Souviens-toi l'été dernier...

Les étés boursiers se suivent... mais ne se ressemblent pas ! Il suffit d'un rapide coup d'oeil sur les places financières mondiales pour s'apercevoir que l'été 2012 s'inscrit à des années lumières du cauchemar boursier de l'été 2011, qui restera par ailleurs dans les annales tant la panique des investisseurs eut des conséquences désastreuses sur les marchés.

En effet, force est de constater que rarement un millésime boursier comme celui de 2011 fut aussi désastreux. Les incertitudes conjoncturelles mondiales, la perte du triple A américain, qui s'ajoutaient à l'angoisse d'une propagation de la crise souveraine au noyau dur de la zone euro n'auront épargné aucune place financière. Pour mémoire, le CAC enchainait alors 11 séances de repli consécutifs, ce qui n'était pas arrivé depuis 1988, avec pour conséquence une chute vertigineuse de 1 000 points d'indice.

Rien à voir avec le scénario qui ce déroule cet été comme en témoigne le rally haussier qui a permis au CAC de reprendre 470 points, soit 16% en ligne droite depuis son plancher atteint le 25 juillet dernier à 3050 points. En l'espace de quatre semaines, le CAC s'offre même le luxe de reconquérir le seuil psychologique des 3500 points.

Un rebond puissant que l'on peut constater sur l'ensemble des places financières mondiales. En Europe, la bourse de Milan qui s'est effondrée de 20% sur la première partie de l'année, a comblé son retard en engrangeant 17% sur un mois. Depuis le 1er janvier, l'indice Italien est repassé dans le vert, en grappillant 2,7%. Même constat pour l'Espagne qui s'envole de 20% en l'espace de 4 semaines mais reste englué en territoire négatif depuis le début de l 'année, accusant une perte de 10%. Quant au S&P 500, l'indice de référence des gérants de fonds, il culminait la veille en séance à 1426 points, au plus haut depuis mai 2008, ce qui lui permet d'enregistre une performance de 23,7% depuis le 1er janvier.

Pourtant sur le plan macroéconomique, la situation reste analogue. Les perspectives économiques moroses de l'économie mondiale, la fragilité du secteur bancaire européen, le spectre d'une contagion de la crise souveraine à l'Espagne puis à l'Italie et d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro sont toujours légions.

Et pourtant, si l'on compare les performances sectorielles d'une année sur l'autre, c'est le jour et la nuit. Car s'il est un secteur que les opérateurs ont massacré en 2011, c'est bien celui des bancaires. Pour rappel, au 31 décembre 2011, les banques françaises affichaient des replis vertigineux : -59.6% pour Société Générale, -56% pour le Crédit Agricole, -45% pour Natixis, alors que BNP Paribas s'en tirait un peu mieux avec un repli de « seulement » 38%, l'une des moins pires performances du secteur au niveau mondial.

Cet été en revanche, ce sont les banques qui remportent la palme des meilleures performances et de très loin puisqu'elles s'emparent du trio de tête. Crédit agricole, meilleure performance du CAC sur un mois s'envole ainsi de 25%, renouant avec les 4 euros à 4,35 euros après avoir testé les 2,9 euros au plus bas au début de l'été. En deuxième position, Société Générale rebondit de 20% pour flirter avec les 22 euros. Médaille de bronze, AXA reprend 19,25%, à 11,87 euros alors que BNP reconquiert le seuil des 35 euros à la faveur d'une hausse de 18% en l'espace d'un mois.

Un rattrapage spectaculaire qui doit sa puissance à un regain de l'appétit pour le risque. Preuve en est, le VIX, le thermomètre de la peur a atteint un point bas qui date de juin 2007, autour des 14% alors qu'il flirtait avec les 60% il y a un an.

Comment expliquer, alors que la crise vient de souffler ses 5 bougies, cette différence de perception et de traitement de l'information ?

De fait, le contexte économico-financier de 2012 est tellement explosif que l'Europe n'a plus le choix. Au pied du mur, la zone euro doit avancer dans le processus de résolution de la crise, qui elle n'attend pas. En Europe, comme aux Etats-Unis, tous les regards sont tournés vers les banques centrales pour qu'elles assouplissent leur politique monétaire afin de relancer la machine économique. Les attentes des investisseurs sont particulièrement concernant la BCE, qui n'a d'autre choix que d'intervenir pour éteindre l'incendie sur les marchés obligataires, que ce soit à travers un LTRO ou un programme de rachats d'actifs afin de baisser les couts d'emprunts des pays les plus fragiles. En tout cas, c'est le pari optimiste que fait le marché.

D'où un regain de confiance qui s'accompagne d'un sursaut d'appétit pour le risque. En toute logique, ce sont les valeurs cycliques et celles qui ont été le plus massacrées qui performent le mieux le marché.

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