CAC 40 : le mariage UBS-Credit Suisse accroît la nervosité

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse lundi matin, l'annonce surprise du rachat de Credit Suisse par UBS ayant tué dans l'oeuf les timides velléités de rebond qui se profilaient en fin de semaine dernière.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - qui a désormais basculé sur l'échéance avril - recule de 99 points à 6835,5 points, laissant entrevoir un repli de plus de 1% en début de séance.

UBS a annoncé hier soir son intention de racheter Credit Suisse pour un montant de trois milliards de francs suisses (environ trois milliards d'euros), une décision inattendue pour bon nombre d'investisseurs.

Ce mariage forcé devrait de nouveau pénaliser les actions des grandes banques européennes, qui se trouvent au coeur des préoccupations des marchés depuis maintenant une semaine.

L'accumulation des inquiétudes autour du secteur menace ainsi de défaire le bon début d'année signé par les Bourses européennes: après avoir perdu 4% la semaine passée, le CAC ne conserve plus qu'un gain de 7% depuis le 1er janvier.

Pour les analystes de Capital Economics, les perspectives des marchés demeurent aujourd'hui 'extraordinairement incertaines'.

'La structure de l'opération Credit Suisse ne fait rien pour arranger les choses en forçant les détenteurs de dette obligataire à essuyer des pertes tout en protégeant certains actionnaires, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouveaux bouleversements dans les jours qui viennent', prévient le bureau d'études basé à Londres.

Le poids des créances douteuses et l'impact de la remontée des taux d'intérêt risquent en effet de pénaliser les banques les plus fragiles, faisant redouter de nouvelles faillites.

Elément révélateur de cette véritable crise de confiance, l'indice bancaire du STOXX Europe 600 accuse désormais un recul éloquent de près de 0,1% depuis le début de l'année.

Les investisseurs se préparent donc à affronter cette semaine les mêmes turbulences qui plombent les marchés depuis une dizaine de jours, à savoir une aggravation apparemment sans fin de la crise bancaire mondiale.

Au vu de la méfiance qui entoure actuellement les banques européennes, la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui se tiendra demain et mercredi, constitue presque un non-événement.

Les marchés semblent néanmoins anticiper un changement de cap de la part de la Fed, qui devrait avoir à coeur de ne pas déstabiliser davantage un système financier déjà plongé dans la tourmente.

Selon le baromètre 'FedWatch' de CME Group, les investisseurs estiment à près de 48% la probabilité d'un statu quo de la banque centrale américaine à l'issue de son FOMC de cette semaine.

Les 52% restants tablent, eux, sur un relèvement de taux limité de 0,25 point de pourcentage.

'Si la Fed procédait à une augmentation de 0,5% - ce qui semblait tout à fait possible il y a une semaine à peine - les marchés pourraient être sérieusement ébranlés', avertit Steven Bell, économiste en chef de Columbia Threadneedle Investments pour la région Europe.

Les mouvements erratiques de l'indice de volatilité VIX du CBOE - souvent surnommé 'baromètre de la peur' à Wall Street - laissent également entrevoir de larges variations de marchés.

Si certains stratèges assurent que la situation n'est pas grave aussi qu'au moment de la crise financière de 2008, les marchés s'apprêtent donc à connaître une volatilité élevée cette semaine, avec de grands mouvements de balancier.

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