Quelques arbitrages sur le marché obligataire

Pendant que les marchés actions accélèrent à la hausse, soutenus par le rebond des valeurs bancaires, des arbitrages ont lieu sur le marché obligataire. Signe d'un retour de l'appétence pour le risque, les opérateurs prennent leurs bénéfices sur les obligations refuges, ce qui fait remonter les taux d'intérêts.

Le rendement du bund s?inscrit ainsi en hausse de 5 points, pour s?installer à 1,3% alors qu?il était tombé à 1,12% vendredi dernier au terme d?une séance noire qui a avait fait tomber le CAC à 2950 points. On observe aussi dans une moindre m sure le même mouvement sur l?OAT française qui remonte de 9 points à 2,40% alors qu?il avait battu un record depuis la création de la zone euro en s?effondrant à 2,05%. Paradoxalement, la hausse des rendements obligataires français militent, à l?instar du bund allemand pour un retour de la confiance en zone euro. La France réduit d?ailleurs l?écart avec l?Allemagne puisque le spread, c?est-à dire l?écart des taux d?intérêts tombe à 109 points de base.

 Parallèlement, une relative accalmie se dessine sur les taux espagnols et italiens. Une détente sur les taux des pays périphériques qui prend sa source dans la volonté de l?Europe à agir pour résoudre la crise. Les dirigeants européens ont pris conscience de l?urgence d?agir pour rassurer les marchés.

Petit à petit, l?Europe avance vers le consensus pour résoudre le casse tête bancaire espagnol.

Mais ce n?est pas la panacée. Berlin rejette toujours aussi fermement les demandes de Madrid pour que le FESF prête directement de l'argent aux banques, tandis que l?Espagne s?obstine à ne pas demander d?aide financière à l?Europe qui se traduirait par une perte de souveraineté. Du coté de la BCE aucune mesure exceptionnelle pour venir en aide au secteur bancaire espagnol n? a été évoqué. Pas même le lancement du programme de rachat d?actions qui permet de faire baisser le thermomètre

Alors que le projet d?une union bancaire remportait de plus en plus de suffrages, le chef économiste de l'Institut de la finance internationale (IIF), Philip Suttle, a jeté un pavé de la mare en soulignant que « Le fait même de discuter d'une union bancaire est prématuré, alors que les responsables de la zone euro sont dans l'incapacité de définir le cadre dans lequel s'inscrirait un tel projet ».

Et pourtant, malgré cette cacophonie apparente, les marchés veulent croire à une solution. De fait, les négociations sont intenses mais pourraient aboutir plus tôt que prévu. Selon des responsables allemands, l'Allemagne fignolerait les derniers détails d?un accord qui permettrait à l'Espagne de recapitaliser ses banques avec l'aide financière de ses partenaires européens tout en conservant sa souveraineté. Madrid n'aurait qu'à accepter de nouvelles conditions liées à la réforme de son secteur bancaire tandis que les banques seraient recapitaliser par le Frob, le fonds de sauvetage espagnol des banques crée en 2009 pour faire face à l?explosion de la bulle immobilière.
Des pistes de résolution de crise sont donc à l?étude ce qui permet au rendement obligataire espagnol de refluer de très légèrement à 6,22%. L?écart avec l?Allemagne se réduit à 491 points alors qu?il culminait à 535 points en début de semaine, signe que la fièvre sur les taux espagnols pourrait rapidement tomber si les Européens trouvent une solution crédible et consensuelle pour recapitaliser le secteur bancaire espagnol.

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