Les cadres ne comptent pas leurs heures... mais comptent leurs jours

Une enquête menée par la CFDT Cadres souligne l'importance des RTT aux yeux des cadres, ainsi que leur aspiration à plus d'autonomie et de visibilité sur le devenir de leur entreprise.

Des cadres investis, mais en quête de reconnaissance: c?est le tableau que dresse l?enquête qualitative conduite par la CFDT Cadres et dont les résultats ont été révélés le 28 octobre dernier. Menée sur deux ans, cette enquête, fruit d?entretiens avec 131 cadres issus du secteur privé et public, révèle que si les cadres interrogés ne remettent pas en cause la longueur de leurs journées de travail, ils revendiquent en contrepartie la nécessité des RTT, vécues comme des périodes de récupération indispensables. « Je ne regarde pas ma montre, mon travail me passionne, mais j?ai besoin des jours RTT pour dormir et récupérer », témoigne ainsi pour l?enquête un ingénieur de 48 ans.

Exigence d?une réelle autonomie

En revanche, le thème du stress n?est jamais apparu spontanément au cours des entretiens. Une « surprise », pour Monique Boutrand, secrétaire nationale de la CFDT Cadres, qui impute ce silence à une forme de « déni »: « les gens ne s?autorisent pas à dire un certain nombre de choses ». « Les cadres sont globalement satisfaits du travail, c?est l?organisation du travail qui pose problème », analyse François Fayol, secrétaire général de la CFDT Cadres, qui insiste sur la similarité entre les perceptions des cadres du public et du privé. Jean-Paul Bouchet, le secrétaire général adjoint, souligne en revanche la « césure » entre la petite minorité des cadres réellement décideurs et les autres, dont la marge de man?uvre s?avère inexistante.

Ainsi, les cadres interrogés regrettent en grande majorité leur absence d?autonomie et disent subir un contrôle permanent de leur action. « Ils peuvent passer entre 25 et 30% de leur temps à alimenter des tableaux de bord », indique François Fayol. Le flux continu des mails, les réunions inutiles et l?accroissement des tâches purement administratives sont autant de facteurs selon l?enquête contribuant à un sentiment de dévalorisation du travail. « Les cadres ont l?impression d?être pris pour des enfants », souligne Monique Boutrand.

Parallèlement, ces derniers se montent très dubitatifs quant aux discours tenus par la direction. « Les cadres interrogés regrettent leur manque de visibilité sur la stratégie de la société. Certains apprennent par la presse que leur entreprise vient d?être rachetée », ajoute Monique Boutrand.

Besoin de reconnaissance

Les cadres évoquent également un besoin de reconnaissance de leur travail, notamment sous forme financière. Par ailleurs, tous regrettent l?absence d?une réelle gestion des ressources humaines. « Leur seule perspective d?évolution consiste souvent à changer d?entreprise », déclare François Fayol. Quand aux difficultés des femmes à accéder aux postes de responsabilité, un peu plus de la moitié des personnes interviewées regrette la persistance du fameux « plafond de verre ».


 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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qu ils ne viennent pas se plaindre,s ils subissent ce qu ils font subir,aux ouvriers!quand a la cfdt,on sait ce qu elle vaut!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut arrêter "Germinal" avec les plaintes des pauvres ouvriers brimés. L'encadrement est un métier qui nécessite de prendre des décisions. Si ceux qui critiquent le rôle des cadres veulent la place, il ne faut pas hésiter. Ah oui, mais problème, p...

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