Korian n'est pas dépendant de la crise

Korian, le spécialiste de la prise en charge de la dépendance, a publié des comptes semestriels robustes à la faveur d'un bond de sa rentabilité sur les six premiers mois de l'année. Par ailleurs, le gestionnaire de maisons de retraite, déclare disposer ainsi d'une forte visibilité sur son activité future ce qui lui assure un niveau de croissance organique soutenu de l'ordre de 5 % sur les trois prochains exercices.

Korian ne fléchit pas à mi-parcours de l'année 2012. Le groupe affiche des facturations dynamiques avec un chiffre d'affaires en hausse de 12,8% pour atteint 547,9 millions d'euros dont une hausse de 5% en croissance organique. La croissance a été particulièrement forte sur les filiales allemandes et italiennes, en progression de 25,5%.

Le groupe reste toujours aussi rentable avec un EBITDAR qui progresse de 12,3% en un an à 130,3 millions d'euros après 115,4 millions d'euros à la même période de l'exercice précédent. L'EBIDTAR de Korian a été tiré par ses activités en Allemagne et en Italie dont l'EBIDTAR s'est respectivement apprécié de 30,1% sur un an à 18,4 millions d'euros et 28,1% à 21,4 millions d'euros. L'EBITDAR est le solde intermédiaire de gestion privilégié par Korian pour suivre la performance opérationnelle de ses établissements Il est constitué de l'excédent brut d'exploitation des secteurs opérationnels avant charges locatives. La marge d'EBITDAR reste à un niveau élevé à 23,8% avec une poursuite de la progression de la rentabilité dans les filiales européennes. Quant à l'EBITDA, il progresse plus vite que les espérances du groupe à 62,6 millions d'euros en augmentation de 14,8% soit une marge en amélioration de 0,2 point à 11,4%. Le résultat opérationnel s'est accru de 21,3% à 37,8 millions. Avec tous ces éléments conjugués, le résultat net part du groupe a été porté à 11,7 millions d'euros à la faveur d'une hausse de 26,7%.

Croissance selective

Korian poursuit « une politique de croissance volontariste » mais sélective. Depuis le début de l'année, Korian a acquis 6 maisons de retraite médicalisées dont trois en France et trois en Allemagne et en a ouvert deux, l'une de 85 lits à Nice et l'autre de 134 lits à Sassenburg en Niedersachsen. Le groupe poursuit ses acquisitions notamment à l'international, zone où le groupe réalise près d'un tiers de ses facturations, afin de délivrer dans le futur une performance opérationnelle robuste. Pour assurer le financement de son développement e, Korian s'attache à veiller sur l'évolution de ses covenants bancaires alors que le groupe se tient prêt à céder des actifs immobiliers pour 158 millions d'euros. Par ailleurs, Korian a musclé son bilan grâce une augmentation de capital de 15 millions d'euros et abaissé son endettement à 638 millions d'euros. A fin juin 2012, le levier financier retraité de la dette immobilière reste stable à 3,8 x l'EBITDA. Le spécialiste de la prise en charge de la dépendance ne tient pas s'en arrêter là. Il a pour objectif de faire baisser l'endettement net en dessous de 610 millions d'euros dès la fin 2012 « grâce à la génération d'un cash flow récurrent solide et [aux] cessions immobilières engagées » Les banques n'étant plus enclines à prêter à tout va, Korian devra donc trouver seules des solutions pour assurer le financement de son expansion. Le groupe poursuit en effet la mise en œuvre d'un réservoir de croissance sur 6 166 lits dont plus de 3 500 sont constitués de lits à restructurer en Europe.

Dans un couloir compris entre 11,50 et 12,50 euros

Sur le front boursier, Korian cède 3,57% depuis le début de l'année et près de 70% depuis ses points hauts de 2006 à 40 euros. Le titre actuellement reste confiné dans un couloir compris entre 11,50 et 12,50 euros après sa dégringolade entre mars et mai, le titre ayant reflué de près de 18%. A ces cours, le PER pour ce nouvel exercice est faible par rapport à ses principaux concurrents puisque Korian paye seulement 12,4 fois ses bénéfices attendus pour 2012 et 10,6 fois pour 2013. Aussi, sur la base d'un multiple de valeur d'entreprise rapporté à la marge opérationnelle de 7,75 fois, la société paraît aussi faiblement valorisée par rapport au ratio de 17 fois qui ressort de l'OPA amicale lancée au printemps derniers par l'allemand Fresenius sur le groupe de cliniques privées Rhön-Klinikum. Les opérateurs attachent toutefiois beaucoup d'importance à l'évolution de la dette du groupe et veilleront au grain si elle devait déraper. Mais Korian reste profitable et sa croissance n'a pas été écornée par la conjoncture économique, tant le marché dans lequel opère le groupe est imperméable à toute dégradation de la santé économique.

 

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