L'ESCP-EAP, école de management parisienne, n'en finit plus de multiplier les cursus de double compétence avec d'autres grandes écoles. Après Centrale et Supélec pour former des ingénieurs-managers, voilà qu'elle se lance dans une expérience novatrice en nouant un partenariat avec l'Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon. En pratique, il s'agit d'un parcours croisé entre les deux écoles qui débouchera sur un double diplôme de niveau master. Les étudiants de l'ESCP-EAP pourront ainsi, après leur première année d'école, partir étudier la sociologie, l'histoire ou la littérature dans l'école lyonnaise, tandis que les normaliens de l'ENS Lyon viendront se frotter aux techniques du marketing et à la stratégie d'entreprise à Paris après leur troisième année.
De chaque côté, une sélection s'effectuera sur dossier et entretien. "Il n'y a pas de numerus clausus, cela dépendra du nombre de candidats, mais nous tablons sur quelques étudiants pour démarrer, peut-être cinq" avance Delphine Manceau, directrice du programme Grande Ecole de l'ESCP-EAP jusqu'à cette rentrée. Les étudiants normaliens pourront ainsi bénéficier des cinq campus européens de la business school, à Paris, Londres, Berlin, Madrid et Milan, ainsi que de ses multiples accords d'échanges à l'étranger. "Ils seront des élèves à part entière des deux écoles, donc ils devront se soumettre à une double exigence, ce ne sera pas facile" souligne Delphine Manceau. Seule différence: les étudiants de l'école de commerce ne jouiront pas du statut de fonctionnaire pendant leur passage à l'ENS.
L'idée de cet échange est née lors d'une rencontre au sujet des classes préparatoires littéraires. "Chaque année, nous admettons une vingtaine d'étudiants issus de khâgne via les concours", explique Delphine Manceau, de l'ESCP-EAP. "Cela participe de la diversité du corps étudiant que nous cherchons à promouvoir. Dans le monde actuel, pour innover, il faut réussir à faire travailler ensemble des gens qui ont des sensibilités et des préoccupations différentes. Les entreprises ont besoin de ce genre de profil. Même si le tout premier emploi de ces étudiants est opérationnel, plus tard, cette ouverture se ressentira."
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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