Les craintes de récession en zone euro font plonger les bourses européennes

La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 2,74% mercredi, pénalisée par l'échec d'une émission obligataire espagnole et les craintes d'un retour de la zone euro en récession. A Londres, le FTSE-100 cède 2,30% et à Francfort le Dax finit en net repli de 2,84%.
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Comme l'ensemble des places européennes, la Bourse de Paris a terminé en forte baisse mercredi. L'échec d'une émission obligataire espagnole et les craintes d'un retour de la zone euro en récession ont en particulier contribué à ce fort recul de l'indice parisien. Le CAC 40 n'a fait que creuser ses pertes tout au long de la séance pour clôturer sur un recul de 2,74% à 3.313,47 points dans un volume d'échanges fourni, signe de la nervosité des investisseurs, de 4,074 milliards d'euros.

Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge. Le secteur cyclique, le plus dépendant de la conjoncture, a payé un lourd tribut aux inquiétudes sur la croissance en Europe. Peugeot a perdu 5,82% à 10,77 euros, Lafarge 4,97% à 33,73 euros et Renault 4,46% à 37,26 euros.

Londres (-2,30%), Francfort (-2,84%) et Madrid (-2,09%) dans le rouge

Mêmes inquiétudes outre-Manche où la Bourse de Londres a terminé ce mardi en forte baisse de plus de 2%, les valeurs financières et minières ayant perdu pied après la série de mauvaises nouvelles aux Etats-Unis et en Europe. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 134,57 points, soit 2,30% par rapport à la clôture de lundi, à 5.703,77 points.

Francfort et Madrid ont également clôturé en net repli. L'indice vedette allemand Dax a lâché 2,84% à 6.784,06 points et le MDax des valeurs moyennes a reculé de 3,11% à 10.515,43 points. En Espagne, la Bourse de Madrid a terminé en forte baisse de 2,09% à 7.660,7 points, pour la deuxième journée consécutive. La quasi-totalité des valeurs de l'Ibex-35 ont fini dans le rouge. Les banques ont ainsi accusé un fort repli: Santander, le numéro un en zone euro par la capitalisation, a cédé 2,54% à 5,41 euros, BBVA, la deuxième banque espagnole, a perdu 1,65% à 5,61 euros tandis que le numéro trois CaixaBank a reculé de 2,76% à 2,746 euros. Le groupe diversifié Acciona a reculé de 3,97% à 48,92 euros tandis que le groupe énergétique Iberdrola a perdu 2,63% à 4,031 euros.

Les investisseurs déçus par la BCE

"Alors qu'aux Etats-Unis, la Réserve fédérale juge la reprise économique suffisamment robuste pour éviter un nouveau programme d'assouplissement monétaire, la situation en Europe est beaucoup plus délicate comme l'a fait valoir la Banque centrale européenne", a souligné Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Mario Draghi, le président de l'institut monétaire, a jugé "prématuré" un arrêt des mesures anti-crise mises en place pour faire face à la crise financière. Ni le niveau de l'inflation, dont les perspectives sont "ancrées", ni la situation économique ou le taux élevé du chômage en zone euro, ne permettent d'entamer ce retrait, a-t-il estimé. Dans ce contexte, la BCE a décidé, sans surprise, de laisser son principal taux directeur inchangé à 1%, son plus bas niveau historique.
Mais "elle a douché les espoirs des investisseurs qui s'attendaient à d'éventuelles nouvelles mesures de soutien vu la faiblesse de l'économie", a déploré Alexandre Baradez.

L'activité privée a continué de se contracter en mars

En outre, l'activité privée a continué de se contracter en mars dans la zone euro, traduisant un retour en récession au premier trimestre, selon une deuxième estimation mercredi de l'indice PMI des directeurs d'achats. Toutefois, de fortes disparités nationales subsistent: l'Italie et l'Espagne sont fermement ancrées en récession en mars. En Allemagne, la croissance ralentit et affiche son plus bas niveau depuis trois mois et en France, l'activité se replie pour la première fois depuis quatre mois.

Taux d'emprunt en forte hausse en Espagne

Le dossier espagnol a aussi pesé sur les échanges après l'échec d'une émission obligataire qui s'est faite à des taux d'emprunt en forte hausse. Vu la situation économique très difficile du pays, "les investisseurs doutent que Madrid puisse respecter son objectif de déficit à 5,3% du PIB cette année", a commenté Duarte Caldas d'IG Markets. Outre-Atlantique, le ralentissement des embauches dans le secteur privé en mars a peu joué sur la tendance, les intervenants attendant malgré tout avec un certain optimisme le rapport officiel sur l'emploi, vendredi. La hausse de l'activité dans les services aux Etats-Unis a ralenti en mars, mais il s'agit tout de même du 27e mois consécutif d'expansion du secteur, sachant que le seuil des 50 points marque la frontière entre croissance et contraction de l'activité.
 

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2012 à 23:32
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la rigueur préconnisée par sarko "pour rassurer les marchés et Merkel" ne semble pas être la vraie solution , elle risque de nous plonger dans la récession qu'appréhendent les marchés : est ce donc la bonne politique ? à vous de juger ...

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