Les perspectives sombres de l'économie font glisser l'euro

La monnaie unique est en perte de vitesse, revenant au contact des 1,23 face au dollar alors qu'elle était confortablement installée au dessus des 1,24 la veille. En repli de 0,5% face à la devise de l'oncle Sam, l'euro recule également de 0,45% face au yen, pour se négocier à 96,54 (contre 97,05 la veille) et cède pratiquement 0,6% face au dollar canadien et australien.

Signe de l?aversion pour le risque, le dollar et le yen évoluent en hausse face au aux autres devises, la parité USD-JPY restant stable à 78,74yens. Un climat d?aversion au risque qui prend sa source dans l?assombrissement des perspectives économiques mondiales, qui ne cessent de se dégrader depuis le début de l?année.

En effet, depuis maintenant plusieurs mois, la Chine, deuxième économie mondiale, donne des signes d'essoufflement. Alors quand l'inflation renoue avec son niveau le plus bas en deux ans et demi, les opérateurs se remettent à espérer de nouvelles mesures de la part du gouvernement chinois pour soutenir une économie en perte de vitesse. Etant donné que la croissance de la production industrielle et les ventes aux détails décelèrent, la baisse de l?inflation donne en effet une marge de man?uvre supplémentaire à Pékin pour assouplir sa politique monétaire et relancer sa croissance.

En zone euro, la récession est déjà là, et bien ancrée. Après l?Espagne et l?Italie, la France devrait elle aussi voir son économie basculer en récession dès l?automne. Pour résumer, les perspectives économiques sont moroses, d?ailleurs les prévisionnistes de la BCE s'attendent à ce que l'économie de la zone euro se contracte de 0,3% en 2012, alors qu'ils anticipaient en mai un recul de 0,2% du PIB de l'union monétaire. Si la croissance de la zone euro devrait ensuite enregistrer une hausse de 0,6% en 2013, les perspectives sont nettement inférieures à la hausse de 1% qui était prévue en mai dernier par la BCE.

Enfin sur le front de la crise espagnole, Madrid et Bruxelles envisagerait de déclencher une première tranche de l'aide européenne qui pourrait aller jusqu?à 100 milliards d'euros maximum pour les banques espagnoles. En effet, force est de constater que Madrid ne peut pas se permettre d?attendre la mise en place du MES, le pare-feu financier de la zone euro capable de recapitaliser directement les banques en difficultés, puisqu?il ne pourra pas être effectif avant cet automne, la cour constitutionnelle allemande devant donner son aval au préalable. D?ici là Madrid doit tenir face à la spéculation, mais les marchés sont persuadés que l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, devra se résoudre à demander officiellement un sauvetage de plus grande ampleur.

Alors que la crise financière souffle sa cinquième bougie, la crise des dettes souveraines est loin d?être résolue. De quoi faire glisser la monnaie unique face à l?ensemble des devises.

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