Les géants de Wall Street sont-ils trop optimistes pour 2014 ?

C'est la période de l'année où les géants de Wall Street divulguent leurs prévisions boursières pour l'année prochaine. Ces prévisions sont souvent enfouies dans des livrets de plusieurs centaines de pages mais, déjà, on peut noter un point commun: l'année 2014 devrait marquer le retour à une croissance solide selon les analystes.

L'environnement de crise, qui a émergé en 2008, serait derrière nous. Il n'est plus question de défaut de paiement des Etats-Unis, d'éclatement de la zone euro ou encore d'atterrissage économique catastrophe pour la Chine. Toutes ces prévisions, qui ne se sont pas produites d'ailleurs, avaient agrémenté les discussions des traders ces dernières années et enrichi certains investisseurs judicieux.

2014 sera selon Wall Street l'année du retour de l'appétit au risque. La banque d'investissement Nomura est ainsi bullish pour le Japon et l'Europe, et la banque Morgan Stanley reprend peu ou proue les mêmes thèses. Les défis pour l'année 2014 ne devraient, à en croire cette dernière, en aucune manière engendrer une crise globale. En tête, la nécessité pour la zone euro d'avancer sur le dossier de l'Union Bancaire ou encore le besoin de réformes en Chine pour assainir le marché du crédit et atteindre un modèle de croissance durable.

L'optimisme ambiant est tel que l'économiste vedette de Citi, Willem Buiter parle même d'année "révolutionnaire" pour qualifier 2014, tant enfin on devrait voir la sortie de crise.

Les prévisions économiques des banques centrales plaident dans ce sens. Même la zone euro, qui fait face à une reprise des plus fragiles, devrait enfin sortir de la crise l'an prochain mais au prix d'un différentiel de croissance et de compétitivité qui demeure entre le Sud et le Nord de l'Union.

Pour autant, faut-il partager cet optimisme? Bien-sûr, le plus gros de la crise est derrière nous mais les défis restent énormes du point de vue économique et financier. Les phénomènes de bulle spéculative sont encore présents sur le marché, il suffit pour s'en convaincre de constater l'évolution des ETFs ou plus encore des monnaies digitales dont Bitcoin n'est que l'exemple le plus connu.

Le système financier est loin d'être assaini et les comportements condamnables demeurent avec des manipulations de prix ou de taux qui sont toujours monnaies courantes en dépit de la plus grande vigilance des régulateurs. Le Forex n'est d'ailleurs pas le dernier à être concerné par d'éventuelles manipulations.

De fait, les discours très optimistes de ces dernières semaines pourraient être trompeurs. On ne risque pas, a priori, de crise globale mais des crises localisées géographiquement ou concernant certains secteurs sont probables, avec le potentiel de contagion qu'on sait. La crise des subprimes n'est-elle pas partie au final du secteur immobilier américain pour toucher toute la planète?

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