Les détaillants américains ne font plus recette en Europe

Le rythme des publications à Wall Street ralentit et ce, après un mois de juillet chargé en la matière. Si certaines sociétés ont brillé à l'instar de Caterpillar ou de Boeing, les distributeurs à côté font pâle figure. Le coupable est tout trouvé puisqu'il s'agit de la dégradation de la santé économique européenne.

Abercrombie & Fitch est une des principales victimes du ralentissement économique sur le vieux continent. Les ventes du groupe de mode américain ont chuté de 26% à l'international, où il doit ralentir les ouvertures de boutiques. Un avant-goût des plus amers avant la publication des résultats du groupe le 15 août prochain. Le moral des consommateurs est en effet tombé au plus bas de part et d'autre de l'Atlantique alors le groupe est contraint de revoir à la baisse le nombre de déploiement de magasins. Aux États-Unis, le groupe avait déjà annoncé, fin juin, 180 fermetures à venir, en plus des 135 déjà réalisées depuis 2 ans. En Europe, la situation est beaucoup plus préoccupante, les ventes trimestrielles du groupe ont été impactées par un net ralentissement de la consommation dans la région. Avec la crise, les consommateurs sont moins enclins à ouvrir leur portemonnaie. Manque de chance ou total raté sur le plan stratégique, c'est sur l'international, Europe en tête, que le groupe misait pour assurer son développement... La publication de ces ventes ternes trimestrielles a été assortie d'un avertissement sur résultats. Abercrombie & Fitch table sur bénéfice net serait inférieur de moitié à ce qu'anticipaient les analystes jusqu'à présent pour la période. Le groupe table désormais sur un bénéfice par action dans une fourchette comprise entre 0,15 et 0,18 dollar par action alors que le consensus prévoyait, quant à lui, un profit net par action de 0,25 dollar. Le groupe enchaîne déceptions sur déceptions, faisant plonger le cours du titre du détaillant américain de 40% rien que depuis le début de l'année, et de près de 60 % en l'espace de cinq ans.

Il n'y a pas que le textile qui est en difficulté, les chaînes de restauration rapide sont également boudées des investisseurs. Starbucks a fait état la semaine dernière d'un bénéfice net trimestriel décevant et abaissé ses prévisions annuelles. Au deuxième trimestre, la chaîne de cafés a réalisé un bénéfice net en hausse de 19% à 333,1 millions de dollars, soit 43 cents par action. Mais cette performance a été jugée courte par les opérateurs alors que les analystes tablaient sur un bénéfice net part action de 45 cents. Si l'activité reste dynamique dans les pays émergents (Asie et Amérique latine) avec une croissance, à magasin constant, de 12%, les ventes sur l'Europe sont, quant à elles, stables. La société souffre en effet de la dégradation du marché européen. Alors pour limiter l'impact de la crise en Europe, le groupe va fermer les magasins non rentables dans ces pays.

McDonald's a également publié des comptes trimestriels sans éclat, voire indigestes. Le numéro un mondial de la restauration rapide a vu son bénéfice net fondre de 4,5% au deuxième trimestre affecté par le ralentissement de la croissance de ses ventes aux Etats-Unis et en Europe. Le roi du fast food a également subi l'appréciation du dollar face à l'euro, 60% de ses ventes étant réalisés hors des Etats-Unis. Autre mauvaise nouvelle : la croissance des ventes devrait continuer à ralentir en juillet en raison d'aggravation de l'incertitude économique mondiale. Au deuxième trimestre, le géant américain de la restauration rapide a réalisé un bénéfice net de 1,35 milliard de dollars, ou 1,32 dollar par action, contre 1,41 milliard, ou 1,35 dollar par action un an plus tôt.

Mais la plus grosse déception vient d'Apple. La marque à la pomme a pourtant publié les meilleurs résultats pour la période avril-juin de son histoire, mais inférieurs aux objectifs fixés par le marché. Les investisseurs plus habitués à ce que le groupe de Cupertino explose le consensus, ont tout bonnement boudé la publication. En guise de coup de grâce, Apple a livré des prévisions extrêmement prudentes pour le trimestre en cours: le bénéfice par action est attendu autour de 7,65 dollars et le chiffre d'affaires autour de 34 milliards de dollars, alors que jusqu'à présent les analystes tablaient sur respectivement 10,22 dollars et 38 milliards de dollars. Apple n'a pas été gâté par la situation économique en Europe, où les ventes en France, Grèce et Italie ont été « particulièrement mauvaises », alors que l'Allemagne a eu une croissance inférieure à 10%, et que le Royaume-Uni et l'Europe de l'Est sont bien plus solides. Toutefois, l a marque à la pomme se comporte très bien en Bourse avec un bond de 350% en 5 ans et un gain de plus de 50% au compteur depuis le premier janvier. Le groupe technologique n'a en effet déçu que 2 fois en 39 publications trimestrielles. Il n'est pas alors pas très étonnant alors que le cours de l'action flirte avec les 650 dollars...

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