Et si les profits des entreprises commençaient à flancher aussi ?

Après avoir été le dernier soutien des marchés boursiers ces derniers mois, les résultats des entreprises pourraient commencer à accuser le coup. Aux Etats-Unis, Google et Microsoft ont donné des sueurs froides aux investisseurs. En Europe, on attend une moisson trimestrielle en retrait par rapport aux anticipations des analystes.
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L?un des derniers soutiens de la Bourse va-t-il finalement céder? Confrontées à de nombreux problèmes depuis plusieurs années, à commencer par la remise en cause de l?Euro, l?insupportable endettement des Etats de la zone européenne, l?affaiblissement des banques et compagnies d?assurance, une régulation toujours plus restrictive pour les investisseurs, les places financières ne pouvaient guère compter que sur un élément positif: la relative bonne santé financière des entreprises cotées, celles-ci réussissant malgré tout cela à conserver des niveaux de marges satisfaisants. Non sans avoir procédé, il est vrai, à de sérieuses restructurations passant, l?essentiel du temps, par des plans sociaux.

La recession principale cause des performances en retrait

L?arrivée de la récession dans les pays les plus fragiles de la zone euro ne pouvait toutefois rester longtemps sans effets collatéraux. Et surtout pas sur les entreprises, même bien préparées à cette situation. De fait, plusieurs annonces sont venues sonner le tocsin pour raisonner douloureusement dans les oreilles des investisseurs. Et le plus inquiétant c?est que les premiers signes sont venus des Etats-Unis, là où les espoirs de reprise sont pourtant les plus évidents. Le géant américain des logiciels Microsoft a ainsi vu son bénéfice chuter de 22% et ses ventes reculer au premier trimestre de son exercice décalé, touché de plein fouet par le ralentissement des ventes de PC et de logiciels d'entreprises. La semaine dernière, c?est Google qui a défrayé la chronique en devançant l?annonce de ses performances trimestrielles pour publier des chiffres qui ont envoyé le titre au tapis, poussant même l?opérateur boursier à suspendre momentanément la cotation des actions. Si le chiffre d'affaires est en forte hausse à 14,1 milliards de dollars (+45% sur un an), le résultat net est en baisse de 5,3% à 3 milliards de dollars, soit 9,03 dollars par action. Les analystes s'attendaient à 10,65 dollars par action.
Cette semaine, plusieurs poids lourds de la cote française vont entamer le bal des publications trimestrielles. Les spécialistes sont, pour la première fois, assez sceptique sur cette nouvelle moisson. "Globalement, les résultats des sociétés devraient être nettement en-dessous des attentes des analystes, tant au niveau du bénéfice par action que du chiffre d'affaires", augure ainsi un patron de table des marchés.

Nexans, en tête des plus fortes baisses du SBF 120 aujourd'hui

Pour lui donner raison, Nexans, le leader mondial de la fabrication de câbles, a perdu 6,57% ce lundi (enregistrant la pire performance du SBF 120) après avoir revu à la baisse sa prévision de marge opérationnelle pour le deuxième semestre.
Pour autant, tous les spécialistes ne broient pas du noir. Comme les analystes d?ING Investment Management qui viennent du publier une note dont le titre en dit long sur leur perception actuelle du marché: «Les actions sont mortes, vive les actions!». Et d?expliquer ce titre: «Les perspectives peu brillantes pour les bénéfices ne devraient pas mettre en danger la santé financière des entreprises. Ces dernières sont en excellente santé et disposent de vastes moyens de trésorerie. Grâce à la solidité des bilans, nous nous attendons à ce que les sociétés augmentent leur endettement soit en rachetant leurs propres actions, soit en réalisant des acquisitions financées par des liquidités, peut-on lire dans cette étude. La conclusion ne laisse d?ailleurs aucun doute sur leur optimisme: «Plusieurs arguments plaident en faveur d?une poursuite de la tendance haussière des marchés d?actions. L?intervention énergique des banques centrales a stimulé l?appétit des investisseurs pour le risque, tandis que les surprises économiques et la tendance bénéficiaire affichent des signes d?amélioration. Les sociétés sont en bonne santé, tandis que les valorisations sont faibles. Le positionnement des investisseurs est toujours prudent et les flux de capitaux investis en actions semblent croître. Bien que plusieurs risques subsistent, nous pensons que le rebond des actions pourrait dès lors se prolonger».
En attendant, la séance s?est révélée plutôt maussade ce lundi à la Bourse de Paris qui a terminé sous les 3.500 points à 3.483,25 points (-0,6%). L?avance de l?indice phare parisien depuis le début de l?année n?est plus que de 10%.
 

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Commentaires 15
à écrit le 23/10/2012 à 11:02
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Les profits des entreprises sont déjà en baisse et fortement (pourquoi ce commentaire a-t-il été censuré? Etonnant parfois les décisions des veilleurs de nuit...) et les niveaux des indices sont une illusion maintenue à coup de manipulations du march...

à écrit le 23/10/2012 à 9:10
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C'est le sauve qui peut général. Après la vague d'impôts nouveaux, les entrepreneurs ont intérêt à mettre les voiles pour tenter d'échapper au suicide collectif.

à écrit le 22/10/2012 à 23:22
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Le denier soutien des marchés, et en particulier des marchés actions US qui est presque au niveau d'avant éclatement dela crise en 2007 (subprimes), c'est le soutien MASSIF des banques centrales qui injectent des liquidités pour aider les banques et ...

le 23/10/2012 à 9:43
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le fed prend effectivement de grosses parts des emisssions du tresor americain... pour le reste, les liquidites inondent effectivement le marche, mais les banques les replacent de facon massive... aupres de la banque centrale

à écrit le 22/10/2012 à 20:30
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Il semblerait tout de même que même si les dirigeants d'entreprises et d'états se soient rendus compte du montant astronomique de la dette tant publique que privée, ils essaient tout de même d'essayer de sauver les "meubles", soit, les plus riches. Y...

le 22/10/2012 à 22:48
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fgdfg

à écrit le 22/10/2012 à 19:46
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L'impot TUE l'impot

le 22/10/2012 à 20:23
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Mais la crise tue pas la crise, à priori... Peut-être devriez-vous revoir votre stratégie marketing... Hahahahahaha !!!!

le 23/10/2012 à 10:58
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Il fait simplement référence à un fait bien connu sur la qualité marginale de l'impôt en fonction de son importance. Au delà d'un certain seuil il devient confiscatoire au point que son utilité marginale baisse et diminue la quantité totale qui est l...

à écrit le 22/10/2012 à 19:20
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m'enfin, les entreprises ont plein de job en stock : c'est Montebourg qui l'a dit ! c'est juste qu'elles ne veulent pas les créer pour faire durer la pénurie ! Et de l'argent, malgré l'explosion des taxes en tout genre, elles en ont plein à distribue...

le 22/10/2012 à 23:44
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oui la FRANCE va tresmal les entreprises sont delocalisees ! pourtant les Français sont capables de creer aussi bien sinon mieux cela entraine du chomage donc moins de pouvoir d'achat ; conclusion il faut creer en France et acheter français pour se...

le 23/10/2012 à 2:15
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@Rubis: je voudrais pas te décevoir, mais à mon humble avis, les plus capables sont déjà partis :-)

le 23/10/2012 à 9:31
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Les plus capables sont déjà partis phrase à l'emporte pièce qui ne veut rien dire. Capables de quoi? Comme si les "capables n'étaient pas capables de payer des impôts" comme si l'herbe était plus verte ailleurs comme si la crise était réservée aux pa...

le 23/10/2012 à 10:02
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Fonctionnaire ADIEU?

le 23/10/2012 à 10:51
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@adieu : je lis dans votre commentaire cette phrase touchante de naïveté sur la carte vitale des riches. Vous êtes drôle et charmant : vous imaginez que le "riche" qui part à l'étranger avec 20, 50, 100 millions d'euros va regretter sa carte vitale p...

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