BPCE sur le portefeuille d'actifs cantonnés de sa filiale n'a coûté que 16 millions d'euros environ.