C'est ainsi qu'après deux trimestres de recul, les rachats d'action ont rebondi aux Etats-Unis. Pour les entreprises du S&P 500, ils ont grimpé de 32,6%, à 111,8 milliards de dollars au deuxième trimestre. Dernier en date, EADS qui modifie en profondeur sa structure actionnariale. La France et l'Allemagne détiendront désormais chacune 12% du capital du groupe, là où elles en contrôlent chacune 22,5% actuellement. Au final, Paris, Berlin et Madrid détiendront ensemble 28% d'EADS, contre près de 51% actuellement. Pour accompagner cette sortie, le groupe va procéder à un rachat d'actions qui pourrait aller jusqu'à 15% de son capital.
L'envolée d'EADS
Une annonce qui lui a valu une envolée de plus de 7% à la Bourse de Paris. Le groupe allemand Daimler a d'ailleurs annoncé avoir retiré 1,66 milliard d'euros de la vente de 7,5% du capital d'EADS. Le groupe allemand a précisé avoir cédé au total 61,1 millions de titres EADS au prix unitaire de 27,23 euros et a souligné que l'opération avait été sursouscrite. Le prix de vente représente néanmoins une décote de 8% sur le cours de clôture d'EADS avant la révélation, le 12 septembre, de discussions avec BAE.
Le rachat de 15% annoncé pour 2013 est une bonne nouvelle pour plusieurs raisons. Comme le souligne Deutsche Bank dans une note, le rachat d'actions va absorber la totalité des placements de Daimler et Lagardère attendus en 2013. Toujours selon Deutsche Bank « cela constitue un message positif sur le potentiel de cash flow d'EADS à moyen et long termes, puisque le management souhaite consacrer au rachat un montant significatif de 3,3 à 3,7 milliards d'euros », le groupe d'aéronautique capitalisant 24 milliards d'euros.
Un moyen détourné de redistribuer du cash aux actionnaires
L'autre avantage du rachat d'actions, c'est qu'en cas de forte baisse de son cours, EADS pourra racheter ses propres actions à un prix qu'elle juge sous valorisée pour ensuite les annuler, ce qui augmente artificiellement le bénéfice par action, et peut enrayer la chute du cours de Bourse.
Enfin, le rachat d'action par nature discrétionnaire, est également un moyen détourné de redistribuer du cash aux actionnaires. En effet, les entreprises qui se doivent d'offrir un rendement régulier et si possible en constante augmentation à leurs actionnaires, sous peine d'être lourdement sanctionnées, peuvent être tentées par cette technique. Les analystes anticipent à ce titre une progression de l'ordre de 5% des coupons versés l'année prochaine au titre de l'exercice 2012. Des dividendes qui devraient atteindre 38,3 milliards d'euros pour le seul CAC 40.
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