Pernod Ricard confronté aux réalités économiques

Après Diageo et Remy Cointreau la semaine dernière, c'est autour de Pernod Ricard d'annoncer qu'il a été confronté au ralentissement de la croissance en Asie et à la forte baisse de la consommation en Europe de l'Ouest, zone sinistrée par la crise. Le premier groupe de vins et spiritueux français a donc manqué le consensus en faisant état d'une croissance organique de 5% au premier trimestre alors que les analystes anticipaient en moyenne 6,2%...
(Crédits : (c) Photo Thomson Reuters)

Sur les trois premiers mois de son l'exercice 2012/2013, le chiffre d'affaires global est ressorti en hausse de 11%, à 2,2 milliards d'euros contre 1,987 milliard d?euros à la même période de 2011, soutenu par un effet de change favorable, notamment lié à la faiblesse de l'euro par rapport au dollar. En organique par contre, les choses se gâtent, la croissance n?a crû que de 5% au premier trimestre, là où les analystes tablaient sur une progression supérieure à 6%. L?Asie, comme à son habitude vient en renfort avec une croissance de 13% au premier trimestre. Mais cette croissance a montré des signes de fatigue alors que l?année dernière, elle était de 17% dans cette zone. Giles Bogaert, le directeur financier de Pernod Ricard, tient tout de même à relativiser ce léger coup de mou. Pour lui, pas de panique, le ralentissement constaté en Asie, n?est que temporaire. Il est « en partie lié à la transition politique et à une croissance en baisse cette année » a-t-il expliqué. Sur le long terme, le directeur financier se dit toutefois confiant sur la croissance à long terme en Chine et sur les marchés asiatiques. En Chine mais aussi en Inde, le groupe de spiritueux a vu ses ventes bondir de 18%.

En Europe de l'Ouest, par contre, rien ne va plus. Les ventes sont médiocres avec un chiffre d'affaires qui s?est contracté de 6% en base organique. En France, les ventes ont reculé de 8% en raison de la baisse de consommation des spiritueux après la hausse des droits d'accise (+14% en moyenne) au 1er janvier 2012. La catégorie anis est tout particulièrement impactée par ce tour de vis fiscal. Malgré cette hausse, certaines marques ont affiché de bonnes performances, la vodka Absolut et le rhum Havana club en tête. En Europe de l?Est par contre, les affaires du groupe se portent comme un charme, les facturations ayant grimpé de 14% au premier trimestre. La Russie a été le principal contributeur de cette hausse, tirée par les marques Jameson, Chivas, ArArAt, Olmeca et Ballantine's.

Fidèle à ses habitudes, Pernod Ricard a communiqué ses objectifs de résultats pour l?exercice en cours en marge de la publication de ses ventes du premier trimestre. Le numéro deux mondial des vins et spiritueux reste conservateur dans ses prévisions pour l'exercice qui se terminera le 30 juin prochain, évoquant un environnement macroéconomique « moins favorable tant dans les marchés émergents que matures ». Pernod Ricard vise ainsi « un objectif de croissance interne du résultat opérationnel courant proche de 6% pour l'exercice 2012/2013 » à 42 millions d?euros en retrait par rapport aux 9% de l'exercice précédent. Pernod Ricard a par ailleurs ajouté que la croissance interne de ses ventes du deuxième trimestre 2012/20113 va souffrir du fort effet de base défavorable par rapport à la période correspondante de 2011/2012. L'an dernier, les facturations avaient été soutenues par les stockages faits en France en prévision du relèvement des droits d'accises et par un Nouvel An Chinois en avance sur le calendrier.

Malgré cette déception sur le front des ventes, Pernod Ricard est bien orienté ce jeudi à la Bourse de Paris. Les investisseurs n?ont pas l?air de lui en tenir rigueur, l?action gagnant près de 20% depuis le début de l?année. Le caractère défensif du dossier se ressent dans sa valorisation. Une résistance qui a un prix, Pernod Ricard se paie à savoir près de 3,5 fois son chiffre d?affaires estimé pour 2013 ou encore plus de 16 fois son résultat net attendu pour l'exercice qui vient tout juste de démarrer. Avec la tempête qui avait sévi sur les marchés l?été dernier, le titre Pernod Ricard était retombé jusqu?à 56 euros en septembre dernier pour ensuite rebondir et reprendre plus de 58% depuis cet accident de parcours. Depuis la fin du mois de juin, l?action campe sur le seuil des 80 euros et est même parvenu à dépasser d?une courte tête les 90 euros en septembre dernier. 

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Commentaire 1
à écrit le 25/10/2012 à 22:22
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Je l'ai toujours dit: renforcer sur Pernod-Ricard !

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