Il ne faut pas remonter bien loin pour citer une victime de la faiblesse des marchés financiers. Une semaine exactement. Le joaillier britannique Graff Diamonds a jeté l'éponge et a préféré retirer son projet d'introduction en Bourse d'un milliard de dollars (807 millions d'euros) qui était prévue sur la place hongkongaise.

Son prix d'introduction devait être fixé vendredi dernier en vue de la plus importante mise en Bourse depuis le début de l'année? Dans un domaine moins glamour, Formula One, l'organisateur de courses automobiles, qui gère les droits de la Formule 1 devait lui aussi faire son apparition sur les marchés financiers. La sortie de route a été plus rapide que prévu. Le projet de Bernie Ecclestone n'a même pas eu le temps de faire un tour de piste que la levée de fonds de 2,5 milliards de dollars a été brutalement annulée. La F1 à Singapour, ce n'est donc pas pour tout de suite. En cause, l'absence d'investisseurs à ces grands rendez-vous, tétanisés par la peur alors que la visibilité sur les marchés financiers reste très floue. Mais il ne faut pas charger la mule pour autant, les deux sociétés postulantes n'avaient peut-être pas assez les reins solides pour braver les fourches Caudines de la Bourse. Formula One doit se traîner tel un boulet un lourd endettement qui atteint les 4 milliards de dollars (3,23 milliards d'euros). La valorisation du joaillier britannique réputé pour ses gemmes géantes et diamants rares était quant à elle, une énigme pour certains et gérants alors que la tendance est au ralentissement des dépenses de luxe en Chine. Et oui, la morosité ambiante ne s'est pas arrêtée aux frontières de l'Europe.

Lundi, on apprenait qu'Evonik Industries pourrait à reporter de nouveau son introduction en Bourse, selon des investisseurs. Le groupe industriel allemand préfère ne pas s'aventurer sur les marchés financiers pour éviter un fiasco à la Facebook. Les banques introductrices ont évalué Evonik à environ 17 milliards d'euros sur la base de ses fonds propres. Une valorisation qui est de nature à faire fuir les investisseurs dans un contexte d'aggravation de la crise de l'euro et de ralentissement économique en Chine. Bref, ca ne se bouscule pas au portillon et tant que les débuts chaotiques de Facebook sur le Nasdaq ne seront pas effacés des mémoires, bon nombre de candidats iront à reculons pour se frotter aux marchés?

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