Le CAC 40 met fin à son rally haussier

Alors que la première adjudication de l'année en zone euro, effectuée par l'Allemagne, s'est soldée par un succès mitigé, les commandes aux industries manufacturières américaines sur le mois de novembre ont déçu. Le tout sur fond de regain d'aversion dû à la crise en zone euro, notamment dans le compartiment bancaire.
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Après avoir aligné une progression de 5,68 % en quatre séances et retrouvé ses niveaux de fin octobre 2011, la Bourse de Paris a ressenti le besoin de reprendre son souffle. Après avoir évolué toute la journée dans le rouge le CAC 40 a terminé la séance sous les 3.200 points. A la clôture, l'indice phare de la place parisienne se repliait de 1,59 % à 3.193,65 points. Un repli qui s'est effectué dans des volumes d'échanges peu étoffés : à peine plus de 2 milliards d'euros ont été négociés sur l'indice.

A l'origine de cette consolidation, qui met fin au mini-rally entamé le 19 décembre, les résultats mitigés de la première émission 2012 de dette d'état dans la zone euro. Le trésor allemand qui souhaitait lever pour 5 milliards d'euros, a adjugé 4,057 milliards d'euros lors d'une émission de dette à 10 ans, attirant davantage de demande que lors de la précédente adjudication de ce type en novembre. Le rendement moyen ressort à 1,93%, contre 1,98% il y a six semaines, a précisé la Bundesbank. Le ratio de couverture, qui mesure l'appétit des investisseurs, a atteint 1,3. Ce ratio est certes supérieur à celui de la dernière émission de novembre (1,1) mais reste faible.

Mais le plongeon du CAC 40 n'a réellement pris forme qu'après la publication décevante des chiffres américains relatifs aux commandes à l'industrie manufacturière pour le mois de novembre. Attendues en hausse de 2,1% par les analystes, ces commandes n'ont cru que de 1,8% tirées par le bond des commandes d'avions. Hors secteur des transports, les commandes de biens non durables, qui représentent 55% du secteur manufacturier, n'ont progressé que de 0,3%.

Par ailleurs, la situation en zone euro suscite toujours l'aversion et, selon Jack Kennedi de chez Markit interrogé par l'AFP, "fait régner un climat d'indécision générale". La situation semble en effet loin d'être réglée. Preuve en est, les banques qui participent à 75% de la croissance de l'Europe par leur activité de prêts ont stocké 453 milliards d'euros auprès de la BCE mardi après avoir déposé 446,3 milliards d'euros euros lundi. Des niveaux jamais atteints jusqu'ici. Certains économistes y voient le signe de l'aggravation des dysfonctionnements sur le marché interbancaire et une défiance accrue envers les dettes souveraines.

Sur le front des valeurs

Plus forte baisse, Alcatel Alstom (-6,37%) a été pénalisé tant par l'alerte lancée par l'américain ACME Packet sur ses résultats annuels que par la dégradation de la recommandation de Natixis. L'intermédiaire n'est plus à l'achat sur le titre mais préconise de rester "neutre" et a ramené son objectif de cours de 2,2 à 1,4 euro.

EDF a chuté de 5,10 % au lendemain de la publication d'un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le groupe a estimé à 10 milliards d'euros le surcoût des mesures de sécurités pour prendre en compte les demandes de l'ASN. Par ailleurs, l'énergéticien a indiqué que ses investissements pour prolonger de 40 à 60 ans la durée de vie des 19 centrales nucléaires françaises pourraient atteindre le haut d'une fourchette de 40 à 50 milliards d'euros sur trente ans, alors qu'il visait auparavant le bas de cette estimation.

Après le succès mitigé de l'adjudication allemande, les valeurs bancaires sont restées mal orientées. Société Générale s'est repliée de 3,41%, Crédit agricole de 3%et BNP Paribas de 2,19%.

A l'inverse seul EADS (+0,27%) réussit à terminé dans le vert. Le titre a bénéficié de la révision à la hausse de l'objectif de Goldman Sachs. L'intermédiaire vise désormais 27 euros contre 25 précédemment.

Hors CAC

Trigano a plongé de 4,34 %. Le fabricant de véhicules de loisirs a annoncé mardi soir des ventes en légère hausse au premier trimestre 2011-2012, mais a fait preuve d?une extrême prudence pour la suite de l?exercice fiscal, avertissant qu'il resterait attentif à l'évolution d'une conjoncture économique marquée par l'attentisme des clients.

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique est de nouveau sous les 1,30 dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s?échangeait contre 1,293 dollar (-0,91%). Dans le même temps, les cours de l?or noir évoluaient de manière dispersée. Le Baril de Brent de la Mer du Nord prenait 0,58% à 112,72 dollars tandis que celui de WTI lâchait 0,31% à 102,61 dollars.

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Commentaires 3
à écrit le 04/01/2012 à 23:36
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Dommage pour la fameuse valeur Alcatel Alstom !

à écrit le 04/01/2012 à 21:30
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"réussir à" + infinitif

à écrit le 04/01/2012 à 18:26
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Après le champagne pour fêter la nouvelle année, la réalité reprend le dessus

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