par Jean-Michel Belot et Maya Nikolaeva

PARIS (Reuters) - BNP Paribas a annoncé mardi une progression de son résultat net au troisième trimestre, grâce à une plus-value exceptionnelle et à la baisse des coûts, mais la faiblesse des activités de marché liée à l'environnement persistant de taux d'intérêt bas pèse sur le titre.

Le produit net bancaire (PNB) de l'établissement a reculé de 1,8% à 10,4 milliards d'euros, sous le coup d'effets de changes négatifs liés à la vigueur de l'euro, s'inscrivant en dessous du consensus Reuters/Inquiry Financial (10,6 milliards).

Le pôle financement et investissement (CIB) de BNP a souffert de la baisse sensible (-23,6%) des activités de marché obligataire, changes et matières premières (FICC) alors que les activités sur les actions ont progressé de plus de 4% dans un contexte boursier favorable.

"Au troisième trimestre, BNP Paribas a développé son activité commerciale dans une conjoncture économique européenne plus porteuse mais dans un contexte peu favorable pour les activités de marché", observe la banque de la rue d'Antin dans un communiqué.

A 10h28, le titre BNP reculait de 2,93% à 66,86 euros, sous-performant l'indice sectoriel européen (-0,37%) et accusant la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (+0,12%). Il affiche toutefois encore une hausse de près de 10% depuis le début de l'année.

"Les résultats de CIB n'ont pas démontré une aussi bonne résistance que les chiffres du premier semestre le laissaient espérer", observent les analystes de RBC Europe.

PLUS-VALUE DE €326 MLNS SUR SBI LIFE

la banque a dégagé un résultat net, part du groupe, en hausse de 8,3%, à 2,04 milliards, supérieur au consensus de 1,91 milliard, bénéficiant de la baisse de 1,2% des frais de gestion mais aussi d'une plus-value de 326 millions d'euros réalisée sur la cession de 4% de sa coentreprise indienne SBI Life, à l'occasion de l'introduction en Bourse de cette dernière.

Première banque française à publier ses résultats trimestriels, BNP a déprécié également la totalité de sa survaleur dans la holding bancaire TEB en Turquie, pour 172 millions d'euros, en raison d'une croissance moins forte que prévu de ce marché.

Dans la banque de détail, la progression des volumes a été effacée par l'impact des taux bas et, dans ce contexte, par l'effet des renégociations de crédit, qui devrait continuer de se faire sentir au cours des prochains trimestres.

Le produit net bancaire de cette activité sur les principaux marchés du groupe (France, Italie, Belgique et Luxembourg) est ainsi resté quasiment stable au troisième trimestre, à 3,78 milliards.

En France, l'établissement mise sur la banque en ligne Hello Bank et sur Compte-Nickel, racheté en juillet dernier et qui compte désormais 705.000 clients, pour résister au lancement cette semaine d'Orange Bank, qui risque de déclencher une guerre des tarifs et de peser sur les marges du secteur.

L'activité de la division des services financiers internationaux (SFI), où sont logées notamment les activités d'assurance et de gestion institutionnelle, est également restée stable, à 3,93 milliards (+3,4% en organique).

Le coût du risque, un indicateur clé pour les banques mesurant les provisions constituées sur des crédits susceptibles de ne pas être remboursés, a pour sa part reculé de 12,6% à 668 millions d'euros (consensus 692 millions) au troisième trimestre.

(Edité par Bertrand Boucey)