Hi-Media : 2013 en ligne de mire

Malgré des ventes plutôt ternes au premier semestre, Hi-Media a su conserver un niveau de rentabilité satisfaisant avec un résultat opérationnel de 7,1 millions d'euros sur la période, soit une marge opérationnelle de 7,7%. Après avoir mis l'accent sur les investissements technologiques, la société - coactionnaire de La Tribune - retrouve des couleurs en Bourse et vise "un nouveau cycle de croissance vertueux".

Hi-Media, une des valeurs moyennes les plus connues des aficionados de ce compartiment, a publié la semaine dernière des résultats semestriels plutôt mitigés, mais ils n?ont pas empêché le titre d?avoir la cote : il s?est adjugé 2,63% le jour de l'annonce.

Ce groupe média s'appuie sur deux sources de revenus : la publicité en ligne et la monétisation des contenus via Hi-Media Payments. Il a été fondé par Cyril Zimmermann, son président directeur général, en 1996 et quatre ans plus tard, s'est s?introduit sur le Nouveau marché de la Bourse de Paris, aujourd?hui Alternext, à un prix de 11 euros. Depuis janvier 2012, Hi-Média est coactionnaire de La Tribune.

 Au premier semestre, le chiffre d?affaires a atteint 100,8 millions d?euros, en repli de -14,2 % et de -4,6 % à périmètre comparable. Si les ventes du semestre ressortent ternes sur fond d?une conjoncture déprimée notamment dans le sud de l?Europe, Hi-Media a su conserver un niveau de rentabilité satisfaisant avec un résultat opérationnel de 7,1 millions d?euros sur la période, soit une marge opérationnelle de 7,7%. Le résultat opérationnel courant ressort donc à 6,7 millions d?euros contre 9,0 millions d?euros un an plus tôt. La dégradation de cet indicateur est due à la transition technologique mise en place par le groupe. Hi-Media doit en effet « supporter sur l?année des coûts en doublon pour assurer la bascule entre les technologies utilisées et poursuivre ses investissements en interne. Mais du côté des profits, c?est un peu l?éclaircie avec un résultat net après impôt de 5,5 millions d'euros au titre du premier semestre, en progression de 7% grâce à des impôts moins élevés que prévu.

"Transition technologique"

L?année 2012 sera « une année de transition» avait prévenu Cyril Zimmermann, le PDG du groupe Internet Hi-Media, quelques temps avant la publication des comptes semestriels de sa société. C?est que le groupe est en pleine mue, en plein gros chantier de rénovation. Ainsi, le groupe mettra l?accent serait sur les investissements technologiques pour 2012, quitte à sacrifier une partie de la rentabilité. « Cette transition technologique sur des segments innovants à forte valeur ajoutée devraient permettre à la société d?entamer un nouveau cycle de croissance vertueux.» Hi-Media ne souhaite plus être qu?une simple régie publicitaire mais bel et bien un acteur qui propose des solutions sur-mesure. Alors, pour accompagner cette mue, Hi-Media a dû mettre les moyens pour s?équiper d?une plate-forme de vente des espaces en temps réel.

Jusqu'ici, Hi-Media passait par un spécialiste du ciblage, notamment Criteo. Depuis mars et la mise en place de sa propre plate-forme « Ad-eXchange », la société est autonome et monte en puissance. «Aujourd?hui, Hi-Media Ad-eXchange, cible 163 millions de visiteurs uniques par mois et propose plusieurs dizaines de milliards d?objets publicitaires à l?achat et à la vente» et représente déjà 9 % de notre chiffre d'affaires après seulement quelques mois d'activité», explique Cyril Zimmermann. L?expertise d?Hi-Media dans ce domaine sera un atout indéniable pour limiter la morosité du marché publicitaire. Hi-Media met aussi l?accent sur les solutions de paiement en ligne, l?'objectif pour ce pôle dont l'activité est assurée à 85% par les jeux en ligne, est de se développer vers les sites de presse et d'e-commerce.

Spéculation

L?an dernier, le titre a connu une véritable flambée alimentée par des spéculations sur la cession de la division paiement en ligne. Il était revenu à proximité des 5,5 euros. Hi-Média avait reçu une offre mi-décembre 2010, finalement, il a décliné l'invitation fin août 2011 : les synergies avec la branche Régie publicitaire justifiaient de conserver les deux activités. A 2 euros actuellement, le dossier est revenu sur ces niveaux constatés fin 2008 et début 2009. Le titre se négocie donc en ce moment autour de 10 fois ses résultats anticipés sur l'année en cours. Une valorisation raisonnable eu égard à sa solidité du bilan et du potentiel du marché dans lequel évolue le groupe. Après un passage sous les deux euros au printemps dernier à 1,84 euro, le titre a repris un peu de hauteur. Cette fois-ci, point de spéculation, ce sont des raisons bien tangibles qui ont alimenté la progression de 18,4% du titre sur la période. Les investisseurs prennent acte des efforts du groupe de Cyril Zimmermann. Par exemple, les revenus des opérations spéciales ont augmenté de 150 % en l'espace d'un an. « Ce travail sur mesure s'apparente davantage à un travail d'agence de création et nécessite aussi des adaptations », indique Cyril Zimmermann. L?année 2013 sera l?année de vérité pour Hi-Media. La société espère à cette échéance profiter de sa réorientation technologique et ainsi s?affranchir de son statut d?ex-« penny stock » du milieu des années 2000.

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