Air France : Le Maire souhaite un PDG bon connaisseur de l'aérien

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Air france chiffre le cout de la greve a pres de 400 millions d'euros[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a dressé mercredi le portrait robot du successeur de Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France-KLM, qui a démissionné vendredi à la suite de 15 jours de grève chez Air France qui ont coûté près de 400 millions d'euros à la compagnie.

L'Etat français, qui détient 14% du capital d'Air France-KLM mais 23% des droits de vote, montre ainsi qu'il continue à surveiller de près le dossier, tandis que la CGT Cheminots appelle à organiser un référendum à la SNCF, où un nouveau mouvement de grève est prévu dimanche et lundi.

"Je souhaite que cette future direction soit représentée par quelqu'un qui connaisse bien le secteur aérien, qui donc puisse être à pied d'oeuvre tout de suite", a déclaré Bruno Le Maire sur France Culture.

Peu de noms circulent pour l'instant pour succéder à Jean-Marc Janaillac, mis à part celui d'Anne-Marie Idrac, mais seulement dans le cadre d'un intérim. Agée de 66 ans, elle a été notamment secrétaire d'État aux Transports, présidente de la RATP, puis de la SNCF. Elle est administratrice d'Air France-KLM depuis novembre 2017.

Le quotidien Les Echos écarte mercredi les autres noms qui ont circulé, comme l'ex-PDG d'Airbus Fabrice Brégier, l'actuel directeur général d'Air France Franck Terner et le directeur des ressources humaines de la compagnie Gilles Gateau.

"Le 15 mai le conseil annoncera une solution de gouvernance de transition", a réaffirmé mercredi une porte-parole d'Air France-KLM, à la question de savoir si le groupe pourrait finalement décider de nommer son PDG définitif, sans souhaiter fournir de précision supplémentaire à ce stade.

Le conseil d'administration d'Air France-KLM, dont la compagnie américaine Delta Air Lines et China Eastern sont les deuxièmes actionnaires ex-aequo avec 9% du capital, a prévu de se réunir à l'issue de l'assemblée générale programmée le 15 mai à 14h30.

FEUILLE DE ROUTE

La compagnie avait chiffré à environ 300 millions d'euros le coût de la grève à fin avril et indiqué que les quatre jours supplémentaires de mai lui coûteraient environ 25 millions chacun, portant la facture à près de 400 millions sur le total des 15 jours étalés du 22 février au 8 mai.

L'intersyndicale, qui n'a pas déposé de nouveau préavis, a demandé mardi à la direction "de revenir à la table des négociations", confirmant les indications fournies dès lundi soir par plusieurs de ses représentants à Reuters.

"La période qui s'ouvre ne permet pas d'engager de négociations", a toutefois réaffirmé mercredi la porte-parole d'Air France.

Jérôme Beaurain, représentant de Sud Aérien chez Air France, a indiqué à Reuters comprendre que la direction ait besoin d'un peu de temps pour reformer sa gouvernance.

"Mais le conflit est toujours en cours. Rien n'est réglé", a-t-il ajouté. "Une phase de négociation sur la base de nos revendications est inévitable et largement demandée par les salariés. La direction doit en prendre conscience."

Bruno Le Maire a également indiqué qu'il s'entretiendrait mercredi avec Jean-Marc Janaillac pour qu'il lui expose sa vision de la situation d'Air France et de son avenir.

"Il faudra que le plus vite possible une nouvelle direction se mette en place avec une feuille de route très claire, le rétablissement du dialogue social (...) et l'amélioration de la compétitivité", a souligné le ministre.

A 13h10, l'action Air France-KLM perdait 0,41% à 7,218 euros, portant son recul à près de 47% cette année.

(Yann Le Guernigou et Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)