Petroplus s'effondre en Bourse après le gel de ligne de crédit

'action Pétroplus a chuté de 46,06% mardi sur la séance à 1,85 franc suisse, après avoir touché un plus bas de l'année à 1,34 franc.
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Le groupe suisse Petroplus s'est effondré en Bourse mardi après l'annonce du gel d'une ligne de crédit d'un milliard de dollars environ, qui sème le doute sur la capacité du raffineur à s'approvisionner en pétrole.

L'action Pétroplus a chuté de 46,06% mardi sur la séance à 1,85 franc suisse, après avoir touché un plus bas de l'année à 1,34 franc. L'indice européen du secteur a avancé de son côté de 0,16%.

Le groupe "ne peut plus acheter de pétrole comme prévu", a déclaré un porte-parole de Petroplus, qualifiant la situation de sérieuse. L'approvisionnement en pétrole n'est pas une question de semaines, c'est plus rapide que cela, a-t-il ajouté.

Petroplus évalue actuellement ses options pour le maintien de ses activités. "Le groupe a l'intention de continuer à négocier avec les banques pour un prompt rétablissement de ses lignes de crédit", a-t-il dit dans un communiqué.

Une douzaine de banques sont impliquées dans les discussions, a précisé le porte-parole.

"Les banques sont elles-mêmes dans une situation difficile. Il semble qu'elles aient retiré leur confiance à la société et donné moins de temps à Petroplus pour mettre en oeuvre son nouveau plan d'action et de liquidités", juge Martin Schreiber, analyste chez ZKB.

"Les raffineries européennes en général ont des problèmes et Petroplus est un cas à haut risque."

Petroplus gère cinq raffineries en Europe : à Petit-Couronne, en France (Seine-Maritime), à Coryton, en Grande-Bretagne, à Anvers, en Belgique, à Ingolstadt, en Allemagne, et à Cressier, en Suisse.

Les sites d'Ingolstadt et d'Anvers continuent de fonctionner normalement, ont indiqué des porte-parole.

"RECONFIGURATION" ENVISAGÉE À PETIT-COURONNE

"Pour Petit-Couronne nous avions déjà annoncé en octobre que nous envisagions un plan de reconfiguration industrielle", a déclaré une porte-parole de Petroplus en France. "Le mois dernier, le groupe avait dit que ce plan serait dévoilé mi-janvier. Ce calendrier reste maintenu et il va bien entendu tenir compte des récents développements."

Petroplus avait annoncé en octobre son intention de suspendre les travaux de maintenance prévus l'an prochain sur cette raffinerie qui emploie 550 personnes, le temps d'étudier une "reconfiguration" du site.

Le groupe avait alors évoqué des études en cours qui "conduiraient à devoir proposer l'arrêt des unités de fabrication des huiles de base, qui concernent 120 postes sur un total de 550".

Ces dernières années, de grands groupes pétroliers européens ont tenté de vendre certaines de leurs raffineries ou ont été contraints de les fermer faute de repreneurs en raison d'une baisse des marges et de la diésélisation du parc automobile.

Total a fermé en 2010 la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque (Nord), et Petroplus a fermé son site de Reichstett (Bas-Rhin) en juin.

De son côté, le groupe néerlandais LyondellBasell avait annoncé le 27 septembre sa décision de fermer sa raffinerie de Berre-l'Etang (Bouches-du-Rhône), qui emploie 370 salariés, faute d'avoir trouvé un repreneur depuis la mise en vente en mai.

Après une grève de près de deux semaines en octobre, la raffinerie a redémarré son activité pour trois mois.

 

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