A 12H45 (10H45 GMT), le CAC 40 cédait 27,12 points pour s'inscrire à 3.239,06 points, dans un marché peu animé (815 millions d'euros), en cette veille de 1er mai. L'Espagne inquiète de plus en plus les investisseurs comme vient de s'en faire l'écho Pimco, le premier gestionnaire obligataire au monde. La situation économique et budgétaire de l'Espagne va se dégrader sans réformes structurelles destinées à relancer la croissance, a estimé sur le site du Financial Times, Mohamed El Erian, directeur général de Pimco. Madrid a annoncé ce lundi que son PIB a reculé de 0,3% au premier trimestre par rapport au dernier trimestre 2011, confirmant le retour officiel du pays en récession. Par ailleurs, les notes de neuf banques espagnoles, dont Santander et BBVA ont été mises sous surveillance par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's .

Les investisseurs ont également mal réagi à l'annonce d'une inflation en avril dans la zone euro à 2,6% sur un an, contre 2,7% le mois précédent. Malgré le ralentissement, ce niveau de hausse des prix est "un facteur d'inquiétude" sur les marchés, indique le courtier CapitalEconomics. "L'inflation est toujours au-delà de l'objectif de la Banque centrale européenne. Ce rythme de hausse pèse sur les ménages en accentuant leur difficultés financières à court terme et accentue la récession en zone euro", explique le cabinet. La banque ING fait remarquer que ce niveau d'inflation "va empêcher la BCE de réduire davantage ses taux", ce qui aurait été bien perçue par les marchés, pour soutenir une activité moribonde en zone euro.

Face à ces difficultés, les marchés en ont quelque peu oublié le débat sur la croissance qui avait soutenu la tendance en début de matinée. Mais ce débat reste en toile de fond et permet au marché de résister, malgré tout. Chez Saxo Banque, on fait remarquer que "les marchés font preuve de résistance". Les propos de la chancelière allemande Angela Merkel, indiquant se préparer à un agenda "croissance" pour le sommet européen de juin et l'évocation d'un plan Marshall pour l'Europe capable de mobiliser 200 milliards d'euros d'investissements, "soutiennent les cours boursiers", indiquent les analystes chez Saxo Banque.

Le poids-lourd de la cote, Total, reculait de 1,37% à 36 euros, affecté par de nombreux commentaires sur le titre. Exane BNP-Paribas a réduit son objectif de cours à 47 euros contre 48 euros, jugeant "mitigées" les performances du groupe pétrolier. Crédit Suisse a également abaissé son objectif de cours à 43,5 euros contre 44,5 euros, estimant que le groupe fait face à de nombreuses difficultés qui affectent sa production (Nigeria, Yemen).

Sanofi cédait 0,70% à 57,8 euros. Dans une note Crédit Suisse explique que les résultats trimestriels du groupe pharmaceutique "ne sont pas récurrents" et maintient sa recommandation "neutre". Sanofi a publié des résultats trimestriels solides, avec une hausse des ventes et du bénéfice mais a confirmé que l'expiration prochaine du brevet de son médicament vedette Plavix aux Etats-Unis allait peser sur le bénéfice des prochains trimestres.

Arkema cédait 0,57% à 68,21 euros, bien que Crédit Suisse ait entamé son suivi sur le groupe à "surperformance", avec un objectif de cours de 93 euros. La banque estime que le marché a sous-estimé l'impact de la transformation du groupe chimique.

Du côté des hausses, on notait Technicolor, valeur sujette à de fortes évolutions et qui gagnait près de 7% pour s'inscrire à 1,51 euro.
Veolia s'adjugeait 1,58% à 11,27 euros, dopée par un relèvement de sa recommandation par la banque HSBC qui est passé à "surpondérer", contre "neutre" auparavant.