Quand la Chine a peur de la Chine

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Marc Fiorentino.

Le groupe chinois Anbang a remporté la bataille pour le groupe hôtelier américain Starwood qui travaillait depuis novembre à son rapprochement avec Marriott. Mais les Chinois sont arrivés, ont fait une meilleure offre, et en plus ils paient tout en cash. Une offre qu'on ne peut pas refuser. Jusque-là rien d'étonnant. C'est la vie du business. Et on a eu une situation similaire avec Darty et la Fnac.

ALERTE DE LA BANQUE CENTRALE

Ce qui en revanche est moins classique, c'est qu'au même moment, le patron de la Banque centrale chinoise lançait une alerte. Pour lui, les entreprises chinoises sont trop endettées. Et ce surendettement est un nouveau risque pour l'économie chinoise, qui n'avait d'ailleurs pas besoin de ça. Et le timing de cette déclaration n'est pas une coïncidence. Contrairement à ce qu'on pouvait imaginer dans nos fantasmes d'un gouvernement chinois qui pousserait ses entreprises à fondre sur des proies étrangères dans un souci de conquête du monde, le pouvoir chinois voit d'un très mauvais oeil ces groupes chinois qui se sont développés en quelques années à coup de surendettement et qui achètent tout ce qui se présente et à n'importe quel prix. Anbang est l'exemple typique. En moins de 18 mois, plus de 23 milliards de dollars d'acquisitions dans l'hôtellerie, avec un fi nancement massif par la dette.

ZONE ROUGE D'ENDETTEMENT

Et ce n'est pas le seul groupe chinois dans cette situation. Selon S&P, les 54 groupes chinois qui ont fait des acquisitions à l'étranger l'an dernier, ont des niveaux de dettes inquiétants. La dette des entreprises est à un niveau record, 160% du PIB, proche de ce qu'on a connu dans les pays développés avant la crise de 2008. Si on ajoute à cette dette, la dette des banques, la dette des collectivités locales, la dette des ménages et la dette de l'État, le terme de bulles est plus qu'applicable. Quand Anbang sera en faillite, Marriott pourra revenir à la charge. On a connu exactement la même situation avec les groupes japonais à la conquête du monde dans les années 80... L'histoire se répète.

THE ANSWER IS NO

Grosse claque pour la Fnac. Le groupe sud-africain propriétaire de Conforama a amélioré son offre sur Darty,...

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Commentaire 1
à écrit le 21/03/2016 à 11:24
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Les chinois ont perdu ce qu'ils avaient de mieux, MODESTIE et HUMILITE.

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